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Nos mythologies écologiques

Déconstruire les idées reçues sur le changement climatique
Renaud Duterne
©Les liens qui libèrent, 2022

Nos Mythologies ecologiques


Tout faux ! Nous sommes infectés par des idées reçues qui nous empêchent de bien penser. Il est vrai que les questions environnementales sont complexes, avec les nombreuses interférences entre phénomènes, les effets « rebond » et les inconnues dont nous découvrons progressivement l’étendue et les effets. Ajoutons une bonne couche d’économie et de social, avec toutes les « idées reçues » qu’elle colporte, voilà une bonne excuse pour expliquer notre aveuglement. Renaud Duterne tente d’éclairer notre lanterne en « déconstruisant » nos raisonnements habituels, de ceux du café du commerce à tous ceux qui nous sont proposés par les experts mobilisés par les télévisions.


Nous apprenons ainsi que l’action humaine n’est pas néfaste par nature, que la surpopulation n’est qu’un élément mineur du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources, que la Chine n’est pas le plus grand responsable du réchauffement climatique, que les pays riches ne sont pas les plus respectueux de l’environnement, qu’il ne faut pas compter sur la technologie pour nous tirer d’affaire, que nos efforts individuels ne suffisent pas et qu’il n’y a pas de planète bis.
L’ouvrage se veut pratique, propre à nous éclairer sur une série de thèmes avec 25 fiches regroupées en 4 grands chapitres, selon la nature et l’origine des mythologies examinées : historiques, spatiales, technologiques et futurologiques. La référence aux mythes pourrait être fort utile pour affronter les changements que nous devons entreprendre pour garder une Terre agréable à vivre et prodigue en ressources de toutes natures. Au lieu d’être mobilisatrice, elle est ici destructive, « déconstructive » pour reprendre un mot à a mode, au point parfois de nous casser le moral. Tous nos repères s’effondrent. L’auteur en donne lui-même la conséquence : « Ras le bol de l’écologie ! », et il décline toutes les erreurs de « l’écologie dominante ».
Les idées préconçues ne sont pas l’apanage des méchants capitalistes et de l’écologie dominante. Les auteurs en sont eux-mêmes victimes, et elles polluent aisément les idées exposées. Le résultat est un mélange d’une part de rappels opportuns, que l’action des humains n’est pas nécessairement néfaste, par exemple, ou que « si les énergies renouvelables font partie de la solution, ça ne pourra être que dans un contexte de sobriété énergétique et matérielle » et d’autre part d’un bruit de fond rendant le capitalisme et les inégalités sociales responsables de tous les maux. Un parti-pris trop systématique pour être reçu aveuglément, qui dévalorise le raisonnement, lequel risque fort de n’être suivi que par des convaincus. Dommage.

 

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