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Coup d'arrêt sur le CO2 ?

Les émissions globales de CO2 se sont stabilisées en 2019. Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie s'en réjouit et espère que le niveau atteint ne sera plus jamais dépassé, et que nous assistons au début de la baisse tant attendue. Il a raison de se méfier. Une stabilisation était déjà observée dans les années 2014, 2015 et 2016, due aux progrès de l'efficacité énergétique. Elle est ensuite repartie à la hausse les deux années suivantes, car le besoin d'énergie est encore en augmentation dans une bonne partie du monde. C'est une course poursuite entre les besoins et l'efficacité. La victoire est incertaine, et change de camp selon les circonstances. En 2019, c'est la poussée des énergies décarbonées, ou moins carbonées, qui a permis de maitriser les émissions de CO2, malgré une hausse de la consommation d'énergie. Les énergies nouvelles, avec en vedette l'éolien et le solaire, la remise en service des centrales nucléaires japonaises, arrêtées depuis l'accident de Fukushima, et la substitution de gaz naturel au charbon, pour des raisons économiques principalement. C'est d'ailleurs aux Etats-Unis qu'à été enregistrée la plus forte baisse des émissions liées à l'énergie l'année dernière, de près de 3%. La part du charbon dans la production d'électricité est en baisse, de même qu'en Europe. Elle reste très importantes en Asie, Chine et Inde notamment, même si on note dans ce pays, pour la première fois depuis 1973, une baisse de la production de charbon. Nous sommes donc loin de la neutralité carbone, mais nous serions sur la bonne voie, toujours selon l'AIE : "Nous avons les technologies énergétiques pour le faire et nous devons tous les utiliser. (...)  Nous pouvons relever le défi climatique de cette décennie". Il n'empêche que le résultat obtenu en 2019 l'a été dans un contexte de tassement de l'activité économique, et que la stabilisation n'est pas gagnée définitivement, et encore moins la baisse. Prenons malgré tout cette nouvelle comme un bon présage, mais nous savons bien que la solution réside plus dans la diminution des besoins, notamment dans les pays les plus gros consommateurs. Les émissions nécessaires à la satisfaction de ces besoins sont comptabilisées dans les pays de production, mais c'est bien sur la consommation qu'il faut agir. Peut-on vivre aussi bien et même mieux en consommant moins d'énergie ? Les solutions existent, il reste à la les mettre en oeuvre.

Edito du 19 février 2020

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