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Protéger ou soutenir ?

Dans sa tribune aux européens, intitulée "pour une renaissance européenne" et publiée dans la presse des 28 pays membres, Emmanuel Macron fait largement appel au mot "protéger". Un mot surprenant dans la bouche d'une personne qui prône la prise de responsabilité, et qui affirme qu'il ne faut pas tout attendre de l'Etat. Le mot "Protection" renvoie inéluctablement à la fragilité, ou la faiblesse. On protège le faible, et non le fort, alors que l'Europe est la deuxième puissance économique du monde. Il y a des populations fragilisées en Europe, bien sûr, et elles doivent être remises à flot, mais est-ce en les protégeant ou en les soutenant ? Protéger est statique et conduit à un repli frileux, alors qu'il faut avancer, et qu'un soutien s'avère nécessaire pour s'adapter aux nouveau monde, et à la finitude du monde.

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La crainte d'être inutile

L'idée souvent répandue que la production de biens et services sera le plus en plus concentrée, ajoutée au constat d'un chômage irréductible, produit un sentiment dangereux : la crainte d'être inutile. Des pans entiers du territoire se sentent délaissés, des fractions de population, comme les plus vieux, se sentent aussi inutiles, et même des charges pour la société. Le discours dominant que l'avenir est dans les villes réduit les campagnes à des "buttes témoins", des restes d'époques anciennes. Depuis longtemps, les aménagements autour des villes et des villages ont en effet considéré l'espace agricole (et parfois naturel) comme des réserves foncières, où l'on pouvait s'étendre sans vergogne.

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L'entreprise, acteur de la société

Qu'il est long, le chemin, et semé d'embûches. Il s'agit de la loi PACTE, et de son volet RSE, responsabilité sociale des entreprises. Un loi qui reconnait le rôle des entreprises dans la société, au-delà de leur simple rôle d'acteur économique. Et bien, la semaine dernière, les sénateurs ont supprimé l'article sur la RSE, article 61 de la loi PACTE, estimant que c'était "de la philosophie". Une approche bien archaïque, qui ne contribue pas à la gloire du Sénat. On s'interroge sur les lobbys qui ont obtenu cet amendement sénatorial, en espérant que les députés sauront rétablir une vision moderne de l'entreprise.

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Le pouvoir de vivre

Relancée par Laurent Berger, la formule "pouvoir de vivre" était le titre du programme de Brice Lalonde aux élections présidentielles de 1981. Une formule fondatrice d'une nouvelle approche, où le bonheur n'est plus synomyme d'accumulation de biens matériels, achetés sur le marché, mais de satisfaction de besoins de mille manières, achat, certes, mais aussi échanges, services mutuels, changement de comportements. La vie va bien au-delà du marché. Vivre mieux n'est pas synonyme de gagner plus. la qualité de la vie sociale est ainsi remise en avant, avec son caractère immatériel qui dépend de phénomènes culturels autant que de phénomènes économiques.

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Le pouvoir de vivre

Relancée par Laurent Berger, la formule "pouvoir de vivre" était le titre du programme de Brice Lalonde aux élections présidentielles de 1981. Une formule fondatrice d'une nouvelle approche, où le bonheur n'est plus synomyme d'accumulation de biens matériels, achetés sur le marché, mais de satisfaction de besoins de mille manières, achat, certes, mais aussi échanges, services mutuels, changement de comportements. La vie va bien au-delà du marché. Vivre mieux n'est pas synonyme de gagner plus. la qualité de la vie sociale est ainsi remise en avant, avec son caractère immatériel qui dépend de phénomènes culturels autant que de phénomènes économiques.

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La poule aux oeufs d'or

C'est depuis le 2 mars que les maquereaux de l'Atlantique Nord-Est ne sont plus certifiés MSC, et n'ont plus droit au label bleu. Leur pêche n'est plus durable. Les prises sont largement supérieures à celles recommandées des scientifiques pour maintenir l'état du stock. Le Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM) recommande une baisse des deux tiers des captures annuelles pour retrouver un stock durable, où les poissons aient le temps de se reproduire. Une alerte qui n'est pas isolée.

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Donner envie de la transition

La transition écologique illustrée par une catastrophe. Une inondation : C'est l'image que donne le grand débat pour le chapitre transition écologique. Vous auriez pensé à des lendemains qui chantent, des paysages avenants, des villes végétales, des repas conviviaux, des capteurs solaires, des assemblées festives, des oiseaux migrateurs dans un ciel sans pollution, et bien d'autres choses encore. La transition doit mener à un monde meilleur, et il aurait semblé normal de l'illustrer par une évocation de ce monde, même mythique. C'est l'inverse qui nous est montré, une vision "repoussoir", ce que nous voulons éviter.

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Décrire le "terrain de vie"

Que va-t-on faire de tout ça ? L'accent est souvent mis sur la difficulté de dépouiller utilement les cahier de doléances et les innombrables apports attendus du Grand débat. Qu'il me soit permis de faire une suggestion sur ce point. Distinguer d'un côté ce qui relève du constat, du ressenti, de la description des "terrains de vie" selon l'expression de Bruno Latour, avec les attentes qui en résultent, et de l'autre les propositions d'actions.

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La bonne question

Un bon débat, ce sont de bonnes questions. Ce n'est pas facile de trouver les bonne questions, celles qui n'enferment pas le débat au lieu de l'ouvrir. L'écueil le plus évident est de le lancer à partir de réponses, de solutions toutes faites proposées aux assemblées et aux groupes de citoyens. Des solutions miracle comme le référendum d'initiative populaire pour prendre un exemple à la mode. Le débat se cristallise vite, la réflexion est alors confisquée, le futur est enfermé dans ces propositions, alors que les questions, les problèmes à résoudre, comme la pratique de la démocratie aujourd'hui dans notre exemple, n'ont pas été clairement formulés ou ne l'ont été que partiellement, et qu'il n'y a pas de consensus sur l'objet véritable du débat. Poser les questions, et se mettre d'accord sur leur signification est la première étape de tout débat réellement ouvert.

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Parier sur l'avenir

Les gilets jaunes sont fils de la civilisation de l'automobile. C'est le prix du carburant qui a été le détonateur, et la question du déplacement obligé est toujours mise en avant. L'attachement à la voiture individuelle reste vif, et les solutions du type covoiturage ou auto partage, ou encore voiture à la demande (VAD) n'ont pas vraiment été évoquées, non plus que le coût réel de l'automobile, dont une part importante est prise en charge par la collectivité. L'étalement urbain coûte très cher, aux particuliers, obligés de prendre une voiture pour des actes courants de vie ordinaire, aller au travail, faire ses courses ou conduire les enfants à l'école, et pour la collectivité, qui doit entretenir les routes et les nombreux réseaux liés à l'habitat, eau, énergie, et organiser les services publics, collecte des déchets notamment, sur de grandes étendues.

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Qualité de vie : le retour

J'ai fait un rêve. Les écolos abandonnaient leur discours moralisateur et catastrophiste au profit d'un discours épicurien, pragmatique et résolument tourné vers les solutions. Celles-ci existent, elles s'inscrivent dans une approche dite du "double dividende", où tout le monde est gagnant, chacun de nous et la planète. "Mission possible" nous disent les industriels, "nous sommes prêts" disent les youtubeurs, les calculs économiques confirment que le développement durable évite des dégâts qui coûtent infiniment plus cher que les investissements nécessaires à la transition. Mais chacun hésite, et le discours traditionnel des écologistes, donneurs d'alerte à juste titre mais devenus ainsi des Cassandre qu'on ne veut plus entendre, rend peu crédible ce que nous savons, que les solutions sont là, et qu'elles nous ouvrent la voie pour entamer une nouvelle phase de la vie de l'humanité, celle de la croissance qualitative, fondée sur le génie humain et la recherche d'un bien-être compatible avec la finitude du monde.

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