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Fake or not ? S’adapter au changement climatique & Biodiversité,

S’adapter au changement climatique, d’Ilian Moundib
Biodiversité, de Philippe Grandcolas
Aux éditions Tana, 2024

Il ne s'agit pas tant de distinguer le vrai du faux, comme le titre de la collection le suggère mais d'apporter des bases de réflexion propre à ce que les lecteurs modifient certains de leurs comportements. « Fake or not cherche à comprendre où en est la planète », nous précise la directrice de la collection Isabelle Brokman. Une présentation très graphique, qui met en évidence ce qui compte vraiment. Des livres clairement engagés, confiés à des spécialistes reconnus des sujets abordés. Ces petits livres, un peu plus de 100 pages en demi format, décrivent le sujet en l’inscrivant dans un espace temps à notre échelle, 24h, et se terminent par une sorte de quiz qui permet à chacun de se situer par rapport à la question traitée, et une série d’encadrés en forme de conseils pratiques, du genre « on mange frais, sain et savoureux » ou « on résiste pour s’émanciper ». Neuf livres ont ainsi été publiés à la date d’aujourd’hui, dont deux ont fait l’objet d’une note de lecture dans le dictionnaire du développement durable, L’eau et Voiture. Voici les deux derniers, consacrés à l’adaptation au changement climatique et à la biodiversité.

S’adapter au changement climatique nous renvoie d’emblée à l'atténuation. En prenant la mesure des effets du dérèglement climatique, chacun verra les difficultés de l'adaptation, comprendra qu'elle sera très exigeante, pour en conclure l'urgence de l'atténuation. L'adaptation concerne notre environnement immédiat et nos modes de vie, alors que l'atténuation revêt un caractère global, abstrait, hors de portée. L’enjeu est trop lointain. Beaucoup moins motivant que l'adaptation qui nous touche de près et nous concerne directement. Ilian Moundib donne, sans les mettre suffisamment en évidence de mon point de vue, les mots clés de l'adaptation : résistance, récupération et transformation. Car il ne s'agit pas de résilience, dont la définition classique nous dit qu'il s'agit d'un retour à la situation de départ après un choc, mais de trouver un nouvel équilibre pour affronter les suites du choc. Une transformation profonde, loin des mesures cosmétiques parfois évoquées.

« La biodiversité intègre la richesse des interactions entre tous les organismes », nous dit Philippe Grandcolas. C’est dire que la perte d’un seul de ces organismes dégrade cette richesse qu’il nous faut préserver. Il nous décrit toutes les agressions que nous infligeons à la nature, une sorte de guerre comme le dit Hubert Reeves, « si nous la gagnons, nous sommes perdus ». La biodiversité est partout, nous ne nous en rendons pas compte, et elle s’effrite chaque jour. Une perte de capital naturel, et des services qu’il nous rend gratuitement, et une perte pour l'économie mondiale de milliers de milliards de dollars par an. L’appauvrissement biologique se traduit en monnaie sonnante et trébuchante, mais ça n’empêche pas la dégradation de se perpétuer. Ce n’est pas une fatalité, et l’auteur nous donne quelques pistes pour retourner la tendance, dans un « mode d’emploi » pour soigner la biodiversité.

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