Au-delà des pics, la pollution de fond.
La circulation alternée a révélé l'impréparation de notre société face à un évènement climatique contraignant. Depuis le temps qu'il en est question, et la première expérience du genre en France, il y a une vingtaime d'années, c'est toujours la surprise et l'incompréhension. Aucun plan B pour la mobilité, aucune altenative à l'emploi de sa propre voiture.
Co-voiturage, travail à domicile, RTT ou aménagement du temps, toujours rien. Des simulations auraient permis d'anticiper, et de ne pas se faire surprendre. Au-delà des péripéties de la période de pic de pollution, la question est celle de la pollution chronique. Les pics sont spectaculaires, mais la pollution de fond est tout aussi féroce. Une vraie politique de qualité de l'air s'appuie sur une action continue de baisse des émissions quotidiennes. La réaction en cas de pointe est bien insuffisante. Il s'agit d'urbanisme et d'espaces publics, de végétation dans la ville, de politique de mobilité avec des plans de déplacements urbains, de chauffage résidentiel, d'implantations et de réglementation des activités : c'est une politique globale et multisectorielle qui doit être menée pour réduire la pollution de fond, et par suite les pics. Ceux-ci sont sans doute inévitables, et alors des mesures d'urgence doivent être envisagées, et testées en vraie grandeur, avec des plans B pour faire face à ces éventualité sans gêne insupportable. Et cela à l'échelle des agglomérations et du Grand Paris, ou encore des bassins d'emploi, c'est à dire des unités de vie réelle, sans s'arrêter aux limites administratives. 20 années après la loi sur l'air, il semble que tout reste à faire. Une nouvelle directive européenne fixe un cadre pour l'action d'ici 2030. Espérons qu'elle contribuera à créer la dynamique qui manque cruellement aujourd'hui.
Edito du 14 décembre 2016
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