Protéger ou soutenir ?
Ce cadre exclut toute fuite en avant qui reporterait le problème à plus tard. Il faut affronter la transition vers une croissance du bien-être associée à une réduction des prélèvements de ressources. Une transition pour laquelle l'Europe, vieux continent dont la richesse est essentiellement humaine, est bien placée. Plutôt qu'une protection, qui suscite l'angoisse, c'est un soutien dont les européens ont besoin, pour susciter l'espoir. Un soutien pour entrer dans le "monde nouveau" qui se dessine, et surtout pour contribuer activement à son émergence, pour faite en sorte qu'il soit plus avenant que l'ancien, plus équitable, plus humaniste et plus riche en perspectives. Monsieur le Président, oubliez le terme "protection" (1), sauf pour les plus démunis. Préférez le terme "Soutien", qui s'ouvre sur l'avenir, un avenir à imaginer et à construire, et qui ne peut l'être dans un climat de crainte et de compétition généralisée. L'Europe de demain que vous appelez de vos voeux se construira dans un esprit de coopération et de mise en commun de nos expériences. Il y aura des échecs inévitables qu'il faudra assumer, mais aussi des avancées qu'aucun pays ne pourrait réussir isolément. C'est une grande aventure que d'imaginer un monde où croissance du bien-être, du "pouvoir de vivre", doit se conjuguer avec respect de la planète. La bonne santé de l'humanité et celle de la Terre vont de pair, mais c'est une révélation récente dont nous n'avons pas encore tiré toutes les conséquences. L'Europe doit faire de cette nécessaire mutation son projet, et soutenir ses habitants, ses nations, ses cultures, pour avancer hardiment vers le futur.
1 - Voir notamment sur ce point "La politique, la peur et le développement durable"
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