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Communication

Terminologie

Un mot qui n’est pas d’usage courant, mais un mot qui s’impose pour un « dictionnaire ». Le développement durable a son propre vocabulaire, ses expressions, ses termes, et ce langage fait l’objet d’une animation continue de la part des pouvoirs publics.

Affiner le vocabulaire du développement durable relève d’une contradiction, dont il faut « sortir par le haut ».
D’une part, compte-tenu de la complexité qui fait la nature même du développement durable, il y a un besoin d’un vocabulaire précis pour permettre des approfondissements, et conceptuel pour englober la diversité des situations. Ce qui signifie un langage pointu, codé, pour les spécialistes qui le manieront avec plaisir et compétence.

D’autre part, il s’agit de mobiliser le plus grand nombre. A la différence d’une science telle que la physique ou la chimie, le développement durable a besoin d’être compris par le grand public. Les mots utilisés doivent entrer aisément dans l’univers des citoyens-consommateurs, acteurs du développement durable ainsi que de décideurs non spécialistes, tels que les élus et les chefs d’entreprise. Car ce ne sont pas les spécialistes du développement durable, ni les fonctionnaires du ministère, qui font le développement durable sur le terrain, mais les acteurs ordinaires de la société. Les premiers doivent aider les seconds dans cette aventure, en leur donnant des repères, des méthodes aisément assimilables, et en leur en donnant l’envie.

Le mot « précaution » est une bonne illustration de la contradiction. D’une part, son sens pour les exégètes, dans une gamme Prévoyance, prévention, précaution (les 3 P), et repris dans la Charte de l’environnement de la Constitution. D’autre part, son sens commun, bien différent y compris pour les préfets et les journalistes, qui en font état, par exemple, pour interdire la circulation des cars scolaires par temps de neige. De nombreux industriels ou chercheurs se disent hostiles au principe de précaution au sens courant, toujours frileux et en retrait, alors qu’ils sont d’accord avec l’idée d’une forme de régulation dans les cas extrêmes (risques graves et irréversibles). La maladresse de vocabulaire suscite des oppositions qui n’existent pas quand on approfondit les positions. Quel dommage, que de malentendus, que de temps perdu!
Les spécialistes et professionnels du développement durable doivent donc admettre que leur langage codé doit se doubler d’un second langage, comme dans de nombreux pays où cohabitent une langue littéraire ou savante, et une langue populaire. L’inverse n’est pas vrai, il serait illusoire de vouloir imposer au grand public une langue trop décalée par rapport au langage commun.

Revenons à la langue des spécialistes du développement durable. Sachez qu’un comité d’experts, d’origines variées, se réunit régulièrement pour clarifier les termes couramment utilisés, et leur donner une définition. La Commission d’enrichissement de la langue française est chargée de retenir les termes et leurs définitions que propose ce comité d’experts, et qui sont alors publiés au journal officiel. Un petit livre, comprenant 610 termes, a été publié à l’occasion de la COP 21. Il est aujourd’hui épuisé, mais il reste téléchargeable.

Pour illustrer le besoin de deux langues, l’une générale pour les profanes, et l’autre pour les spécialistes, voici deux exemples de mots que vous trouvez à la fois dans ce recueil (spécialistes) et le présent site (pour tout le monde).

- 48. compétition, n.f. Domaine : Biologie-Agriculture. Définition : Concurrence existant entre des individus d’une même espèce ou des individus d’espèces différentes qui utilisent les mêmes ressources nutritives ou énergétiques de leur milieu. Note : La compétition peut entraîner l’élimination d’une ou de plusieurs espèces, ce qui modifie la communauté d’un biotope. Voir aussi : biotope, espèce envahissante. Équivalent étranger : competition. Source : Journal officiel du 18 septembre 2011.

A rapprocher de Compétition

- 178. résilience, n.f. Domaine : environnement. Définition : Capacité d’un écosystème à résister et à survivre à des altérations ou à des perturbations affectant sa structure ou son fonctionnement, et à trouver, à terme, un nouvel équilibre. Voir aussi : écosystème. Équivalent étranger : resilience. Source : Journal officiel du 12 avril 2009
A rapprocher de Résilience 

La langue française est bien vivante, elle s’enrichit tous les jours, elle est même durable !

 

 
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