Le consommateur et le développement durable

Au lendemain du 1er mai et de la fête du travail, évoquons les consommateurs, ceux pour lesquels les producteurs, dont font partie les travailleurs, exercent leurs talents. Les consommateurs sont souvent mus par leur intérêt direct, immédiat, que l'on réduit à la question du pouvoir d'achat. La lutte contre la vie chère devient alors le slogan dominant, et il y a de bonne raisons à cela. Attention pour autant à ne pas se laisser éblouir par les prix bas. Le débat sur les grandes surfaces et le prix payé aux agriculteurs illustre la difficulté de l'exercice. Les intérêts du consommateur ne justifient pas la pression sur les petits producteurs. Ils ne justifient pas également une pression sur l'environnement.

L'accès aux ressources nécessaires pour satisfaire le consommateur n'est pas innocent, et nous savons qu'il faut modérer les prélèvements, ce qui peut conduire à des hausses de prix. Comment, dans ces conditions faire passer au consommateur le message de la protection de l'environnement ?  Voilà un beau chalenge auquel les pouvoirs publics, les entreprises et les associations de consommateurs sont confrontés. Une variable en plus à intégrer dans le débat en cours sur le rôle de l'entreprise avec le projet de loi PACTE (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises). L'association Entreprises pour l'Environnement a présenté ses propositions dans ce domaine, qui figurent en "note de lecture".  Un sujet qui intéresse aussi les Nations-Unies. Comment associer les intérêts du consommateur aux objectifs de développement durable ? Le sujet sera débattu par le High-Level Forum sur les ODD (objectifs de développement durable) en juillet à New-York. La publicité est un des instruments de communication vers les consommateurs et mérite à elle seule une réflexion, que j'avais évoquée dans ce "dictionnaire" en 2010 et qui est reprise cette semaine à la Une, où vous trouverez également le rapport Notat-Sénard qui revient en deuxième semaine en rubrique "actualité".

 

Edito du 2 mai 2018