Requalification urbaine, architecturale et environnementale
François Pélegrin
Editions PC, 2020
« Réhabiliter ne suffit pas, il faut requalifier ». Un livre qui parait en marge de l’opération Cœur de villes lancée par le ministère de la Cohésion des territoires, et le la mise au point d’une méthode initiée par le Club de l’amélioration de l’habitat et appelée OPERAE, opération massive de requalification urbaine, architecturale et environnementale.
Il s’agit bien sûr des villes, essentiellement petites et moyennes, mais aussi de tous les bourgs qui ont perdu leur substance et leur vitalité, pour cause de décalage entre les modes de vie d’aujourd’hui et l’offre des maisons de ville dans les anciens centres. Un habitat inadapté, combiné avec la multiplication des centres commerciaux en périphérie, qui produit de l’étalement urbain avec toutes les conséquences que l’on connait pour la vie sociale, les finances locales et l’environnement. Bien au-delà d’une réhabilitation thermique, nécessaire pour lutter contre l’effet de serre, c’est une requalification globale, aussi bien sur les logements que sur le tissu urbain avec les services publics et les commerces.
C’est une déclinaison à la ville du concept d’économie circulaire, où la ville est recyclée pour offrir une qualité de service bien supérieure à celle d’origine. « Il est plus économique pour tous, propriétaire, collectivité locale, banquier, planète…de financer une acquisition-rénovation à 120 000€ dans le village plutôt qu’une maison à 100 000€ à 10 km de tous services ». On notera également que, selon une étude de l’ADEME (1) « la quantité de matériaux à mobiliser pour rénover est de 40 à 80 fois moins importante que pour le neuf ».
L’ouvrage présente des témoignages et des exemples d’opérations sur des maisons individuelles, des logements collectifs (y compris des tours de logement en copropriété comme la tour super-Montparnasse à Paris) et des équipements tertiaires (avec une optimisation du confort au travail), avec comme point commun une approche globale et massive, de manière à changer d’échelle dans les rythmes de rénovation. « Changer de braquet ». Y figurent notamment l’approche venue des Pays-Bas appelée Energiesprong, conçue pour « massifier sans uniformiser », et l’initiative de l’UNSFA (2) « Architectes de la rénovation », en liaison avec la CAPEB (3) pour présenter une offre globale d’intervention. Vous l’aurez compris, l’objectif est de favoriser des actions globales pour une requalification massive, et non au compte-goutte qui ne permet pas d’atteindre des objectifs ambitieux d’amélioration du parc immobilier.
Quelques coups de projecteurs sur des aspects particuliers de cet effort de massification, sur la maquette numérique, les offres du bois et du béton, la « densification douce des lotissements », etc.
Un petit livre agréable à consulter, abondamment illustré, qui donne des idées et des méthodes pour les réaliser.
1 - Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie
2 - Union nationale des syndicats français d’architectes
3 - Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment
- Vues : 1658
Ajouter un Commentaire