Entreprise et développement durable
Nous voici à l'approche du débat sur le rôle des entreprises, avec le projet de loi PACTE (plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises ), et à la veille du 1er mai. Souvent dans ce "dictionnaire" j'ai eu l'occasion de rappeler que l'entreprise n'a pas le monopole de la création de richesses. Il n'y a pas la vie et la société d'un côté, pour profiter de la richesse, les entreprises de l'autre, pour la créer. Les deux mondes s'interpénètrent de mille manières. L'entreprise est aussi un lieu de vie sociale, de relations humaines, d'accomplissement de soi, bien au-delà d'un simple lieu de production. La manière dont l'entreprise rémunère son personnel n'est pas que financière.
C'est en permettant à toutes ces fonctions complémentaires de prospérer que l'entreprise joue pleinement son rôle. Et en plus, le volet "production" y gagnera, car il est maintenant établi que la qualité de vie au travail va de pair avec la productivité. L'enjeu est donc double pour les entreprises, et c'est un double dividende qui peut être attendu, qui doit être l'objetcif de l'entreprise. La réflexion, alimentée par le rapport Notat-Sénard, porte notamment sur les apports de l'entreprise à la société, et son objet social. La position portée par l'économiste américain selon laquelle le rôle de l'entreprise est de produire de l'argent pour ses actionnaire est fort heureusement contestée. Le profit n'est légitime que si l'entreprise apporte plus de bien être, crée des biens et services utiles ou agréables, et même souvent utiles et agréables, avec tous les moyens dont elle dispose et ses "parties prenantes". Un rappel fort utile, qui avait d'ailleurs été esquissé par Emmanuel Macron à Davos, en janvier dernier, pour décrire la place de l'entreprise dans l'univers du développement durable, et en tirer toutes les conséquences pratiques, aussi bien comptables que pour le quotidien des personnels.
Edito du 25 avril 2018
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