Le guide de l’innovation frugale
Les 6 principes clés pour faire mieux avec moins
Navi Radjou et Jaideep Prabhu
© Daiteino, 2019 pour l’édition française
Navi Radjou et Jaideep Prabhu
© Daiteino, 2019 pour l’édition française
Le sous-titre de Facteur 4 (1) était « Deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources ». Voici un ouvrage encore plus ambitieux : Il s’agit de « générer au moins 10 fois plus de valeur économique, sociale et écologique en réduisant les coûts et l’utilisation des ressources naturelles par un facteur d’au moins 10 ». C’est que depuis 1997 les choses ont changé. Les pressions sur l’environnement se sont aggravées, les possibilités d’action se sont démultipliées et les attentes de la population se font de plus en plus exigeantes. Le « mieux » remplace le « plus » et le sous-titre du présent ouvrage le dit clairement, « faire mieux avec moins ».
Une nécessité eu égard à l’urgence climatique, mais aussi à l’évolution de la société, du pouvoir d’achat, de concurrence d’entreprises du monde émergent, et de la perspective de marchés considérables en Asie et en Afrique. C’est une profonde transformation qui s’annonce, et qui demande de « lutter contre des façons de penser et de processus profondément ancrés » dans les cultures des entreprises et de leurs dirigeants. Un chapitre est dédié au volet culturel de ce changement, qui n’en est pas le moindre obstacle. Il est difficile de faire comprendre que l’on ne va pas vers « une ère d’austérité » mais vers « une ère d’opportunités ». Les auteurs affirment que dans les pays développés, 5% des entreprises se sont engagées dans cette direction, 15% s’y essaient sur une partie de leurs activités, et 80% sont encore dans l’ancien monde…
6 principes sont à suivre pour faire de l’innovation frugale, laquelle s’inspire des expériences de pays en développement, notamment l’Inde, qui doit faire face à d’immenses défis avec peu de ressources. « En combinant l’ingéniosité frugale des pays en développement aux capacités de R&D des économies matures, les entreprises peuvent créer des produits et services de grande qualité qui soient abordables, durables, et qui servent l’humanité dans son ensemble », nous dit Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, dans sa préface. Il résume l’exigence montante des consommateurs en 3 grands domaines : la qualité (simplicité, flexibilité, prix modéré), les valeurs (sociabilité, durabilité, beauté) et avoir du sens.
Les auteurs proposent souvent des voies à l’inverse de nombreuses pratiques actuelles. Abandonner un mode de management directif pour « penser et se comporter comme des jardiniers, qui préparent et entretiennent un terrain fertile et se retirent pour permettre à l’innovation frugale de germer, ne revenant s’occuper des jeunes pousses que quand c’est nécessaire ». Au lieu de « faire moins de mal », chercher à « faire plus de bien », l’hypercoopération plutôt que l’hypercompétition, etc.
Dans l’introduction à l’édition française, les auteurs affirment que « La France peut mener le monde avec l’innovation frugale ». Message encourageant au pays du système D, avec la suggestion que la France d’hier, conquérante, doit laisser la place à une nouvelle, « captivante » : « La France peut réellement se positionner comme le premier laboratoire du monde, où les innovateurs du monde entier codéveloppent des solutions frugales déterminantes à ce que nous appelons les « problèmes sans frontières ».
L’ouvrage s’appuie énormément sur des cas concrets, et chaque principe est illustré par un témoignage d’entrepreneur. Nous sommes bien dans le réel, un réel qui donne de l’espoir en même temps que quelques clés pour réussir. C’est en ce sens que tous les publics sont concernés, bien que la « cible » principale soit les entrepreneurs. Je me permets juste d’exprimer une crainte, que le mot « frugalité » ne soit associé à « austérité » ou « privation ». Il n’en est rien dans l’esprit des auteurs, bien au contraire, vous l’aurez compris.
6 principes sont à suivre pour faire de l’innovation frugale, laquelle s’inspire des expériences de pays en développement, notamment l’Inde, qui doit faire face à d’immenses défis avec peu de ressources. « En combinant l’ingéniosité frugale des pays en développement aux capacités de R&D des économies matures, les entreprises peuvent créer des produits et services de grande qualité qui soient abordables, durables, et qui servent l’humanité dans son ensemble », nous dit Paul Polman, ancien PDG d’Unilever, dans sa préface. Il résume l’exigence montante des consommateurs en 3 grands domaines : la qualité (simplicité, flexibilité, prix modéré), les valeurs (sociabilité, durabilité, beauté) et avoir du sens.
Les auteurs proposent souvent des voies à l’inverse de nombreuses pratiques actuelles. Abandonner un mode de management directif pour « penser et se comporter comme des jardiniers, qui préparent et entretiennent un terrain fertile et se retirent pour permettre à l’innovation frugale de germer, ne revenant s’occuper des jeunes pousses que quand c’est nécessaire ». Au lieu de « faire moins de mal », chercher à « faire plus de bien », l’hypercoopération plutôt que l’hypercompétition, etc.
Dans l’introduction à l’édition française, les auteurs affirment que « La France peut mener le monde avec l’innovation frugale ». Message encourageant au pays du système D, avec la suggestion que la France d’hier, conquérante, doit laisser la place à une nouvelle, « captivante » : « La France peut réellement se positionner comme le premier laboratoire du monde, où les innovateurs du monde entier codéveloppent des solutions frugales déterminantes à ce que nous appelons les « problèmes sans frontières ».
L’ouvrage s’appuie énormément sur des cas concrets, et chaque principe est illustré par un témoignage d’entrepreneur. Nous sommes bien dans le réel, un réel qui donne de l’espoir en même temps que quelques clés pour réussir. C’est en ce sens que tous les publics sont concernés, bien que la « cible » principale soit les entrepreneurs. Je me permets juste d’exprimer une crainte, que le mot « frugalité » ne soit associé à « austérité » ou « privation ». Il n’en est rien dans l’esprit des auteurs, bien au contraire, vous l’aurez compris.
1 - Facteur 4, Rapport au Club de Rome, daté de 1997, d’Ernst U. Von Weizsäcker, Amory B. Lovins, et L. Hunter Lovins, Terre Vivante pour l’édition française.
- Vues : 1897
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