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Objectif 100%

Les soviets et l’électricité, les deux mamelles de la Russie soviétique à sa belle époque. Nous allons y revenir en partie et sur le deuxième volet, l’électricité. Celle-ci sera de plus en plus sollicitée pour nos besoins d’énergie, notamment pour assurer notre mobilité, le numérique, etc. Pour tenir l’objectif zéro carbone en 2050, cette électricité doit être elle-même zéro carbone. Il restera bien sûr des secteurs où l’énergie ne sera pas électrique, pour la chaleur notamment où la biomasse et la géothermie apportent des solutions complémentaires, mais la part de marché de l’électricité va s’accroître. Elle devrait passer de 25 % à 50 % des besoins énergétiques finaux d'ici à 2050. Comment parvenir à zéro carbone sachant que le parc de nos centrales nucléaires d’aujourd’hui sera complètement fermé d’ici 2050 ? Telle est la question à laquelle il faut répondre dès maintenant, 30 ans étant un délai déjà bien court pour opérer toutes les transformations nécessaires, quelle que soit la solution retenue.

Certains scénarios associatifs, notamment celui de l’association Négawatt, proposent un choix sans nucléaire, associant maitrise de la demande et recours aux énergies renouvelables, mais le Gouvernement a lancé sa propre étude, confiée à RTE et à l’AIE, dont les premiers résultats viennent d’être publiés. Il s’agit de la faisabilité technique, les aspects socio-économiques étant attendus dans la courant de l’année 2021. Il est vrai que la baisse spectaculaire et continue des coûts des énergies renouvelables et la hausse elle-même spectaculaire et continue des coûts du kWh nucléaire attendu des nouveaux réacteurs EPR plaident pour un recours accentué aux premières, mais est-ce possible dans le cadre des connaissances actuelles et de notre capacité industrielle à fournir les équipements nécessaires ?
La réponse est oui, mais sous conditions. Ce sera un exploit, les desdites conditions n’étant pas facules à satisfaire, mais elles sont identifiées, voilà une première étape de franchie. Il est possible d’assurer une production d’électricité 100% renouvelable en 2050. Nous disposons des techniques nécessaires, mais notre capacité à les développer grande échelle et rapidement n’est pas acquise. C’est là où il faut porter un effort gigantesque, à la mesure des transformations qui nous attendent d’ici 2050, et auxquelles il est préférable de s’attaquer avec détermination si nous ne voulons pas les subir.
RTE et l’AIE présentent « quatre ensembles de conditions strictes, qui devront être remplies pour permettre, sur le plan technique et avec une sécurité d’approvisionnement assurée, l’intégration d’une proportion très élevée d’énergies renouvelables dans un système électrique de grande échelle comme celui de la France ». Une proportion s’étageant de 50 à 100%. Il s’agit d’assurer la stabilité du système électrique, la sécurité d’alimentation, de dimensionner une capacité de réserves opérationnelles et de développer des réseaux d’électricité adaptés à la nouvelle donne.
Rappelons-le, il ne s’agit que de l’électricité, et non de toutes les énergies, lesquelles devront aussi être neutres en carbone. Et le carbone ne se cache pas uniquement dans l’énergie. Même un secteur comme l’agriculture émet du CO2. Dans une étude publiée en 2019, l’association Entreprises pour l’Environnement, affirme que les solutions sont disponibles pour parvenir à une neutralité carbone en 2050. Mais là encore avec des conditions à remplir, et une bonne détermination. Au-delà, c’est l’ensemble de nos consommations, y compris les productions importées, qui devront répondre au zéro carbone. Le chemin est encore long, et il ne concerne pas que les technos.

Edito du 10 février 2021

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