Skip to main content

Les discours contre-productifs

La communication officielle sur le vaccin anti covid est étonnante. Il n’est question que de précautions, de suivi attentif, de pédale en permanence sur le frein. Bien sûr, il s’agit de rassurer les français, tout est fait pour qu’il n’y ait pas de suite malheureuse à une injection. Mais à force de parler de ce qu’il faudrait éviter, c’est le risque qui remplit la scène à lui tout seul la scène, alors qu’il ne devrait n’être qu’un personnage très secondaire. Les bienfaits attendus du vaccin sont relégués au deuxième plan, et c’est la défiance, fille du risque, qui marque des points. A trop vouloir rassurer les pouvoirs publics distillent l’idée que le vaccin est dangereux. Sinon, pourquoi prendrait-on tant de précautions ? Résultat : le camp du rejet prospère.

Lire la suite...Les discours contre-productifs

  • Vues: 678

Au fond du trou

J’ai reçu beaucoup de messages se réjouissant de l’optimisme dont je ferais preuve dans mes livres, notamment le dernier, Le vent s’est levé. Une occasion de parler de ce mot, optimisme, qui n’est pas encore au dictionnaire du développement durable. Voici donc une réflexion que de mot inspire, et qui a toute sa place aux jours les plus sombres de l’année, le solstice d’hiver et les nouvelles alarmantes sur le front sanitaire. Comment parler d’optimisme quand nous sommes au fond du trou ?

Lire la suite...Au fond du trou

  • Vues: 647

Le progrès n'est plus ce qu'il était

Les sondages l’affirment : les Français pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux. Le progrès, tel que les Trente Glorieuses nous l’avaient fait espérer, n’est plus garanti. De nombreux indices nous le font savoir. Il n’y avait presque plus de clochards dans les rues, on pouvait croire que la misère était vaincue, et voilà des milliers de SDF sous nos ponts ou sur les trottoirs. Le temps de travail diminuait régulièrement, on nous annonce désormais qu’il faut travailler plus et plus longtemps. Les services publics sont débordés ou disparaissent de larges parties du territoire, les écoles ferment dans les centres-villes et les campagnes. Et puis, bien sûr, les avatars qui nous tombent sur la tête : le climat, la biodiversité, les océans, les migrations humaines, la mondialisation.

Lire la suite...Le progrès n'est plus ce qu'il était

  • Vues: 705

Les atouts des petits commerces indépendants

Le black Friday fait couler beaucoup d’encre au sujet des petits commerces indépendants qui ne peuvent entrer dans une course folle aux rabais. Ceux-ci sont également victimes du e-commerce qui s’est particulièrement développé pendant la crise sanitaire. Une étude(1) vient de préciser les dégâts déjà réalisés depuis une dizaine d’années : moins 114000 emplois dans le petit commerce, pour 33000 créés dans le commerce de gros, soit une perte nette de 81000 emplois en France. Et c’était avant le bond que le e-commerce a connu cette année. Retenons que, pour un emploi créé d’un côté, ce sont deux qui disparaissent de l’autre. Est-ce durable, doit-on continuer à laisser s’installer un peu partout les immenses entrepôts d’Amazon et de ses émules ?

Lire la suite...Les atouts des petits commerces indépendants

  • Vues: 658

L'humain et la planète

Les grandes lignes de la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments, la RE2020 viennent d’être rendu publiques, le 24 novembre dernier. Une bonne surprise à la réception du dossier de presse : le titre. « Éco-construire pour le confort de tous ». Les habitants et usagers ne sont pas oubliés, il faut assurer leur confort.

Lire la suite...L'humain et la planète

  • Vues: 705

Prendre prise sur un monde insaisissable

Nous vivons une époque paradoxale. D'un côté nous sommes de plus en plus éduqués, nos étudiants sont de plus en plus nombreux, nous avons accès à une information extraordinaire grâce à Internet, aux innombrables chaines de télévision. Bref, nous nous sentons en mesure de prendre notre destin en main. Nous voulons participer pleinement aux décisions, nous voulons comprendre celles qui sont prises en notre nom. Une forte exigence d’empowerment ou d'« empuissancement » comme disent nos amis québécois, de décider quel sera notre avenir. Et de l'autre, nous voyons un monde d’une complexité infinie, avec des interactions dont le nombre s'accroit de jour en jour, des interlocuteurs inconnus, des problèmes inédits et globaux, en perpétuelle évolution, avec une accélération du temps (source d’aliénation selon Hartmut Rosa) dans laquelle nous sommes emportés, bref un monde incontrôlable et un avenir de plus en plus incertain. Nous voulons plus de prises sur un monde insaisissable.

Lire la suite...Prendre prise sur un monde insaisissable

  • Vues: 759

Au-delà des croyances

L'actuel président des Etats Unis nous y a habitué, nous privilégions les nouvelles qui nous arrangent, c'est bon pour le moral. Depuis La Fontaine, nous savons que le flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute, mais cela ne nous empêche pas de croire ceux qui nous donnent les informations que nous espérions. A l'inverse, les nouvelles qui nous déplaisent ne peuvent venir que de malveillants, de menteurs patentés, de manipulateurs. Il parait que les Français sont méfiants par nature, mais les infox circulent de mille manières, les réseaux s'activent de telle sorte qu'elles finissent par s'imposer. Les américains ont été à bonne école pendant 4 années, les positions idéologiques tenant lieu de vérité, sans contestation possible. Les croyances sont de retour, et imposent leur loi. Comment lutter contre un tel phénomène ?

Lire la suite...Au-delà des croyances

  • Vues: 678

La fin des illusions

La situation des producteurs américains de gaz ou huiles de schiste me rappelle celle de bédouins de Jordanie il y a quelques années. Ils ont eu une époque bénie des dieux, avec de l'eau en abondance qui leur a permis de cultiver du blé dans d'excellentes conditions. Leur population et leur niveau de vie, ou plutôt de consommation, ont fortement augmenté. Le problème est qu'il s'agissait d'eau fossile, de réserves enfermées dans les profondeurs depuis des centaines de milliers d'années, mais dont le volume était limité. Une ressource qui ne se renouvelle pas. Résultat, au bout d'une quinzaine d'années de prospérité, l'eau vint à manquer, et la période de vaches grasses s'est subitement arrêtée. Le retour à la situation de départ est douloureux. C'est la fin des illusions. Les nouvelles habitudes ont transformé à la fois les modes de vie et les mentalités. Le retour en arrière est perçu comme un échec, un déclassement, et provoque inévitablement de l’amertume.

Lire la suite...La fin des illusions

  • Vues: 912

Se préparer à l'imprévisible

Nous habituer à vivre avec le virus. Ou avec bien d'autres, car l'avenir n'est pas lumineux de ce point de vue. Pour les humains comme pour les animaux ou végétaux qui nous sont familiers. Des nouveaux virus nous attendent, et bien d'autres dangers portés par des petites bêtes envahissantes quand ce ne sont pas des champignons. Plusieurs raisons à cela : le réchauffement climatique, qui a de nombreux effets sur notre environnement : la fonte du pergélisol (ou permafrost) libère des virus congelés depuis des siècles, que l'espèce humaine n'a jamais fréquentés. Il y a les moustiques du Sud qui remontent au Nord avec leurs germes. Il y a aussi des modes de vie qui changent. Nous fréquentons des milieux infestés de tiques, porteuses de la maladie de Lemme. Nous voyageons beaucoup, et nous faisons appel à des produits venant de l'autre bout du monde. Des phénomènes qui ne datent pas d'hier, mais qui se ont pris une dimension nouvelle.

Lire la suite...Se préparer à l'imprévisible

  • Vues: 725

La décentralisation pour une sortie de crise dynamique

Les appels à l'union nationale lancés pour faire face au virus pourraient aussi l'être pour l'avenir de notre planète. L'enjeu est au moins aussi important, bien que plus lointain, à peine plus lointain quand on sait que tout se joue au cours des 10 prochaines années. Pour que ces appels soient entendus, dans un pays où chacun a ses idées sur tout, pour qu'ils se transforment en actes, l'adhésion du plus grand nombre est incontournable, une adhésion active, pas seulement un vague assentiment en attendant de changer d'opinion.

Lire la suite...La décentralisation pour une sortie de crise dynamique

  • Vues: 616

Emotion et raison, un couple tumultueux

On ne dira jamais assez l'importance des émotions dans la vie. Emotions de plaisir ou émotion d'effroi, personnelles ou collectives, elles vous touchent profondément quand vous les ressentez, elles vous marquent et forgent votre personnalité. Elles sont de natures très variées, sentimentales, culturelles, sportives, professionnelles ou spirituelles. Vous les recherchez ou bien elles vous tombent dessus, comme une agréable surprise, une rencontre inoubliable, ou bien comme un coup de massue, décès d'un proche ou acte terroriste, comme vendredi dernier.

Lire la suite...Emotion et raison, un couple tumultueux

  • Vues: 606

Incubation environnementale

La difficulté majeure que nous rencontrons en France dans la lutte contre la COVID est sans doute l'insuffisance de capacité des hôpitaux. Un problème dont l'origine est ancienne, et que la crise révèle dans toute son ampleur. La recherche continue d'économies et d'optimisation budgétaire a conduit à une situation critique impossible à redresser en quelques mois avec ses deux aspects complémentaires, équipements et personnels. Depuis longtemps, déjà, nous recrutons du personnel étranger, faisant ainsi porter les conséquences de nos carences sur d'autres pays souvent moins bien lotis que nous en termes sanitaires. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Lire la suite...Incubation environnementale

  • Vues: 646

La culture du risque

La Covid et les tempêtes exceptionnelles provoquent toujours une interrogation : en a-t-on fait assez pour éviter la catastrophe, avec sa composante plus agressive, que font les pouvoirs publics ? Comme si tout dépendait de ces derniers. Il faut dire que leur discours dominant est bien de "protéger les français". Le comportement de vous et moi est un des paramètres incontournables de cette protection. L'Etat et les collectivités locales sont amenés à recommander une attitude ou des gestes particuliers, mais toutes les injonctions venant d'en haut provoquent deux types de réaction : Non à l'infantilisation des citoyens, ou Non aux atteintes à la liberté. Ajoutons que toute démarche différenciée, selon les régions, les activités, l'âge ou tout autre critère est également rejetée, au titre de l'égalité républicaine ou des difficultés de compréhension des messages circonstanciés. Un seul message, le même pour tout le monde de Dunkerque à Bonifacio.

Lire la suite...La culture du risque

  • Vues: 705

De la difficulté d'anticiper

La question de l'anticipation est au coeur de l'actualité. La COVID illustre parfaitement la difficulté de cet exercice, pourtant vital. Manifestement, l'opinion et de nombreux acteurs, professionnels, culturels, etc., ne réagissent qu'au moment où la crise se révèle dans toute son ampleur. C'est à dire trop tard. Les dangers qui nous menacent sont pour beaucoup prévisibles, et peuvent être évités si les bonnes décisions sont prises en amont, avant que la dynamique du fléau, quel qu’il soit, ne devienne trop puissante. Bloquer, ou freiner la diffusion d'un virus sera d'autant plus difficile que la décision de passer aux actes sera tardive. Mais toute décision précoce apparait alors comme venue d'en haut, prise par des experts qui se trompent toujours.

Lire la suite...De la difficulté d'anticiper

  • Vues: 634

La 5G chez les amish

Le débat sur la 5G est révélateur. Outre les interrogations sur l'innocuité de cette nouvelle technologie, pour les humains et pour l'environnement, il s'agit de l'usage qui en sera fait. Evidemment impossible à prévoir, tant chaque innovation peut (ou non) provoquer sa dynamique propre. Pour la 5G, certains font valoir le potentiel qu'elle représente, et les bénéfices à en attendre, par exemple dans le domaine de la santé, ou pour optimiser des services publics. La puissance de la nouvelle technologie ouvre des perspectives séduisantes. Elle est aussi la porte ouverte à d'autres usages, et à des excès de consommation.

Lire la suite...La 5G chez les amish

  • Vues: 662

A qui profite le crime ?

Il s'agit des énergies renouvelables, et plus particulièrement d'électricité. Le vent et le soleil, mais aussi les rivières et les courants marins, et la biomasse sous toutes ses formes, du bois au méthane. Hormis l'hydraulique, qui a pris son essor il y a bien longtemps et a atteint un bon niveau, elles sont toutes en progression, en progression rapide (même si on aimerait que ça aille plus vite). Aujourd'hui dans le monde, ce sont ces installations qui se développent le plus, la capacité de production construite chaque année avec les renouvelables étant plus importante que celle émanant des énergies classiques, nucléaire compris.

Lire la suite...A qui profite le crime ?

  • Vues: 680

Jour de dépassement

Nous avons gagné 3 semaines. 3 semaines au cours desquelles, nous n’avons pas vécu à crédit, comme le dit le WWF. Le 22 août est le jour mondial du dépassement. Le jour à partir duquel nous avons consommé l’équivalent de ce que la planète peut fournir en un an. « Cette date correspond au jour où, à l’échelle de la planète, nous aurons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivé plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d'une année. Quant à nos émissions de dioxyde de carbone, elles auront été plus importantes que ce que nos océans et nos forêts sont en capacité d’absorber ». La crise du COVID et ses conséquences économiques nous ont fait gagner 3 semaines, nous avons moins consommé cette année, réjouissons-nous. Mais pas trop vite, car il reste 4 mois d’ici la fin de l’année, 4 mois au cours desquels nous tirerons des chèques sur le futur.

Lire la suite...Jour de dépassement

  • Vues: 707

Biodiversité et rentabilité économique

Dans une tribune du journal Le Monde daté des 15, 16 et 17 août, le biologiste Francis Hallé nous dit que "la rentabilité économique est antagoniste de la rentabilité économique". S'il avait raison, la planète serait bien mal partie. Il a sans doute raison dans l'immédiat, en ces temps où l'économie est réduite à ses aspect monétarisables, mais heureusement, l'économie couvre un champ beaucoup plus large, impliquant des valeurs non monétaires, non commerciales, et les "biens communs", dont l'importance a été reconnue par un prix Nobel d'économie.

Lire la suite...Biodiversité et rentabilité économique

  • Vues: 707

Le grand retour de la marine à voile

Tandis que le cargo Wakashio s'échoue sur des récifs de l'Ile Maurice, polluant ainsi une réserve marine de première importance, de nouveaux concepts se préparent pour une marine marchande non polluante. Vous vous souvenez de l'Alcyone du Commandant Cousteau, avec ses turbovoiles. Plus récemment, le Ferry-Boat à énergie solaire, inauguré en 201O et PlanetSolar, grand catamaran solaire suisse qui a accompli un tour du monde en 2012. Il y a aussi la simple recherche de carburants plus propres que le fuel lourd utilisé habituellement, comme le gaz ou l'hydrogène, mais le recours aux énergies renouvelables reste la meilleure manière de lutter contre l'effet de serre et les pollutions des eaux ou de l'air.

Lire la suite...Le grand retour de la marine à voile

  • Vues: 675

Ecologiser l'argent injecté dans l'économie

30 milliards pour la transition écologique. Pas mal, mais dangereux. ça me rappelle les premières opérations HQE, haute qualité environnementale, pour les constructions. Certains maîtres d'ouvrage étaient généreusement d'accord pour assurer un surcoût, et demandaient une première réponse sur le mode ordinaire, et une "variante" écologique. Comme si la HQE était "comme avant" plus quelques aménagements pour l'environnement. C'est une toute autre approche qu'il faut rechercher, une nouvelle manière d'aborder un projet, dès la formulation du besoin et des contraintes, le cahier des charges. Un autre projet, au lieu d'un projet+. Un projet dont le coût ne se limite pas à l'investissement initial, mais qui intègre le fonctionnement et l'entretien durant la vie du bâtiment.

Lire la suite...Ecologiser l'argent injecté dans l'économie

  • Vues: 621

Vive le train !

Relance du fret ferroviaire, trains de nuit, les annonces sont fortes en faveur du train. Elles vont à contre-courant de la tendance observée, et demandent une réelle volonté politique pour les faire aboutir. Au-delà du succès commercial qui confirmera que l'initiative répond à un réel besoin, il y a plusieurs obstacles techniques à surmonter, tant sur les infrastructures que sur la qualité de service, qui constituent des préalables, ou qui se manifesteront très vite. Parmi eux, le bruit. Les trains de marchandises roulent beaucoup la nuit, pour réserver les rails aux voyageurs dans la journée. Sur les grandes lignes, il y a en effet concurrence sur les "sillons", les espaces libres pour caser un convoi. Et il vaut mieux que ces convois avancent à la même vitesse, ça permet d'en mettre plus. Plus lourds, plus longs, plus lents, les trains de marchandises pénaliseraient le trafic sur les lignes fréquentées par les voyageurs, notamment à l'approche des grandes villes.

Lire la suite...Vive le train !

  • Vues: 693

Fuite en avant

Espoir, Al-Amal en arabe, tel est le nom de la mission spatiale envoyée par les émirats arabes unis vers la planète Mars. C'était dimanche dernier. La compétition est ouverte, car Mars suscite bien des ambitions, américaines avec la NASA et Elon Musk, européenne avec l'agence spatiale européenne, et sans doute  chinoise, les russe pas loin derrière. Il est question d'envoyer la-bas des colonies entières dans quelques années. La conquête de l'espace ouvre de nouvelles perspectives. Mars est devenu l'avenir des humains. Les mots ne sont pas neutres. L'exploration de l'espace, pour mieux compendre les origines de la Terre et son fonctionnement, est à l'évidence une bonne chose, mais il ne s'agit plus de ça.

Lire la suite...Fuite en avant

  • Vues: 678

Le fait du prince

La réforme du Conseil économique, social et environnemental entre dans sa phase opérationnelle, avec l'adoption par le conseil des ministres du 7 juillet d'un projet d'un loi organique avec procédure accélérée. Le rôle de la 3e assemblée est ainsi précisé, et il semble enfin admis que ses avis seront écoutés. Dans les faits, le CESE est une assemblée intéressante, parce que lieu de rencontre permanent entre les différents types d'acteurs de la société française. Il y avait aussi les Commissions du Plan, mais elles ont disparu il y a bien longtemps. Il s'y passait cependant des choses intéressantes, comme dans le CESE national ou les CESE régionaux. Des lieux de rencontre loin de la fureur de la vie politique ou syndicale, presqu'en marge de la vie publique médiatisée. Un travail de fond pouvait s'y faire, des compromis pouvaient y être négociés.

Lire la suite...Le fait du prince

  • Vues: 785

Global thermique ou global tout court ?

En ajoutant l’adjectif thermique, la convention citoyenne pour le climat est passée à côté du problème. C’est souvent ce qui arrive quand on lance une réflexion avec une orientation exclusive. La rénovation thermique des bâtiments est en effet une priorité, mais elle peut être aussi une occasion à saisir pour d’autres priorités. Le confinement en a d’ailleurs été un révélateur, que les 150 citoyens n’ont manifestement pas perçu. C’est la qualité « globale », pour reprendre le mot, qui est le sujet. Notre parc immobilier ne correspond pas aux besoins. Nous savons que les logements sont trop petits, déplorables au plan acoustique, mal connectés aux réseaux numériques, qu’ils n’ont pas été entretenu depuis des années, qu’ils ne sont pas, dans de nombreux cas, adaptés au handicap et notamment à la vieillesse, et d’une manière générale qu’ils ne correspondent pas aux exigences de la vie d’aujourd’hui. C’est vrai aussi bien dans les villes et les banlieues, que dans les campagnes qui voient les centre-bourgs se dépeupler au profit d’extensions mal conçues.

Lire la suite...Global thermique ou global tout court ?

  • Vues: 658

Michel Mousel

michel mousel2L'association 4D, Dossiers et débats pour le développement durable, m'apprend la disparition de Michel Mousel, son fondateur, parmi de nombreuses autres qualités. À son retour de la Conférence des Nations Unies de Rio en 1992, convaincu de l’importance des débats sur le  développement durable, il propose de créer une instance citoyenne sur ce thème avec l’idée que c’est l’affaire de tous et qu’il faut, à la fois, se préoccuper de l’environnement, des inégalités sociales et de l’action économique : c’est alors la naissance de 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) autour de cette triple approche.Pour lui rendre hommage, voici un texte paru dans Mouvement 2005/4 (n°41) où il donne son sentiment sur le Pilotage du développement-durable 

Le développement-durable dont il est question ici n’a rien de commun avec la version dégradée, anesthésiée et désamorcée du même vocable, qui participe au bruit de fond de l’actuelle communication de toutes sortes d’institutions publiques ou privées. Celle qui sert, un peu trop facilement, de faire valoir à une critique du concept, souvent bien intentionnée mais conduisant finalement trop souvent à en nier le caractère concrètement subversif. Et donc à contribuer à son tour à le vider de son contenu, participant ainsi à ce qui le menace de la manière la plus redoutable : l’exfiltration de toute sa portée de renouvellement radical de la manière de concevoir et organiser la réponse aux périls qui menacent aujourd’hui l’humanité.
Le développement-durable n’est donc ni un rafistolage du « développement » tout court comme on l’entend dans le vocabulaire des institutions internationales, ni un relookage du thème de l’environnement, encore moins un synonyme de croissance (même affublée de « durable », ineptie par excellence).

Lire la suite de l'article de Michel Mousel


  • Vues: 719

Quoi de neuf ?

Pas grand chose. La "convention citoyenne" a surtout recyclé des propositions mille fois entendues, ou de bonnes intentions comme le respect de la loi. Tout ça pour ça. L'objectif était-il de changer le statut de ces propositions, qui sont à présent portées par la convention plutôt que par des associations environnementales ? L'absence de nouveauté est malgré tout une déception. A quoi bon des regards neufs si c'est pour accoucher de vieilles revendications si légitimes fussent-elles ? Peut-être le contexte permettra-t-il de leur donner plus de crédibilité et d'opinions favorables, mais la difficulté sera de passer aux actes. Beaucoup d'obligations ou de contraintes dans ces 150 propositions, qui interrogent évidemment sur leur acceptabilité. On ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif nous rappelle la sagesse populaire.

Lire la suite...Quoi de neuf ?

  • Vues: 631

Gare au permafrost

Un sondage réalisé par l'institut BVA pour Greenpeace France montre que plus de 80% des français sont favorables à des contraintes pour les autres, mais beaucoup moins à des contraintes pour eux-mêmes, pour leurs achats par exemple. Quelle surprise ? Greenpeace aurait sans doute pu faire l'économie de ce sondage. Beaucoup sont par ailleurs persuadés que c'est notre mode de vie qui est à l'origine de la catastrophe sanitaire, notamment notre relation avec la vie sauvage. Il me semble pourtant que cette relation est bien moins intense qu'elle n'était, et que les marchés chinois aux animaux sauvages ne datent pas d'aujourd'hui, ils seraient plutôt en régression. L'exposition aux nouveaux virus est ancienne, et faisait des dégâts locaux tout en sélectionnant au cours des siècles les humains qui savaient leur résister. Des victimes probablement nombreuses, mais disséminées dans le temps et dans l'espace, et noyées au milieu de celles de maladies infectieuses. C'est sa propagation qui a pris de nouvelles formes, rapide et universelle.

Lire la suite...Gare au permafrost

  • Vues: 701

Une occasion à saisir

La forte baisse du prix du pétrole depuis quelques mois pourrait être interprétée comme une mauvaise nouvelle pour l'environnement. C'est vrai du côté la concurrence avec les énergies renouvelables, malgré les progrès considérables qu'elles réalisent chaque année. Mais on peut voir les choses autrement, à partir des subventions que les Etats accordent aux énergies fossiles, soit pour aider à leur consommation, soit pour soutenir la production. "Le faible niveau de prix des énergies fossiles aujourd’hui offre aux pays une occasion en or d’éliminer progressivement les subventions à la consommation" nous dit Fatih Birol, Directeur exécutif de l’Agence internationale de l'énergie (AIE). Ce serait une bonne chose, ce serait de l'argent frais pour investir dans les renouvelables et les économies d'énergie.

Lire la suite...Une occasion à saisir

  • Vues: 664

Une valeur sure

"Le remplacement des 500 GW les moins chers de la filière charbon par du solaire photovoltaïque et de l'éolien terrestre pourrait réduire sur l'année prochaine les coûts du système électrique de 23 milliards de dollars par an, et les émissions annuelles de dioxyde de carbone d'environ 1,8 Gt, soit l'équivalent de 5 % du total des rejets mondiaux de CO2 en 2019. Cela représenterait également un stimulus de 940 milliards de dollars, à savoir environ 1 % du PIB mondial". Au moment où chacun cherche de l'argent pour rembourser les dettes du coronavirus et relancer l'économie, voilà une déclaration qui fait du bien. C'est un extrait du communiqué daté du 2 juin de l'IRENA, l’Agence internationale de l’énergie renouvelable, qui donne une idée de l'avenir que nous pouvons construire. Le combat énergies fossiles versus énergies renouvelables est joué. Il n'en reste pas moins des résistances dans les pays charbonniers, comme l'Australie, premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant, ou la Pologne. Des pays qu'il faut soutenir pour les aider à changer de modèle et à abandonner ce qu'il considèrent encore comme un trésor, à portée de main et sous leurs pieds. Il faut aussi du temps pour assurer cette transition. Il ne faut donc pas en perdre pour développer ces énergies, investir résolument dans ces filières, et former le professionnels nécessaires. Et la baisse des coûts de l'électricité renouvelable se poursuit. "Le coût de l'électricité de source solaire photovoltaïque à l'échelle industrielle a baissé de 13 % en 2019. L'éolien terrestre et l'éolien offshore ont tous deux diminué d'environ 9 %". La transition semble donc être une bonne affaire à tous égards. Une tendance qui se traduit en bourse, au-delà du seul secteur de l'énergie, selon une note de Novethic, datée également du 2 juin et intitulée "Panorama des labels européens de finance durable". "En quelques mois, plus d’une centaine de fonds supplémentaires ont été labellisés et les investisseurs s’approchent des 1 000 attributions de labels à la fin du premier trimestre, avec un encours dépassant les 300 milliards d’euros". Malgré le relatif désordre des labels de "finance durable", la dynamique est forte. Quel sera l'effet de la crise économique consécutive à la crise sanitaire, il est bien sûr trop tôt pour le dire, mais ces atouts en faveur d'une transition écologique devraient jouer une rôle, dans le cadre du green deal européen et des investissements prévus pour la relance. Le "durable" est devenu une valeur sure, et a vocation à supplanter progressivement les activités traditionnelles. Comme pour le charbon, l'enjeu est maintenant d'organiser cette évolution, qui va transformer le paysage économique et la répartition des populations sur le territoire.

Edito du 3 juin 2020

  • Vues: 634

Faire avec le plus possible, contre le moins possible

Cette phrase du paysagiste Gilles Clément définit toute une politique. Prendre en compte les aspirations de ceux auxquels nous nous adressons, plutôt que de leur imposer des solutions qui leur sont étrangères et qui ont toutes les chances d'être rejetées. Une voie à suivre pour le changement climatique notamment. Pour prendre un exemple, le COVID-19 nous alerte sur la maison individuelle. Une forte poussée est enregistrée, qui renforce une tendance ancienne : les français souhaitent habiter une maison individuelle. Branle-bas chez les écolos. Halte à l'artificialisation des sols, aux nouveaux besoins de transport que cet étalement urbain provoquera ! Ces observations sont justes, mais sont-elles inéluctables ? Faut-il combattre frontalement cette aspiration, souvent vécue par les intéressés comme un retour à la nature, même si c'est largement fantasmé ? Une autre politique serait, justement, que ce fantasme devienne réalité, c'est à dire que l'offre de maison individuelle s'adapte à l'exigence de nature.

Lire la suite...Faire avec le plus possible, contre le moins possible

  • Vues: 660

Un nouveau défi pour l'immobilier

Le COVID a manifestement changé pas mal de choses, dans notre vie quotidienne, notre travail, nos loisirs. Certains de ces changements laisseront des traces, dont l'effet ne peut pas encore être bien évalué. Parmi eux, le télétravail. Une pratique peu répandue en France avant la crise. Le patronat craignait de perdre le contrôle du personnel, et les syndicats voyaient d'un mauvais oeil l'éloignement et la dispersion de leurs ouailles potentielles. La crise a balayé toutes ces hésitations, il a bien fallu passer au télétravail, et à marche forcée. Résultat : un assentiment du côté des employeurs comme des salariés. Quelques bémols, bien sûr, il faudra des ajustements car cette situation n'était guère prévue dans les codes et autres accords sociaux. Rien de plus normal, mais globalement, l'expérience a été bien vécue, et beaucoup souhaitent la prolonger et l'instituer comme la norme. Ce sont de nouveaux rapports sociaux qui vont se mettre en place, une autre relation au travail, une autre organisation personnelle pour harmoniser à la maison le boulot et la vie personnelle. C'est le côté "soft", et il faut que le "hard" suive.

Lire la suite...Un nouveau défi pour l'immobilier

  • Vues: 785

Pendant le confinement, les progrès continuent

Pour que le monde d'après soit différent du monde d'avant, il faut des atouts et des leviers sur lesquels s'appuyer. La bonne volonté et les bonnes résolutions ne suffisent pas, il s'en faut. Elles peuvent même être contre productives si les actes ne suivent pas, en laissant la place au découragement et au fatalisme. Parmi les atouts, il y a les énergies renouvelables. Pendant le confinement, les progrès continuent. Selon une étude récente de BloombergNEFcitée par L'ACTU PV du 7 mai dernier, "les énergies solaire et éolienne ont enregistré des gains spectaculaires de compétitivité au cours des six derniers mois au point d’être désormais les technologies de production d’électricité les moins chères pour les deux tiers de la population mondiale". Un progrès de 4% par rapport au second semestre 2019.

Lire la suite...Pendant le confinement, les progrès continuent

  • Vues: 629

Hygiène et environnement : je t'aime, moi non plus

Dans nos rêves, et nous espérons qu'ils se concrétiseront, nous partons du principe que la crise sanitaire sera une bonne secousse en faveur de l'environnement. Le COVID 19 nous oblige à prendre conscience de l'importance des risques que nous courons, de la nécessité de la prévention et de la prospective, mais aussi à adopter des mesures d'hygiène draconiennes. Celles-ci sont-elles bonnes pour l'environnement, même si nous nous sommes réjouis des effets du confinement sur la faune sauvage, qui a retrouvé un peu de sérénité pendant que les humains restaient chez eux.

Lire la suite...Hygiène et environnement : je t'aime, moi non plus

  • Vues: 796

Le bilan de compétence appliqué aux entreprises

Peut-être est-ce parce que "nécessité fait loi", plusieurs entreprises se sont lancées dans des activités nouvelles pour elles. Pour faite face aux besoins, et pour employer leur personnel, se rendre utile, elles ont su sortir de leur créneau. Certaines ont fabriqué des respirateurs artificiels, d'autres des masques, d'autres du gel hydroalcoolique. Sans changer de domaine, certaines ont su s'organiser différemment pour continuer leur travail, sous d'autres formes et souvent à un rythme réduit, mais elles ont toutes imaginé des manières différentes de faire leur métier, ou d'utiliser leurs compétences. ça ne s'est pas fait sans douleur, ni sans échecs ici ou là, et ces entreprises ne sont pas encore très nombreuses.

Lire la suite...Le bilan de compétence appliqué aux entreprises

  • Vues: 899

Une alerte féconde ?

Le débat est reparti, entre les jacobins et les girondins. Les vieux démons sont de retour. Il y a ceux qui voudraient un seul chef, un centre unique de décision, avec une stratégie bien définie une fois pour toutes. On veut savoir où on va ! Et il y a ceux qui pensent qu'il faut coller au terrain, au plus près de la réalité locale. Soyons pragamtiques ! Les premiers ne font pas confiance aux autorités locales pour traiter des situations aussi compliquées, sans avoir pour autant de certitude sur ce qu'il conviendrait de faire. Les autres doutent de ce que leur apporte un pouvoir central qui ignore leur contexte culturel et les relais locaux d'opinion, tout en pestant face aux responsabilités que l'Etat central leur laisse. Et il y l'Europe et l'OMS ! Faut-il les mêmes règles de confinement de Dunkerque à Bonifacio, dans les grandes métropoles et les campagnes profondes, sans oublier les banlieues, les marchands de sommeil, les communautés religieuses, etc. ?

Lire la suite...Une alerte féconde ?

  • Vues: 711

Au milieu du gué

Nous sommes au milieu du gué. Certains pensent revenir sur la rive de départ, des valeurs sures, qu’ils connaissent bien. C’est ce qui a de plus sûr pour relancer l’économie et espérer un jour rembourser les dettes accumulées par les Etats et les entreprises. C’est l’économie d’hier, celle qui nous entraine dans l’impasse. Plus de production, plus d’énergie consommée, plus de déchets, etc. et moins de garanties sur l’avenir. Le principe de précaution, les études d’impact, ça retarde la reprise, on verra plus tard. C’est ce que demandent la Pologne et la république tchèque, le report du green deal européen.

Lire la suite...Au milieu du gué

  • Vues: 706

Si vis pacem, para bellum

Il est de bon ton, en ces temps où le changement est préconisé, de critiquer au principe de précaution. Voilà un frein aux idées nouvelles, un boulet à trainer, tout comme les études d’impact, qui empêchent d’avancer. L’heure est à la simplification. Il y a bien sûr du ménage à faire, mais gardons-nous d’abandonner un minimum de garanties qui constituent une sorte d’assurance sur l’avenir. Un principe bien connu en matière militaire. Nous préparons la guerre pour avoir la paix, pour reprendre le dicton latin « si vis pacem, para bellum ». Nous dépensons des fortunes pour dissuader des agressions hypothétiques. Si tu veux une population en bonne santé, prépare la crise sanitaire, pourrait-on paraphraser.

Lire la suite...Si vis pacem, para bellum

  • Vues: 703

Et après ?

Pardon de ne pas vous proposer une nouvelle extraordinaire, comme il sied au 1er avril. La crise sanitaire n'y invite pas. Beaucoup affirment que rien ne sera comme avant. Sans doute, mais de quelle manière ? Pour faire respecter la discipline, bien nécessaire, le gouvernement et de nombreux acteurs avec lui ont recours à la peur du virus, et à la culpabilité que chacun pourrait ressentir s'il communiquait le virus à ses proches. Cette peur est justifiée, mais est-ce le bon ressort ? Sont ainsi mises en avant des valeurs de repli de protection derrière des frontières. Il y a de nombreuses manifestations de solidarité, mais aussi d'inquiétude allant jusqu'a la volonté exprimée sans vergogne d'éloigner de soi les personnels soignants. Le diable du repli frileux une fois sorti de sa boite, il ne sera pas facile de l'y remettre à l'issue de la crise.

Lire la suite...Et après ?

  • Vues: 685

La créativité au secours du cloisonnement

Espérons-le, l'impact démographique du COVID restera faible, à peine visible par rapport aux 600 000 décès que l'on dénombre en France chaque année. Les mesures prises et notamment le confinement éviteront le pire. Les impacts principaux sont ailleurs, sur l'économie, avec une récession en vue, sur notre système de soins et de protection sociale, nos institutions et notre organisation économique et sociale. Une déstabilisation qui pertube ce bel ensemble, déjà fragilisé par les crises ouvertes ou latentes que nous connaissons, climat, biodiversité, inégalités, radicalisation, perte de sens et défiance vis à vis des dirigeants, et bien d'autres.

Lire la suite...La créativité au secours du cloisonnement

  • Vues: 656

Le COVID 19, moteur du changement

Changer nos modes de vie, voilà un impératif sur le chemin du développement durable. Changer pour imaginer de nouvelles formes de progrès, de croissance de notre bien-être, compatible avec la finitude du monde. Mais il est bien difficile de changer, de sortir de notre zone de confort, et ce sont souvent des évènements imprévus qui nous conduisent à nous lancer dans l'aventure. Des évènements fâcheux, mais qui peuvent avoir des conséquences intéressantes. Les grèves de transports font la promo du covoiturage, du vélo et du travail à domicile ; les chocs pétroliers ont eu pour effet une réglementation thermique et un attrait commercial pour les voitures économes ; la vache folle nous a amenés à s'intéresser à ce que nous mangeons, etc. Ces crises sont toujours pénibles, mais elle nous obligent à réagir, à sortir de notre routine, et parfois à trouver de bonnes solutions qui perdurent et se substituent aux anciennes pratiques.

Lire la suite...Le COVID 19, moteur du changement

  • Vues: 718