Faune des villes
300 espèces qui vivent parmi nous
Vincent Albouy et André Fouquet
©Delachaux et Niestlé, 2020
300 espèces, 300 fiches, qui constituent le plat de résistance, mais les hors d’œuvres sont aussi dignes d’intérêt. Les auteurs nous y présentent la ville sous un aspect particulier, en quoi elle est accueillante pour la faune. Curieusement, cette introduction ouvre sur le végétal. La première partie de l’ouvrage est une description de la ville et des éléments qui y favorisent le développement de la vie animale. « Pour diverses espèces de plantes et d’animaux, la ville représente une multitude de milieux où trouver les conditions indispensables à leur survie ». Nous voilà donc en route cers une sorte de tour de ville de ces milieux. Ce sont tout d’abord les friches et autres espaces résiduels, souvent laissés à eux-mêmes entre deux usages. Peu visibles, ils représentent quand même de 3 à 10% de la surface des villes. De durée de vie variable, ils sont vite colonisés par une flore qui procure aux animaux le gîte et le couvert. Le sureau et la ronce sont les champions de ce point de vue : « Leur feuillage est brouté par divers insectes, en particulier les chenilles, leur sève est sucée par les pucerons, leurs fleurs sont visitées par de nombreux butineurs, leurs fruits mangés par les oiseaux. La moëlle tendre de leurs tiges mortes abrite les nids de diverses espèces de guêpes et d’abeilles solitaires ». Il y a aussi les grands parcs, parfois lambeaux résiduels d’anciennes forêts, avec leurs grands arbres, comme le chêne : « les entomologistes comptent plus de 500 espèces d’insectes herbivores, dont une soixantaine de chenilles, vivant de son bois, de ses bourgeons, de ses rameaux, de son feuillage ou de ses glands ». Mais les arbres exotiques, très fréquents dans nos parcs, sont moins généreux de ce point de vue. L’organisation de ces espaces et leurs modes de gestion sont déterminantes pour leur capacité à accueillir la faune. L’interdiction au public de certains secteurs peut jouer un rôle important. Continuons notre tour de ville, en passant par les jardins publics ou privés, dont « la ville est toujours ceinturée ». Viennent ensuite les arbres d’alignement et l’arbre en ville de manière plus générale, souvent martyrisé et privé de sa litière naturelle pour cause de « propreté ». Il y a les gazons et les pelouses, qui offrent des services à la faune en fonction de leur usage et de leur mode d’entretien. On notera par exemple que « le sol tassé et mis à nu par le piétinement excessif de certains gazons est un lieu de nidification apprécié de diverses guêpes et abeilles solitaires ». Autre milieu que l’on trouve dans beaucoup de villes, les bords de rivière ou de lac, très riches mais souvent réduits à « un liseré avant le bitume ». N’oublions pas les pavés des rues et surtout les interstices entre eux, qui peuvent être accueillants dans les recoins et les zones peu fréquentées des piétons et des véhicules. Et puis les bâtiments, milieux assez proches des falaises, où l’on trouve des espèces rupestres, « des modestes lichens aux prestigieux faucons ». « Ce milieu possède comme les autres une faune sauvage structurée en herbivores, détritivores, carnivores, avec des prédateurs et des proies, des hôtes et des parasites, des locataires à demeure et de simples hôtes de passage ».
Ce panorama est complété par des coups de projecteur sur certains aspects particuliers, comme les rigueurs de l’hiver, l’éclairage public, la pollution de l’air, mal supportée par les animaux comme par les végétaux, à l’exception toutefois d’un arbre d’origine asiatique, le Ginkgo. Nous comprenons que les conditions de vie de la faune évoluent rapidement dans le temps, l’exemple bien connu des moineaux qui perdent du terrain au profit des corneilles venant illustrer ce constat, qui s’inscrit dans une « décroissance continue de la biodiversité urbaine ».
Vous trouverez ensuite les 300 fiches promises, distinguant les vertébrés (oiseaux, mammifères et autres) des invertébrés (des papillons aux araignées). Pour chaque animal, sa présentation avec une photo d’identité, quand et où on le trouve, les critères pour le reconnaître et des éléments sur ses mœurs, notamment dans sa vie urbaine.
Vous voilà parés pour rencontrer tous ces animaux sauvages, du pinson des arbres au mulot sylvestre, de la belle-dame à l’abeille charpentière, et de la punaise des prés à l’épeire diadème. Vous ne verrez plus la ville de la même manière.
- Vues : 1292
Ajouter un Commentaire