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Société, Population

Accident





Il y a des voitures très sures. Quand il y a un accident, ses passagers sont sains et saufs, pourvus qu’ils aient été attachés et ainsi protégés par une carcasse très résistante aux chocs.



Mais il n’y a pas que les passagers, il y a des victimes qui étaient à l’extérieur de la voiture. Et telle voiture très sure pour ses occupants se révèle très brutale pour les autres, comme les piétons. Est-ce la vraie sécurité, ne doit-elle pas être partagée ?


Il arrive souvent que deux facettes d'un même phénomène s'opposent. Par exemple, la bouffe bio. C'est très bien pour celui qui la mange, et aussi pour celui qui l'a cultivée, puisqu'il a évité de respirer des produits de traitement, qu'il n'a pas du les manipuler. C'est bien pour la terre qui procure de la richesse sans avoir été agressée, et qui garde tous ses hôtes, vers, bactéries et autres rongeurs bien vivants, et actifs. Mais entre le producteur et le consommateur, entre le champ et l’assiette, que se passe-t-il ?

Pas de conservateur, la chaîne doit donc être courte pour les produits frais, ou plus précisément rapide : les conditions de transports, rapidité et température, sont déterminante pour la qualité du produit proposé au consommateur. Et alors là, les choses se compliquent. Quelle distance parcourue, avec quel mode de transport, quelle énergie consommée, quelles nuisances émises pendant le transport ; et le froid, comment est-il produit ? est-on bien sûr qu’il n’y pas de fuite de gaz réfrigérant, qui affaiblissent la couche d’ozone ? n’oublions pas l’emballage, et on peut se lancer dans un bilan écologique. Au delà du produit agricole, pour lequel on peut espérer une réelle amélioration par rapport aux pratiques habituelles, bien des facteurs environnementaux sont affectés, pour cause de transport et de conditionnement (autant d’ingrédients qui pèsent lourd, en plus, sur le prix !).

S'il s'agit de manger une tomate bio produite dans son jardin, tout va très bien, il n'y a que du plus. Mais si ce sont des légumes frais, sans conservateur, qui doivent parcourir des milliers de kilomètres en un temps record, alors, il faut se poser des questions. Le pétrole n'est pas physiquement dans les produits issus de ce terroir éloigné, mais on le retrouve bien dans le bilan. Un splendide haricot peut se trouver ainsi bon pour le consommateur et le producteur, mais pas pour l'environnement.

Le développement durable suppose d'être bon sur toute la ligne, de ne pas oublier un aspect de la question en se laissant aveugler par une vertu, certes importante, mais qui ne peut être recherchée au détriment d'autres valeurs. Ca nous rappelle les fameuses trois dimensions, l'économique, le social et l'environnemental, qui doivent être prise en compte simultanément, et les unes au profit des autres. Pour le bio, il ne suffit pas d'en acheter et de s'en nourrir, il faut aussi militer pour son extension, car la France est très largement déficitaire, et doit importer ces produits de pays lointains. Pour la sécurité des voitures, il ne faut pas seulement qu'elle soit maximum pour les passagers, mais aussi que les impacts des chocs provoqués soient aussi peu pénalisant que possible. Gagner sur tous les tableaux !

 

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