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La justice au secours du climat

Une première, en forme de cadeau de Noël. C'est le 20 décembre que la Cour suprême des Pays-Bas a validé la condamnation de l'Etat néerlandais à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25 % d'ici fin 2020, par rapport à 1990, au lieu de 20% comme il l'avait décidé. Une action en justice engagée par 886 citoyens, et une décision motivée en référence notamment à la Convention européenne des droits de l'homme qui impose aux États signataires de protéger la vie et le bien-être de leurs citoyens. Une victoire historique, qui pourrait faire des petits compte-tenu du nombre croissannt d'actions similaires, qui dépasse largement le millier et touche de nombreux pays.

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Frein ou moteur ?

Le "green deal" de la nouvelle commision européenne présente une avancée notable qu'il faut souligner, surtout en ces temps moroses côté COP. L'environnement n'est plus considéré comme une politique particulière, une parmi les autres, avec ses finances et ses règlements propres, mais comme une dimension qui irrigue toutes les autres politiques. ça fait longtemps que l'on sait que la politique agricole, qui a pesé la moitié du budget de l'Europe pendant des années et pèse encore très lourd, a des effets considérables sur l'environnement, mais cette évidence n'était pas affichée, elle était presque cachée. Sans doute pour pouvoir prendre des libertés par rapport aux exigences de bonnes pratiques environnementales, lesquelles ne doivent pas se limiter aux zones sensibles mais concerner l'ensemble du territoire.

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Les mauvaises économies

Pour faire des économies sur la santé, les financiers ont eu la bonne idée : moins de médecins, ça fait moins de malades, moins de prescriptions, et au final moins de dépenses. Un numérus clausus restrictif a été imaginé, dont nous voyons aujourd'hui les effets. Compte-tenu de l'inertie de la population médicale, particulièrement longue à renouveler, nous ne sortirons pas demain de cette situation. Bravo les financiers !

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Retraites : Pour une nouvelle approche

A problème nouveau, nouveau mode de penser pour trouver la solution. C'est ça le développement durable, de la créativité pour imaginer des sorties "par le haut" des nombreuses contradictions dans lesquelles nous sommes empêtrés. La retraite en est un bel exemple. Le sens de l'histoire, si ce n'est du progrès, a toujours été de travailler moins, et de partir plus jeune à la retraite. La chute du nombre d'heures travaillées au cours d'une vie humaine dans notre pays est impressionnante, si l'on en croit des experts comme Jean Viard. L'idée qu'il faille aller dans l'autre sens a du mal à passer, c'est une sorte de promesse qui n'est pas confirmée. Le progrès que constitue l'allongement de la vie est terni par ce retournement de tendance.

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Rapprochements féconds

Amazon est l'ennemi du plein emploi. Bien sûr, il crée des emplois, mais il en détruit d'autres, deux fois plus qu'il en crée. 2,2 fois exactement, si l'on en croit le rapport publié le 22 novembre par Mounir Mahjoubi. Au même moment, le débat sur les retraites reprend de la vigueur avec le rapport du Conseil d'orientation des retraites, publié e 21 novembre. L'alerte est donnée sur le nombre d'actifs qui doivent cotiser pour chaque retraité. Rapprochons les deux rapports. Rendre le même service avec deux fois moins de personnel n'est pas en soi une mauvaise chose, et cette hausse de productivité peut contribuer à la solution du problème des retraites.

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Une culture de retard

L'affaire de la raffinerie de La Mède est instructive sur l'état d'esprit de nos dirigeants, dans les services de l'Etat et à la tête des entreprises. Voilà un projet sans doute intéressant à court terme, c'est le moins qu'on puisse attendre, mais manifestement voué à l'échec dans la durée. Un investissement dans la mauvaise direction. Ils se sont trompé de futur. Comment imaginer qu'un projet directement lié à la déforestation de forêts primaires pouvait avoir de l'avenir ? Seulement en comptant sur des interventions publiques, notamment fiscales, la stratégie  du "coup parti", et en espérant se cacher derrière le mot "biocarburant".

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Les nouvelles monnaies

La Libra, cryptomonnaie créée par FaceBook, fait débat. Voilà une monnaie parallèle, qui facilite les transactions sans avoir besoin de banque centrale pour assurer une valeur de référence. Tout se passe directement entre acteurs. Comme pour les monnaies locales, dites complémentaires, mais l'échelle est bien différente. La monnaie locale a pour objectif de favoriser les échanges de proximité, alors que la proximité de la Libra est celle d'Internet, déconnectées des territoires. Echelle d'un bassin de vie dans un cas, échelle planétaire dans l'autre. Les deux ont leur intérêt, mais ce n'est pas le même, ne mélangeons pas. Une autre différence doit être soulignée. La monnaie locale n'est pas virtuelle, elle est physique, et permet ainsi de préserver l'anonymat des transactions.

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Construction : le hard et le soft

C'est la semaine du grand salon du bâtiment, BATIMAT. On y parle beaucoup de technique et d'environnement, de nouvelles règlementations, toujours plus ambitieuses et intégrant le carbone. Il faut construire "bas carbone". Le label expérimental proposé pour anticiper la nouvelle règle, qui doit voir le jour en 2020, s'appelle E+C-, énergie positive et bas carbone. Très bien, mais on y cherche en vain la finalité de la construction, offrir à des êtres humains un cadre de vie agréable, où chacun aura plaisir à habiter, à travailler, ou à faire du sport par exemple. Il est bien de s'intéresser au "comment", mais il ne faut pas oublier le "pourquoi", la raison d'être d'un bâtiment. La contrainte, à savoir être économe en ressources, semble prendre la place de l'objectif recherché, le bien-être. Un retournement qui peut faire des dégats, s'il entraîne une baisse d'exigence sur le confort, la vie sociale, la qualité de vie en général.

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Un ouveau mode de penser

ça se passe en Allemagne, mais ça viendra en France dans quelques années. Il s'agit de l'âge de départ à la retraite. Il est question de monter progressivement à 69 ans. On parle aussi de 70. Le problème est de trouver l'équilibre entre les "actifs" et les "retraités", dans une société qui vieillit régulièrement. Pendant longtemps, la politique en France a consisté en une promotion de la natalité. Faire plus d'enfants, voilà la solution. Oui, mais une solution dans un monde infini, car la logique nataliste serait alors une croissance sans fin de la population. Est-ce bien raisonnable dans un monde que nous savons "fini" et non "infini" ?

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Publicité et climat

Evidemment, le consommateur a le choix, et il peut imposer ses préférences au producteur, mais nous savons bien que ce dernier s'ingénie à orienter les choix. La publicité est là pour donner envie. Mais peut-on donner envie de n'importe quoi ? Peut-on accepter que nos écrans de télévision soient mis au service de publicités pour des produits notoirement néfastes pour le climat ? Les incitations à la haine et à la violence sont interdites, pourquoi ne pas interdire les incitations à l'irresponsabilité climatique ? Celles-ci pourraient être modérées s'il y avait une taxe carbone dissuasive, mais ce n'est pas le cas. A défaut d'outil économique, utilisons les outils réglementaires. Un exemple pour illustrer cette interrogation. Les SUV sont à la mode, c'est avec ces modèles que les constructeurs d'automobiles font leurs affaires. Mais ces voitures consomment sensiblement plus que les modèles classiques équivalents. Tous les efforts pour réduire la part de la mobilité dans nos émissions de gaz à effet de serre sont compromis par cette poussée des SUV. Doit-on assister passivement à cette mode, au risque de se rendre coupable de "non-assistance à climat endanger" ? Les voitures grosses consommatrices sont parfois utiles, dans certaines circonstances, mais le spectacle de puissantes 4x4 là où des citadines feraient parfaitement l'affaire est difficilement tolérable, surtout qu'il s'accompagne d'un encombrement inutile de nos rues. Sans interdire, pouvons-nous dissuader ou au minimum ne pas encourager ? Notons au passage que le développement de la location facile de voiture, en substitution de son acquisition, permettrait de choisir la voiture adaptée à chaque usage, et d'avoir accès à la grosse voiture uniquement quand elle serait nécessaire. Le premier choc pétrolier, dans les années 1970, avait provoqué une modification de la demande des automobilistes, au profit de petits modèles peu gourmands. Aujourd'hui, malgré quelques alertes qui font toujours beaucoup de bruit, le prix du baril reste modéré. La demande ne s'oriente plus vers des modèles économiques. L'effet de serre ne figure guère dans les critères d'achat des voitures. Le phénomène déclencheur des "gilets jaunes" montre qu'il serait hasardeux de compter sur un signal prix pour réduire la consommation. La moindre hausse provoque des levées de bouclier. Faute de pouvoir manier des instruments dissuasifs, nous pourrions au moins bloquer les incitations à des achats déraisonnables.

Edito du 23 octobre 2019

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Du coût perçu au coût social

Vous connaissez le célèbre adage : Privatisation des bénéfices, socialisation des coûts. Une pique qui vise le grand capital, pour être caricatural, mais qui concerne beaucoup plus de monde, et notamment des modestes citoyens qui font des dégâts dans leur vie courante. Ce que l'on appelle les "coûts externes" sont par nature socialisés, et payés par tout le monde. Et ils sont lourds, 100 milliards d'euros pour la pollution de l'air, produite en bonne partie par l'automobile au détriment des citadins, 60 pour le bruit. Ils sont élevés mais pas facturés, ils ont fait leur trou progressivement, de manière indolore. Ils ont été intégrés dans les calculs économiques des acteurs. Valeur zéro, puisque ce ne sont pas eux qui les assument. Tout retour en arrière, ou toute application simple du principe "pollueur-payeur", devient une affaire d'Etat.

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Le moral des Français

Haro sur les Etats et leurs gouvernements qui ne font rien pour lutter contre le changement climatique ! Un peu facile, car nous savons bien que les Etats ne peuvent se permettre d'aller à l'encontre des aspirations de leurs citoyens. Bien sûr, nous voudrions aller plus vite et plus loin sur la voie de la transition, mais les dirigeants sont tenus par l'opinion publique et la capacité de blocage de certain groupes sociaux. Ils peuvent créer un cadre plus favorable à l'évolution des mentalités, mais attention à ne pas brusquer les choses, car les retours de manivelle sont toujours prêts à partir. Il n'y a que les régimes autoritaires qui peuvent se le permettre, comme le décrivait en 2014 le petit livre "L'effondrement de la civilisation occidentalee", où il apparaissait que seule la Chine pouvait adopter les mesures nécessaires.

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Séduire les réfractaires

Sortir du nucléaire, adieu l'agrochimie, vivre sans plastiques, réduire sa consommation de viande, haro sur l'avion, etc. Voilà un bon programme pour la transition, mais qui heurte de plein fouet de nombreux intérêts, avec des emplois et des savoir-faire. Ne nous faisons pas d'illusions, les intérêts en question ne se laisseront pas faire, ils vont résister et même bloquer toute évolution. Laissez-nous le temps de s'adapter vont-ils dire, et ils vont faire durer, alors que la transition doit démarrer au plus vite, et à un bon niveau. Comment faire pour aller au-delà des dénonciations des lobbys et des manifestaions qui, parfois, ne font que creuser un fossé entre l'ancien et le nouveau monde, au lieu de jeter un pont pour faciliter le passage ? 

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Une flèche qui rate sa cible

Le débat sur la fiscalité écologique repart de plus belle avec la rapport de la cour des comptes sur la taxe carbone. L'acceptabilité de cette mesure serait liée à la lisibilité de l'usage qui est fait de l'argent récolté. Nous sommes encore dans l'idée que la transition écologique pourrait être isolée du reste des politiques publiques, et pourraient ainsi faire l'objet de financements spécifiques. Bien sûr, il faut de l'argent pour isoler les logements, développer les énergies renouvelables et les transports en commun, mais la transition va bien au-delà. C'est tout notre mode de vie qui est concerné, avec l'alimentation, les politiques industrielles, les échanges internationaux, la recherche, l'éducation, la santé, la justice, etc. La transition n'est pas sectorielle, elle doit percoler à travers toutes les dimensions de l'action publique, si l'on reste sur la question des impôts, et sur nos comportements et nos modes de vie si l'on va au-delà.

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Le développement durable, pour remonter le moral des Français

C'était y a 30 ans. Une rencontre interministérielle intitulée Ecologie et pouvoir proposait cette conclusion : le temps de l'alerte est fini, vient celui de l'action. Et pourtant, j"ai l'impression que nous sommes toujours dans l'alerte. Certes, depuis 1989 de nouvelles inquiétudes sont apparues. Le réchauffement climatique et la dégradation rapide de la biodiversité émergeaient, mais les préoccupations allaient plus aux pluies acides, à la couche d'ozone, à la protection de l'antarctique et à l'éléphant d'Afrique, pour ne reprendre que quelques dossiers emblématiques. Il semblait malgré tout qu'il fallait changer de registre, l'alerte étant entendue, pour laisser la place aux actions. ça va mieux, d'ailleurs, pour la couche d'ozone, et certaines espèces très menacées semblent aujourd'hui en meilleur état qu'alors.

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Traviller mieux pour vivre mieux

La question de l'âge du départ à la retraite revient sur le devant de la scène. Toujours une approche comptable, donc en partie fictive et très réductrice. Seule, et c'est le minimum, la pénibilité du travail est prise en considération. La nature du travail est pourtant une variable essentielle, et pas seulement sa pénibilité. Dans notre croyance au progrès social, nous avons du mal à imaginer que retarder le départ à la retraite est une bonne chose en soi. Ce serait plutôt une régression. C'est ignorer que beaucoup aspirent à se rendre encore utiles après le retraite, et pas seulement pour des raisons financières. Travailler plus longtemps, pourquoi pas, mais pour quelles tâches ?

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Le vertueux payeur

Le débat sur le prix de l'électricité verte, relancé notamment par plusieurs associations, donne un sentiment de malaise. Le discours officiel repris maintes fois, et notamment dans la charte constitutionnelle de l'environnement, proclame le principe pollueur-payeur. C'est bien normal, celui qui pollue est amené à réparer les dégâts qu'il occasionne, et il paie pour cela. Vous en déduiriez logiquement que les choix favorables à l'environnement sont privilégiés, et qu'ils coutent moins cher à l'usager ou au consommateur que les choix défavorables, ceux qui détruisent la biodiversité, rejettent des gaz à effet de serre, détruisent les paysages et provoquent l'épandages de produits toxiques. Et bien c'est le contraire qui se passe.

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Des inerties qui nous coûtent cher

Pour aller vers le développement durable, nous savons ce que nous devrions faire (1), mais nous y allons souvent à reculons, avec regret. Les anciennes pratiques sont encore dominantes. Les subventions aux énergies fossiles restent, à l'échelle mondiale comme à l'échelle française, encore bien supérieures à celles aux énergies renouvelables. Le soutien à l'agriculture traditionnelle, confrontée notamment aux aleas climatiques, bénéficie de bien plus de crédits que l'aide à la transformation de l'agriculture.

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Du respect à la symbiose

Le dernier rapport du GIEC préconise une agriculture plus respectueuse de l'environnement, tel est le message que j'entends à la radio. La manière de le présenter n'est pas neutre, et affecte le contenu même du rapport, l'image que chacun se fait de la voie à suivre. Le respect, souvent évoqué, propose une vision bien défensive. Il s'agit de faire attention, de ne pas dégrader le milieu naturel dans toutes ses composantes, biodivesrité, cycle de l'eau, qualité des sols, climat, etc. C'est bien le minimum, et c'est une vision placée de fait sous le signe de la contrainte - Attention à ne pas dégrader - toujours une approche restrictive, propre à brider la liberté de manoeuvre et la créativité.

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Une transition mal en point

La France revendique souvent le statut de bon élève de la lutte contre le dérèglement climatique. Les émissions françaises de gaz à effet de serre sont en baisse, malgré quelques soubresauts épisodiques : MOINS 15% depuis 1990. Attention aux apparences : il ne s'agit que des émissions sur le sol français. Regardons le volet "consommation", ce que les français utilisent dans leur vie, et les gaz à effet de serre qui en sont les conséquences. Intégrons ainsi les émissions nécessaires à la fabrication des biens que nous importons, et déduisons les émissions correspondantes pour nos exportations. Le résultat est bien différent, selon le Haut Conseil pour le Climat. PLUS 20% de 1995 à 2015. Pas de quoi être fier. La désindustrialisation explique le phénomène, car nous utilisons de plus en plus d'objets manufacturés importés. Les émissions ont lieu ailleurs, en Chine ou en Corée du Sud par exemple, mais elles sont provoquées par notre consommation. Les émissions due aux importations sont estimées à 60% des émissions "nationales", provenant de notre territoire. Nous ne sommes pas sur la voie de la transition... Ajoutons à celà que les grandes banques françaises, qui financent l'économie, ont du mal à faire leur mutation. Selon plusieurs ONG, elles acordent encore trois fois plus de crédit aux énergies fossiles qu'aux renouvelables, et la tendance semble persisitante. L'inertie des institutions, la fidélité aux vieux clients, et peut-être les divers obstacles aux énergies renouvelables dans notre pays - voir par exemple les courses d'obstacles pour les éoliennnes, notamment off shore - expliquent cet écart, mais nous ne pouvons pas nous en contenter, bien sûr.  Le nécessaire changement de modèle piétine, alors que le réchauffement climatique accélère. Une preuve supplémentaire, s'il en était besoin, que la stratégie dominante pour la transition ne fonctionne pas. Celle-ci s'appuie sur la contrainte, "nous n'avons pas le choix", ce qui présente le développement durable comme un devoir moral, une obligation, voire une pénitence imposée pour nos fautes passées. Les grands acteurs, publics et privés, Etats et engreprises, n'y vont qu'à reculons, sans abandonner leurs anciennes pratiques, comme on le voit avec les banques. La transition ne progressera que si les acteurs en ont envie, si elle leur offre des perspectives d'avenir, si elle les séduit. Le développement durable, c'est du bonheur !

Edito du 7 août 2019

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La peur ou l'envie


Les réactions à la présence de Greta Thunberg à l'Assemblée Nationale, le 23 juillet, sont contrastées. Bienveillance et sympathie pour les uns, rejet catégorique pour d'autres. Le problème posé par l'audience de cette jeune suédoise réside dans la stratégie qu'elle incarne : la peur. La peur comme argument de vente du changement. On peut être d'accord avec cette approche, mais elle n'est pas le seule possible, et elle s'impose de fait sans débat au sein du mouvement écologiste. Vous l'aurez compris, la stratégie de la peur n'est pas celle choisie dans ce "dictionnaire du développement durable", qui a pris le parti de susciter l'envie du changement, plutôt que son acceptation résignée, par peur des conséquences d'un statu quo. Le développement durable parce que c'est bien, parce qu'il ouvre de nouvelles perspectives à l'humanité, parce qu'il allie qualité de vie quotidienne et préservation de la planète. On peut même produire plus tout en enrichissant notre bonne vieille Terre.

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Inégalités et transition, pour une nouvelle approche

Le Haut conseil pour le climat, créé en novembre dernier en pleine crise des gilets jaunes, vient de remettre son premier rapport. S'il fallait le résumer en une pharase, ce serait " Cette neutralité carbone en 2050 est techniquement réalisable mais implique une transformation profonde de l’économie et de la société à grande échelle", ainsi qu'il est dit en tête des recommandations. Les commentaires vont bon train, notamment sur le thème de la réduction des inégalités, incontournable pour parvenir au résultat attendu.

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Les méfaits de la règle d'or

La règle d'or a été imaginée pour protéger le long terme, les intérêts des générations futures. Est-ce une  bonne idée ? Le risque est grand, en effet, de voir repoussé à plus tard les travaux qui ne sont pas urgents. Les actions au long cours, de type culturel, de transformation des sociétés, sont vulnérables, face à l'urgence de travaux de mise en sécurité, par exemple. La formation, la recherche fondamentale, dont les résultats ne se font connaître que bien après que l'argent n'ait été dépensé, et avec une part d'incertitude, sont menacées par la recherche d'équilibres immédiats.

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Passer aux actes

Contenir le réchauffement climatique au-dessous de 1,5°, restaurer la biodiversité, et permettre à 10 milliards d'humains de vivre dignement, c'est possible avec les connaissances et les techniques dipopnibles. C'est même possible en améliorant notre bien-être, dans l'esprit du facteur 4 (1) "deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources". De nombreux rapports (2) en attestent aujourd'hui, nous pouvons vivre mieux tout en réduisant la pression sur la planète. La question est comment "passer aux actes" ? Comment décider les acteurs que nous sommes tous, particuliers, entreprises, collectivités publiques, à changer nos modes de vie, condition incontournable pour vivre mieux demain.

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Les leçons du brevet

Le brevet des collèges vient d'être reporté pour cause de canicule. Les conditions ne sont pas réunies pour passer sereinement un examen. Bien sûr, mais le phénomène n'est que la partie émergée d'un iceberg. Les conditions de confort thermique ont des effets directs sur les résultats scolaires, de nombreuses études l'ont mis en évidence depuis longtemps. Trop chaud ou trop froid, ce n'est pas bon. Ce n'est pas vrai que pour les écoles. Dans les bureaux aussi, on constate une courbe de performance qui passe par un maximum autour de 21 degrés. Une productivité du travail corrélée à la température, c'est vrai dans toutes les circonstances, et pour tous les métiers, y compris le métier d'élève. Il n'y a pas que la température.

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Double jeu...

La mode et le marketing ont été souvent évoqués dans le dictionnaire du développement durable, pour inciter les porteurs des valeurs de l'environnement à diffuser leur message. Pourquoi laisser ces techniques qui ont fait leurs preuves à des entreprises dont l'unique credo est de vendre plus et encore plus ? Le marketing conduit à comprendre les moteurs des décisions des publics "cibles", à entrer dans leur univers mental, pour trouver la meilleure manière de les persuader. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, nous rappelle un dicton populaire. Et bien, le message a du mal à passer, le marketing reste l'apanage des vendeurs de carbone, et il fait des ravages. Toujours la voiture, pour prolonger l'édito de la semaine dernière.

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La voiture, toujours la voiture

Les gilets jaunes ont concentré leur vindicte sur l'Etat. Ils ont épargné les entreprises, comme l'ont souligné de nombreux observateurs. Il ont aussi exonéré un autre acteur clé du mouvement, la voiture. Nous en avons besoin, et il faut que le carburant ne soit pas prohibitif, un point c'est tout. Pendant ce temps-là, pendant que les gilets jaunes bloquaient les rond-points et manifestaient dans les grandes villes, la publicité pour les voitures ne faiblissait pas. Regardez les écrans publicitaires, l'automobile est reine. Et quand on dit que celui qui paye est maître, ça en dit long sur l'influence de l'industrie automobile, à l'heure où l'on voudrait privilégier les circulations douces et les valeurs de la proximité.

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La grande bascule

La grande bascule vers le bio de l'agriculture française. Ainsi titre le journal "Le Monde", dans son édition datée du 5 juin. Il ne s'agit que de quelques pour cent de l'agriculture, mais c'est la plus forte progression depuis le début du bio. Nous sommes aujourd'hui à la moitié de l'objectif fixé pour 2022 par la récente loi Alimentation, 15% des surfaces cultivées. Il y a encore beaucoup de chemin à faire et de "grandes bascules" pour que la production agricole française soit en phase avec l'environnement, non pas seulement pour le respecter, mais aussi pour l'enrichir. Car le bio n'est pas une garantie de bonne pratique environnementale. Ce n'est qu'une première étape, l'abandon de certains produits, et ce n'est pas rien.

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Plaidoyer pour une autre croissance

Mise en évidence par les jeunes en grève pour le climat, et concrétisée aussi bien dans les programmes électoraux que par le résultat des élections en Europe, la pression pour la transition s'accentue. Il faut passer aux actes. Un raisonnement facile serait de passer la marche arrière pour éviter de foncer dans le mur. Chacun sait, pour rester dans la métaphore automobile, qu'il est dangereux de passer directement d'une marche avant à une marche arrière. C'est la meilleure manière de tout casser, ce qui n'arrange rien. Il ne faut pas que le remède soit pire que le mal, ou que le malade ne meure guéri !

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La démocratie représentative en question

A la veille des élections européennes, dont il nous est dit qu'elles n'intéressent guère les Français, interrogeons nous sur la démocratie représentative. C'est le manque de confiance entre les élus et les citoyens qui est au coeur du problème, et ce n'est pas récent si l'on en croit les nombreux et récurrents sondages sur le sujet. L'avenir de la démocratie représentative est dans notre capacité à en imaginer de nouvelles formes, qui permettent de retisser le lien entre élu et électeur. A défaut, le boulevard serait ouvert pour une démocratie directe, sans intermédiaire, avec tous les défauts qu'elle comporte pour aborder des questions complexes, propices aux effets rebonds et aux multiples interférences, avec de larges parts d'inconnues, le tout se prétant mal à des approches binaires, oui-non.

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Enfumage

Le mot est à la mode. Enfumage, il ne s'agit pas d'apiculture, comme on trouve dans le dictionnaire, mais de politique. Ce ne sont pas les abeilles qui sont enfumées, mais les citoyens. Ou du moins, qui se sentent enfumés. Ce qu'ils appellent enfumage est peut-être parfois du discours creux, comme les politiciens savent le faire quand ils n'ont rien à dire, mais c'est aussi toute approche complexe, nécessitant un raisonnement pour être comprise. Inutile de dire que le développement durable, qui propose d'aller au-delà des évidences qui n'en sont pas, est fortement suspect d'enfumage.

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Une France divisée par les modes de penser

Edito de fête nationale, avec trompettes, mais sur un fond de discorde. Il y aurait plusieurs France, qui auraient du mal à s'entendre. Aujourd'hui, nous avons d'un côté les élites et les intellectuels avec leurs beaux discours et leur propension à l'enfumage, et de l'autre le peuple, souverain et avec ses attentes immédiates. Hier, c'était les centres et les périphéries, les villes et les campagnes, etc. Et pourtant, il faut bien vivre ensemble, malgré les différences, ou plutôt en valorisant les différences. Beau sujet de gouvernance, dans une société confrontée à une évolution rapide, et à la recherche de nouveaux modèles de développement. L'enjeu est de taille, car les modes de penser des différents groupes sociaux ne sont pas les mêmes. Comment se comprendre, et se faire confiance, alors que l'on ne pense pas de la même manière, que les mots n'ont pas le même sens ? Co-existent d'un côté des visions réactives au premier degré à la perception des évènements, avec une sensibilité exacerbée par le sentiment d'être dévalués, considérés comme des indiens dans leurs réserves, et d'un autre côté des approches en mode complexe, se projetant dans un avenir marqué par de nombreuses incertitudes. Des modes de penser qui se forgent dès le plus jeune âge, dans l'école et les mouvements éducatifs, et qui influencent les comportements et les opinions toute la vie. Comment réconcilier les tenants de ces cultures si contrastées ? La crise que nous vivons depuis quelques mois est la conséquence de ces disparités. Conséquence de cinquante ans de politique et de vie économique, la situation actuelle ne peut être réglée instantanément mais c'est un raisonnement logique inscrit dans la durée, qui n'est pas audible par les tenants de l'immédiateté, qui attendent des réponses tout de suite. La médiation est bien difficle dans ces conditions, et la lassitude sera sans doute l'issue de ce conflit, avec l'amertume et la rancoeur qui résultera d'un sentiment d'échec. C'est pour la suite qu'il faut trouver des réponses, pour que les plaies cicatrisent et que l'incompréhension réciproque ne se renouvelle pas. C'est une culture de l'autre qui doit être développée, dès le plus jeune âge. Accepter que l'autre ne raisonne pas comme soi, voilà une grande étape vers la résolution des problèmes. Une réponse au long cours, à engager au plus vite par l'affirmation des spécificités du monde rural et des petites villes, la reconnaissance de leur importance dans la recherche du mode de développement de demain, au lieu de proclamer sans retenue que l'avenir est dans les grandes villes. Donner un statut au petit et au diffus, accepter son mode de penser, un premier acte nécessaire pour préparer l'avenir.

Edito du 8 mai 2019

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Les retraites : Un problème insoluble parce que mal posé

Le président l'a dit : il faut remettre l'humain au coeur de chaque politique. L'humain au coeur de la question des retraites, au lieu de la recherche exclusive de l'équilibre des comptes de la sécurité sociale. Bien sûr, tout est lié, mais c'est l'angle d'attaque qui compte, la priorité affichée. Ce sont souvent des économies dans le fonctionnement d'une entreprise ou d'une institution, au lieu de sa performance, de la manière dont elle répond à des besoins. La question des retraites n'échappe pas à cette règle, et la préoccupation financière, dominante, omniprésente, n'est pas la bonne manière d'entrer dans le sujet, et par suite d'y apporter des réponse satisfaisantes.

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L'impôt et le temps

Après les prélèvements en argent, voici les prélèvements en temps. C'est peut-être moins douloureux, même si certains économistes parlent du nombre de jours pour lesquels vous travaillez uniquement pour payer vos impôts, car il y a évidemment une correspondance entre l'argent et le temps passé pour le gagner. C'est en quelque sorte un retour au régime des corvées, où chacun consacrait quelques jours à des travaux d'intérêt général. Cette mesure a été utilisée pour créer un jour de financement de la dépendance, en 2004. C'est donc le travail qui est mis à contribution pour remplir les caisses de l'Etat, parmi toutes des sources possibles de financement. On comprend alors que la valeur travail soit portée aux nues ! c'est pour mieux l'exploiter.

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Ecologiser la fiscalité

La question fiscale est au coeur des débats dont, à l'heure où cet édito est rédigé, les conclusions sont encore très partielles. La fiscalité écologique, voilà un beau thème de travail. Comment faire que les impôts servent "en même temps" à remplir les caisses de l'Etat et à améliorer la situation du cadre de vie, de la biodiversité, de la planète. Une bonne idée qui a été l'étincelle de la crise, une crise évidemment profonde et qui s'est nourrie de problèmes accumulés en plusieurs dizaines d'années. C'est que l'environnement apparait facilement comme un prétexte, une bonne occasion de presser le contribuable. Tout ça ne rend par l'environnement très populaire, et les mots tels que "punitif" sont vite apparus.

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Grand Débat : que faire à présent ?

Tout et son contraire. Les grandes lignes des demandes que le Grand Débat a fait émerger commencent à se faire jour. Comme beaucoup s'y attendaient, de nombreux souhaits sont contradictoires, et notamment plus de services publics "en même temps" que des réductions d'impôts. La contradiction est évidente, mais elle doit nous inciter à en sortir par le haut, comme il sied au pays du développement durable. C'est à dire faire preuve d'imagination, de créativité pour trouver d'autres manières de rendre un service donné, santé, logement, mobilité, etc. Aucune chance de succès sans changement de raisonnement, sans disruption pour faire moderne.

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Dépendance : pour une approche sociétale

9,2 milliards d'euros, c'est ce qu'il faudrait chaque année pour faire face au besoin de la dépendance des personnes âgées en 2030. Un rapport a été remis au Gouvernement, qui calcule ce montant et présente quelques pistes pour trouver cet argent. Est-ce un effet du cloisonnement qui sévit dans notre société ? le rapport ne porte que sur le grand âge, et n'évoque qu'à peine une politique de prévention, qui concerne l'âge d'avant, celui où l'on ne dépend de personne.

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Les dangers de l'abondance

Mars 2017 : 1,2 milliards de barils de pétrole découverts en Alaska, octobre 2017 : 1,5 découverts au Mexique, novembre 2017 : 8,5 en Chine, avril 2018 : 80  au Bahrein, octobre 2018, encore 180 Mt au Mexique, plus les appétits que suscite l'exploitation de l'océan arctique débarrassé de sa glace, il est clair que la pénurie de pétrole n'est pas pour demain. Vous auriez peut-être cru que les acteurs économiques se désengagent progressivement, et bien c'est le contraire : de 2016 à 2017, la main d'oeuvre dans les énergies fossiles a augmenté de 8%. Et la consommation ne cesse de grimper. Ceux qui croyaient que la pénurie serait le moteur de la transformation seront bien déçus.

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Le jaune et le vert

La convergence des gilets jaunes et de la marche pour le climat a été souvent évoquée. Curieusement, car nous n'oublions pas que le déclic qui a permis aux gilets jaunes de naître est justement la taxe carbone. Les gilets jaunes font bien sûr état de leur bonne volonté climatique, mais c'est bien le pouvoir d'achat qui est au coeur de leurs revendications, et les moyens d'utiliser leur voiture sans contrainte. Et pourtant, nous le savons bien, nous ne vivrons mieux demain que si nous acceptons de changer. Les médias ne nous ont pas rapporté que la colère des manifestants du samedi aux Champs-Elysées se soient exercée sur les marchands de voitures qui y exposent insolemment leur derniers modèles, dans des temples rutilants.

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Pendant le grand débat, le petit débat se meurre

Il s'agit de l'enquête publique, si utile pour améliorer les projets d'aménagement ou d'infrastructures. Souvent perçue comme "bidon", avec l'idée que les conclusions sont écrites d'avance, mais ce n'est pas une fatalité, et le travail de la commission nationale du débat public, la CNDP, tend à en améliorer la pratique. Recueillir l'avis du public, solliciter sa connaissance du terrain, comprendre les vrais besoins d'un territoire, ce n'est pas facile. Après une longue période ou les enquêtes étaient effectivement des formalités, un effort considérable a été fait pour en faire de véritables outils au service des projets. Au service, c'est à dire susceptibles de les amender, de les enrichir, et parfois de les rejeter s'ils ne correspondent pas aux besoins ressentis. Cet effort serait-il remis en question ?

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