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Les terroristes et la pollution

La pollution tue bien plus que le terrorisme. Nous ne sommes pas dans les mêmes ordres de grandeur, quelques dizaines d'un côté, et quelques millions de l'autre. Des morts dramatiques dans les deux cas, évidemment injustes et insupportables. Les lois de la communication sont telles que le terrorisme emporte largement la palme à la Une des grands organes de presse. La pollution et ses méfaits sont relégués loin derrière le terrorisme, à l'exception heureusement peu fréquente des pics aigus et de quelques reportages sur Pékin ou les villes indiennes championnes toutes catégories de la pollution. La comparaison peut paraître artificielle, mais ce sont deux phénomènes lourds, dont les racines et les moteurs sont bien installés et qui produiront leurs effets pendant longtemps. L'émotion suscitée par les attentats est immense, et les dégâts vont bien au-delà des victimes immédiates. Nos vies sont bouleversées par la crainte des extremistes, avec la méfiance qui s'insinue, des restrictions, des contrôles et des obligations nouvelles, et nous acceptons ces mesures comme des fatalités. De l'autre côté, les changements qu'impose la lutte contre la pollution nous semblent bien exagérés, et connaissent une résistance déterminée. Des lobbys sont à l'oeuvre, mais aussi une opinion qui ne croit que ce qu'elle voit, et la pollution la plus féroce ne se voit pas. Les émotions et le ressenti font donc la loi, même si les statistiques disent l'inverse. Ce n'est donc pas en s'attaquant aux pollutions que l'on fera progresser les choses, mais en proposant une alternative (dépolluée) véritablement attractive. Des lendemains verts qui chantent. Des mythes plutôt que des discours. Un conte de Noël !

Edito du 28 décembre 2016

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