Des kangourous dans mon jardin
Georges Feterman et Marc Giraud
©Dunod, 2018
©Dunod, 2018
« Dès qu’on la laisse libre, la nature se régénère et explose de vie ». Tel est le fond de décor de ce petit livre plein d’optimisme. Pas un optimisme béat, mais une conviction qu’il faut faire confiance en la nature. Le problème est largement dans nos têtes, avec une culture de la domination de la nature, du contrôle de ses mouvements : « Même les espaces dits naturels sont « gérés, » c’est-à-dire qu’on n’y tolère que ce qui nous semble intéressant, sans laisser la nature évoluer spontanément ». Faire avec, comme le dit le paysagiste Gilles Clément.
La nature bouge, et ça ne date pas d’hier. Commençons par l’observer, comprendre comment elle fonctionne. Une simple marre ou une bouse de vache offrent un champ d’étude de la vie, ou encore un arbre mort dans la prairie. Ce sont des petits écosystèmes riches en enseignements, pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux. Les évolutions ont provoqué la disparition des gros animaux de nos contrées, y compris des gros oiseaux comme la chouette des Baléares (tyto balearica), chassés par les humains. La pression de ces derniers est de plus en plus forte, et la disparition d’espèces s’accélère. Nous le voyons tous les jours avec quelques témoins ordinaires tels que les moustiques, les papillons et les hirondelles.
Voici en contrepartie des « espèces en voie d’apparition ». On les appelle souvent invasives, quand elles trouvent sous nos latitudes de bonnes conditions de vie et qu’elles se développe sans vergogne. Là encore, le phénomène est ancien. « La plupart des plantes et des animaux qui nous entourent n’ont pas toujours été là. » Même le lapin, qui nous semble si familier, originaire de la péninsule ibérique, ne s’est développé en France que tardivement. De nombreux légumes nous viennent des Amériques ou de l’Orient. Côté vie sauvage, citons la renouée du Japon et l’ambroisie, et aussi les perruches et les ibis, qui se sont échappés de leurs cages ou de leurs parcs zoologiques et ont trouvé un milieu favorable dans les forêts ou les marais. Des espèces arrivées par la volonté des hommes, comme le ragondin importé pour sa fourrure et le robinier, ou par erreur comme le frelon asiatique ou l’algue tueuse, Caulerpa taxifolia qui heureusement s’est calmée. Et voilà notre kangourou, plus précisément wallaby de Bennet, qui s’est échappés du zoo du château de Sauvage (Yvelines) à l’occasion de la grande tempête de 1999. Originaire de Tasmanie, il s’est bien acclimaté et vous le rencontrerez pour l’instant dans les jardins entre les Yvelines et l’Eure et Loir. Une évolution qui s’exprime également à plus grande échelle, avec des paysages qui se transforment, qui se ferment ou qui s’ouvrent, des marres qui se comblent, etc.
Faut-il intervenir, et lutter contre ces invasions et ces transformations ? C’est l’objet d’un débat entre naturalistes, certains étant partisans de laisser faire la nature, et d’autres favorables à l’intervention humaine. La position des auteurs est empreinte de modération : « Intervention ciblée ne veut pas dire interventionnisme forcené, et surtout pas systématique ».
Le réchauffement climatique est évidement un facteur important de mouvement. Les forêts migrent spontanément, avec leurs hôtes. La flore et la faune remontent vers le Nord, les oiseaux migrateurs trouvent de nouveaux repères, de nouvelles étapes. Cette migration fera bien des victimes, 40% des mammifères et les 2/3 des plantes et des insectes d’ici la fin du siècle si la courbe du réchauffement ne s’infléchit pas.
Dans ce contexte morose, quelques bonnes nouvelles, comme le retour du loup et du lynx dans nos contrées, des castors et des phoques dans nos rivières. Le changement peut apporter du bon !
La nature bouge, et ça ne date pas d’hier. Commençons par l’observer, comprendre comment elle fonctionne. Une simple marre ou une bouse de vache offrent un champ d’étude de la vie, ou encore un arbre mort dans la prairie. Ce sont des petits écosystèmes riches en enseignements, pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux. Les évolutions ont provoqué la disparition des gros animaux de nos contrées, y compris des gros oiseaux comme la chouette des Baléares (tyto balearica), chassés par les humains. La pression de ces derniers est de plus en plus forte, et la disparition d’espèces s’accélère. Nous le voyons tous les jours avec quelques témoins ordinaires tels que les moustiques, les papillons et les hirondelles.
Voici en contrepartie des « espèces en voie d’apparition ». On les appelle souvent invasives, quand elles trouvent sous nos latitudes de bonnes conditions de vie et qu’elles se développe sans vergogne. Là encore, le phénomène est ancien. « La plupart des plantes et des animaux qui nous entourent n’ont pas toujours été là. » Même le lapin, qui nous semble si familier, originaire de la péninsule ibérique, ne s’est développé en France que tardivement. De nombreux légumes nous viennent des Amériques ou de l’Orient. Côté vie sauvage, citons la renouée du Japon et l’ambroisie, et aussi les perruches et les ibis, qui se sont échappés de leurs cages ou de leurs parcs zoologiques et ont trouvé un milieu favorable dans les forêts ou les marais. Des espèces arrivées par la volonté des hommes, comme le ragondin importé pour sa fourrure et le robinier, ou par erreur comme le frelon asiatique ou l’algue tueuse, Caulerpa taxifolia qui heureusement s’est calmée. Et voilà notre kangourou, plus précisément wallaby de Bennet, qui s’est échappés du zoo du château de Sauvage (Yvelines) à l’occasion de la grande tempête de 1999. Originaire de Tasmanie, il s’est bien acclimaté et vous le rencontrerez pour l’instant dans les jardins entre les Yvelines et l’Eure et Loir. Une évolution qui s’exprime également à plus grande échelle, avec des paysages qui se transforment, qui se ferment ou qui s’ouvrent, des marres qui se comblent, etc.
Faut-il intervenir, et lutter contre ces invasions et ces transformations ? C’est l’objet d’un débat entre naturalistes, certains étant partisans de laisser faire la nature, et d’autres favorables à l’intervention humaine. La position des auteurs est empreinte de modération : « Intervention ciblée ne veut pas dire interventionnisme forcené, et surtout pas systématique ».
Le réchauffement climatique est évidement un facteur important de mouvement. Les forêts migrent spontanément, avec leurs hôtes. La flore et la faune remontent vers le Nord, les oiseaux migrateurs trouvent de nouveaux repères, de nouvelles étapes. Cette migration fera bien des victimes, 40% des mammifères et les 2/3 des plantes et des insectes d’ici la fin du siècle si la courbe du réchauffement ne s’infléchit pas.
Dans ce contexte morose, quelques bonnes nouvelles, comme le retour du loup et du lynx dans nos contrées, des castors et des phoques dans nos rivières. Le changement peut apporter du bon !
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