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Les forces de la nature en France

Georges Feterman
© Delachaux et Niestlé 2021

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Vous connaissez les forces de la nature : Il est beaucoup question aujourd’hui de tempêtes et de tremblements de terre, mais ces « forces » prennent des formes diverses, et s’expriment dans des échelles de temps bien contrastées, de quelques heures pour une tornade à quelques millénaires pour le soulèvement de chaines de montagne et leur érosion. Il s’agit ici « des forces contre lesquelles on ne peut rien ». Georges Feterman nous invite à en faire le tour pour mieux les connaître et en comprendre le sens qu’elles représentent pour nous aujourd’hui, en France.


La relation est étroite entre ces forces et nos paysages. Ceux-ci s’expliquent par l’action continue des forces de la nature, et à l’inverse, les paysages révèlent cette action. Georges Feterman commence par les profondeurs de la Terre. Nous ne la voyons pas directement, mais les phénomènes qui s’y produisent sont bien visibles en surface. Il s’agit des montagnes et des océans, fruit de mouvements amorcés il y a quelques millions d’années comme le soulèvement de la chaine hercynienne. Une montagne qui a atteint 7 à 8000 mètres et s’est érodée depuis, pour donner « les tranquilles paysages bretons, limousins ou vosgiens, désormais bien usés ». Des mouvements de plaques tectoniques et des éruptions volcaniques qui ont produit, dans les conditions extrêmes de température et de pression, les roches qui affleurent, qui structurent les paysages, et que nous exploitons dans des mines ou des carrières. C’est un petit cours de géologie qui nous est donné, une géologie illustrée et expliquée à travers de nombreux exemples. De Perros-Guirec au Velay en passant par la chaine des Puys, des Vosges au Cap d’Agde. Ce parcours nous réserve bien des surprises. Nous découvrons notamment, au mont Gerbier des Joncs, une roche appelée « phonolite, ainsi nommée parce qu’elle tinte quand on la frappe », ou encore les coraux pétrifiés qui constituent la roche de Solutré.
Nous sommes ainsi passés des roches à l’eau. « Sous forme de glace, elle rabote les roches en creusant d’immenses vallées. Sous forme de rivière, elle façonne les gorges et dessine des méandres. Sous forme de pluie, elle s’infiltre au plus profond des fissures et dissout la matière ». Nous voici plongés dans la chimie des roches, qui leur donne notamment leur couleur, l’érosion des reliefs et les réseaux karstiques souterrains. L’eau, c’est aussi la mer, et par suite le trait de côte qui remonte vers l’intérieur des terres. La mer qui a contribué à la formation des roches sédimentaires, que les mouvements tectoniques ont remis en surface.
Et puis il y a le vent, qui déplace les dunes et torture les arbres. Il lui arrive même de creuser des cavités dans les rochers. Un dernier chapitre nous rappelle la place dominante du soleil, source de toutes les énergies, y compris les marées, renforcées régulièrement par l’influence de la lune. Il y a les saisons qui rythment nos vies, les traces de météorites, visibles, en France, à Rochechouart (Haute-Vienne), l’électricité dans l’air, source d’éclairs et de foudre, et enfin les champs magnétiques, que la fauvette utilise pour trouver « son chemin chaque année, pour retourner à l’étang où elle a vu le jour, dans un nid perché sur trois roseaux », sans oublier la force du végétal, qui colonise les terrains les plus ingrats.
Un beau livre, parfait pour joindre l’utile à l’agréable en cette fin d’année. Les forces de la nature en France feront un beau cadeau !

 

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