Histoires de l’alimentation
Jacques Attali
© Fayard, 2019
© Fayard, 2019
Une longue fresque historique, pour nous donner des pistes sur l’avenir de notre société, à travers le prisme de l’alimentation. Car celle-ci, bien que traitée avec soin et une documentation abondante, n’est qu’une porte d’entrée vers nos modes de vie et d’organisation sociale.
Tout au long de l’ouvrage, Jacques Attali décrit les relations étroites entre la manière de se nourrir et les autres aspects de la condition humaine. Nous apprenons en effet que « le hiéroglyphe égyptien dit « A2 » représentant un homme assis main dans la bouche, signifie à la fois manger, boire, parler, se taire, penser, aimer, haïr selon la disposition des autres symboles qui y sont associés ». Quelle différence entre manger en continu en fonction des opportunités, et le plus souvent seul et en silence, et prendre des repas à heure fixe et en compagnie ? Alimentation purement utilitaire pour satisfaire un besoin physiologique évident, ou occasion de se retrouver, de se parler, de faire des projets, de vivre ensemble ? La première était le sort des hommes préhistoriques, chasseurs cueilleurs, au vocabulaire restreint, mais on le retrouve aujourd’hui quand chacun se nourrit séparément en ouvrant le frigo en fonction des ses envies, ou dans son bureau avec un sandwich ou un plateau repas. « La sociabilité du repas, constante dans l’histoire de l’humanité depuis au moins cinq mille ans, disparaitra ».
Autre aspect « sociétal » de l’alimentation : la transformation de la nourriture, et la place de l’industrie dans la chaine du producteur au consommateur final. Là encore, et tirant le fil de l’alimentation, c’est toute une histoire économique et de rapports de force au sein de la société qui est développée par Jacques Attali. Il aborde également bien d’autres aspects de l’alimentation, les interdits religieux, irruption du numérique dans l’alimentation, « la diététique au service du capitalisme alimentaire », la place de la cuisine dans les logements, etc.
Dans le titre « Histoires de l’alimentation », le mot « histoires » a donc autant d’importance que le mot « Alimentation » et c’est ce qui fait l’intérêt de cet ouvrage, riche en documentation, qui nous propose, dans son dernier chapitre, quelques pistes pour résister à de fâcheuses tendances et résoudre l’équation de l’alimentation de 10 milliards d’êtres humains en 2050. La France dispose dans ce domaine d’une position favorable. Profitons-en. Bonne lecture, et bon appétit !
Tout au long de l’ouvrage, Jacques Attali décrit les relations étroites entre la manière de se nourrir et les autres aspects de la condition humaine. Nous apprenons en effet que « le hiéroglyphe égyptien dit « A2 » représentant un homme assis main dans la bouche, signifie à la fois manger, boire, parler, se taire, penser, aimer, haïr selon la disposition des autres symboles qui y sont associés ». Quelle différence entre manger en continu en fonction des opportunités, et le plus souvent seul et en silence, et prendre des repas à heure fixe et en compagnie ? Alimentation purement utilitaire pour satisfaire un besoin physiologique évident, ou occasion de se retrouver, de se parler, de faire des projets, de vivre ensemble ? La première était le sort des hommes préhistoriques, chasseurs cueilleurs, au vocabulaire restreint, mais on le retrouve aujourd’hui quand chacun se nourrit séparément en ouvrant le frigo en fonction des ses envies, ou dans son bureau avec un sandwich ou un plateau repas. « La sociabilité du repas, constante dans l’histoire de l’humanité depuis au moins cinq mille ans, disparaitra ».
Autre aspect « sociétal » de l’alimentation : la transformation de la nourriture, et la place de l’industrie dans la chaine du producteur au consommateur final. Là encore, et tirant le fil de l’alimentation, c’est toute une histoire économique et de rapports de force au sein de la société qui est développée par Jacques Attali. Il aborde également bien d’autres aspects de l’alimentation, les interdits religieux, irruption du numérique dans l’alimentation, « la diététique au service du capitalisme alimentaire », la place de la cuisine dans les logements, etc.
Dans le titre « Histoires de l’alimentation », le mot « histoires » a donc autant d’importance que le mot « Alimentation » et c’est ce qui fait l’intérêt de cet ouvrage, riche en documentation, qui nous propose, dans son dernier chapitre, quelques pistes pour résister à de fâcheuses tendances et résoudre l’équation de l’alimentation de 10 milliards d’êtres humains en 2050. La France dispose dans ce domaine d’une position favorable. Profitons-en. Bonne lecture, et bon appétit !
Cette « note de lecture » s’inscrit dans une liste d’ouvrages mentionnés dans le dictionnaire du développement durable, notamment L’agroécologie peut nous sauver, Paysans de nature, Drôles de légumes, Des racines et des gènes, Démographie, climat et alimentation mondiale, Nourrir l’humanité, Nourrir la planète, La grande sur-bouffe, Balades gourmandes, Cuisine pas bête pour la planète, Le manuel de la cuisine alternative et quelques autres.
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