Partenaire
L’intelligence à plusieurs. Voilà une voie vers le développement durable, partant du principe que nul ne peut relever tous les défis à soi tout seul. La question est de trouver le, ou les, bons partenaires et d’apprendre à travailler ensemble. Parfois, cela donne des assemblages inédits, voire improbables.
Prenons quelques exemples. Quoi de commun entre un éleveur de chèvres, un berger, et un fabricant d’électricité ? Et bien ils se sont rencontrés pour créer des centrales agri-solaires. Des centrales photovoltaïques au sol, mais surélevées de manière à laisser pousser l’herbe au-dessous et passer des moutons qui s’en nourrissent. Le risque est grand, en effet, que les grandes centrales photovoltaïques au sol ne soient destructrices de terres agricoles, et d’un potentiel de production, et bien sûr de biodiversité. La production d’électricité avec le soleil est par nature décentralisée, adaptée à une consommation elle-même décentralisée, répartie sur le territoire, diffuse. Mais certaines activités ou concentrations humaines dans les métropoles peuvent demander des grandes puissances, et par suite de grandes surfaces. Comment ne pas les stériliser ? Le partenariat avec une forme d’agriculture est une réponse intéressante. La centrale d’Ortaffa, dans les Pyrénées orientales, où cohabitent moutons, ruches, fleurs sauvages et petits rongeurs, offre une bonne illustration de ce partenariat. On retrouve, sous une forme élargie à l’énergéticien, le partenariat entre apiculteur et agriculteur, où chacun profite de l’activité de l’autre.
Autre exemple, les projets alimentaires territoriaux. Issus d’une loi de 2014, ces « projets » ont pour objectif de rapprocher des acteurs de l’alimentation, « du champ à l’assiette ». Il s’agit d’une « co-construction », mobilisant les responsables de plusieurs types de préoccupations : évidemment l’agriculture, mais aussi la commercialisation, la cuisine et ses recettes, la culture alimentaire, la précarité financière, etc. Nous sommes au cœur de la vie quotidienne, dans une dimension vitale, l’alimentation. Mettre en rapport les travailleurs sociaux, les responsables de restauration collective, les épiceries solidaires, les AMAP (1) et autres formules alternatives de vente de produits agricoles, les agriculteurs désireux de s’inscrire dans une dynamique locale, les autorités de santé publique, les élus locaux et bien d’autres acteurs selon les situations rencontrées, voilà une démarche ambitieuse de partenariat, pour trouver ensemble des réponses originales à plusieurs défis à la fois : santé, sécurité alimentaire, revenus et qualité de vie des agriculteurs, cohésion sociale, etc. Les PAT sont encore peu nombreux, une cinquantaine en France, mais le réseau est dynamique. Souhaitons-lui bonne santé !
L’alimentation est souvent une bonne occasion de partenariat, comme le montre un autre réseau, Agrilocal , dont l’objet est de mettre en relation les producteurs locaux et les collectivités locales. Une idée simple, mais qui a du mal à s’imposer dans une France centralisée et soucieuse de l’ouverture des marchés publics. Les vertus de la concurrence s’opposent à celles du partenariat. Heureusement, de plus en plus de collectivités ont trouvé la porte étroite entre les deux.
Dans ces exemples, il s’agit de personnes ou d’organismes se situant sur une même chaine d’acteurs, même s’ils sont éloignés et ne se connaissent pas ou mal au départ. Leur rapprochement est justement une occasion de mieux se comprendre et d’optimiser les flux sur la chaine, et la satisfaction des besoins des différents maillons de la chaîne. Les parcs éco industriels représentent une autre forme de partenariat. Plusieurs entreprises sur un même site, les déchets ou rejets des uns devenant des ressources pour les autres. Une forme d’écosystème, la dépendance des acteurs les uns des autres créant une forme de partenariat productif.
Parfois, c’est l’absence de partenariat qui pose problème. Prenons un exemple classique. Le tourisme est bénéficiaire des activités sur le territoire voisin. Les paysages, notamment, sont une source de revenu, mais pas pour ceux qui les façonnent, notamment les agriculteurs. La valeur ajoutée d’un mode d’exploitation, respectueux de l’environnement, par rapport à un autre plus radical, n’est pas perçue par l’agriculteur, mais par l’hôtelier. Des chartes de territoire, tendant à créer un dynamisme dont chacun profite à sa manière, peuvent alors organiser un partenariat.
Les formes de partenariat sont multiples. Dans le domaine de l’eau, on peut trouver des partenariats entre une collectivité gestionnaire de bassin, une société de distribution, une association de pêche, et des naturalistes, voire même un club de canoé-kayak, pour un entretien des berges des rivières, dans le cadre d’un projet partagé.
Vous l’aurez compris, le partenariat est un des chemins les plus courants vers le développement durable. Aucun acteur à soi tout seul n’aurait intérêt à prendre l’initiative. C’est un effort collectif qui donne des résultats dont chacun est bénéficiaire, du gagnant-gagnant.
Prenons quelques exemples. Quoi de commun entre un éleveur de chèvres, un berger, et un fabricant d’électricité ? Et bien ils se sont rencontrés pour créer des centrales agri-solaires. Des centrales photovoltaïques au sol, mais surélevées de manière à laisser pousser l’herbe au-dessous et passer des moutons qui s’en nourrissent. Le risque est grand, en effet, que les grandes centrales photovoltaïques au sol ne soient destructrices de terres agricoles, et d’un potentiel de production, et bien sûr de biodiversité. La production d’électricité avec le soleil est par nature décentralisée, adaptée à une consommation elle-même décentralisée, répartie sur le territoire, diffuse. Mais certaines activités ou concentrations humaines dans les métropoles peuvent demander des grandes puissances, et par suite de grandes surfaces. Comment ne pas les stériliser ? Le partenariat avec une forme d’agriculture est une réponse intéressante. La centrale d’Ortaffa, dans les Pyrénées orientales, où cohabitent moutons, ruches, fleurs sauvages et petits rongeurs, offre une bonne illustration de ce partenariat. On retrouve, sous une forme élargie à l’énergéticien, le partenariat entre apiculteur et agriculteur, où chacun profite de l’activité de l’autre.
Autre exemple, les projets alimentaires territoriaux. Issus d’une loi de 2014, ces « projets » ont pour objectif de rapprocher des acteurs de l’alimentation, « du champ à l’assiette ». Il s’agit d’une « co-construction », mobilisant les responsables de plusieurs types de préoccupations : évidemment l’agriculture, mais aussi la commercialisation, la cuisine et ses recettes, la culture alimentaire, la précarité financière, etc. Nous sommes au cœur de la vie quotidienne, dans une dimension vitale, l’alimentation. Mettre en rapport les travailleurs sociaux, les responsables de restauration collective, les épiceries solidaires, les AMAP (1) et autres formules alternatives de vente de produits agricoles, les agriculteurs désireux de s’inscrire dans une dynamique locale, les autorités de santé publique, les élus locaux et bien d’autres acteurs selon les situations rencontrées, voilà une démarche ambitieuse de partenariat, pour trouver ensemble des réponses originales à plusieurs défis à la fois : santé, sécurité alimentaire, revenus et qualité de vie des agriculteurs, cohésion sociale, etc. Les PAT sont encore peu nombreux, une cinquantaine en France, mais le réseau est dynamique. Souhaitons-lui bonne santé !
L’alimentation est souvent une bonne occasion de partenariat, comme le montre un autre réseau, Agrilocal , dont l’objet est de mettre en relation les producteurs locaux et les collectivités locales. Une idée simple, mais qui a du mal à s’imposer dans une France centralisée et soucieuse de l’ouverture des marchés publics. Les vertus de la concurrence s’opposent à celles du partenariat. Heureusement, de plus en plus de collectivités ont trouvé la porte étroite entre les deux.
Dans ces exemples, il s’agit de personnes ou d’organismes se situant sur une même chaine d’acteurs, même s’ils sont éloignés et ne se connaissent pas ou mal au départ. Leur rapprochement est justement une occasion de mieux se comprendre et d’optimiser les flux sur la chaine, et la satisfaction des besoins des différents maillons de la chaîne. Les parcs éco industriels représentent une autre forme de partenariat. Plusieurs entreprises sur un même site, les déchets ou rejets des uns devenant des ressources pour les autres. Une forme d’écosystème, la dépendance des acteurs les uns des autres créant une forme de partenariat productif.
Parfois, c’est l’absence de partenariat qui pose problème. Prenons un exemple classique. Le tourisme est bénéficiaire des activités sur le territoire voisin. Les paysages, notamment, sont une source de revenu, mais pas pour ceux qui les façonnent, notamment les agriculteurs. La valeur ajoutée d’un mode d’exploitation, respectueux de l’environnement, par rapport à un autre plus radical, n’est pas perçue par l’agriculteur, mais par l’hôtelier. Des chartes de territoire, tendant à créer un dynamisme dont chacun profite à sa manière, peuvent alors organiser un partenariat.
Les formes de partenariat sont multiples. Dans le domaine de l’eau, on peut trouver des partenariats entre une collectivité gestionnaire de bassin, une société de distribution, une association de pêche, et des naturalistes, voire même un club de canoé-kayak, pour un entretien des berges des rivières, dans le cadre d’un projet partagé.
Vous l’aurez compris, le partenariat est un des chemins les plus courants vers le développement durable. Aucun acteur à soi tout seul n’aurait intérêt à prendre l’initiative. C’est un effort collectif qui donne des résultats dont chacun est bénéficiaire, du gagnant-gagnant.
1 - AMAP : association pour le maintien d’une agriculture paysanne
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