Douce
Les circulations douces en ville notamment se développent. Le changement d’habitudes crée une gêne, mais les gains pour les habitants et la collectivité sont largement au rendez-vous.
Douce. Il ne s’agit pas ici d’une chanson douce, mais des circulations, vous l’aurez surement deviné. Le vélo et la marche, que l’on appelle aussi, en termes techno, les « mobilités actives », celles qui fonctionnent avec votre corps et votre force physique.
Jadis courantes, elles ont progressivement été délaissées pour cause de séduction des machines qui vous transportent sans que vous ayez à faire d’effort. Des machines longtemps considérées comme signe de la modernité. Elles reviennent à la mode, et c’est heureux. Circulations douces et progrès se conjuguent à nouveau ensemble. Plusieurs raisons à cela :
Tout d’abord, les circulations motorisées, individuelles et collectives, ne sont pas exemptes de défauts. Ce sont les embouteillages à n’en plus finir, ou des « bétaillères » où l’on se trouve serrés comme des anchois. La congestion coûterait 46 millions d'euros par jour, soit 17 milliards d'euros par an. Une paille… Elles polluent, font du bruit, même si des améliorations réelles ont eu lieu au cours des dernières décennies. Le coût de bruit des transports est évalué à plus de 30 milliards, celui de la pollution de l’air à d’autres dizaines de milliards, coûts qui se renouvellent chaque année.
Ensuite, elles ne font pas toujours gagner du temps. La durée d’un déplacement n’est pas seulement celle du parcours lui-même. Si vous êtes en voiture, il faut aller la chercher, la démarrer, et ensuite trouver une place, et aller à pied de ladite place à votre destination finale. En autobus, tram ou métro, il faut compter les temps pour aller jusqu’à la station et les temps d’attente. En vélo, il faut le sortir ou retirer l’antivol, et le remettre à l’arrivée. Au total, la marche est le moyen le plus rapide pour les distances inférieures à 500 mètres, et le vélo ensuite pour les distances inférieures à 6 km. En ville, ce sont d’innombrables déplacements qui entrent dans ce cadre, pour les courses, pour aller à l’école et de nombreux services publics ou privés. Ivan Ilitch vous dirait qu’il faut ajouter le temps nécessaire à gagner l’argent pour payer les minutes de voiture ou de vélo, mais nous sortirions alors du domaine intuitif pour entrer dans celui du calcul, trop compliqué au coup par coup.
Enfin, les circulations douces vous maintiennent en bonne santé. Il faut faire travailler son corps, et à quoi bon l’économiser avec des transports motorisés si c’est pour aller, chaque week-end, transpirer dans des salles de gym ou faire des kilomètres de vélo pour se « décrasser » l’organisme. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) 25 minutes de marche par jour, ou un quart d’heure de vélo, réduisent votre « risque relatif » de mort de 10%.
Les morts prématurées liées au manque d’exercice, ajoutée à celles dues aux accidents de circulation coûtent cher à la collectivité. Ajoutées aux frais de santé, les sommes correspondantes sont considérables, et justifient des investissements publics en faveur des circulations douces. Plusieurs villes du réseau Villes-Santé de l’OMS ont fait le calcul. En France, les agglomérations d’Angers et de Nantes ont estimé que le doublement des circulations en vélo ferait économiser en moyenne respectivement 100 et 160 millions d’euros par an. Des sommes bien supérieures à celles investies en faveur des modes doux, 40 millions d’euros par Nantes métropole, par exemple, étalés sur de nombreuses années.
Rendre les transports doux attractifs, c’est aussi travailler sur les espaces publics. Le paysage urbain, les trottoirs et espaces piétons, les facilités pour traverser les grands axes, la propreté et l’éclairage public, une signalisation adaptée, des lieux de garage des vélos, autant de facteurs favorables au développement de la marche et de la bicyclette, favorables en outre à la vie locale dans toutes ses dimensions, bien au-delà de la mobilité. L’attractivité de la ville, pour l’implantation des activités et le tourisme notamment, et pour le bien-être de ses habitants, est gagnante. En définitive, les circulations douces nous chantent une chanson douce… Encore un double dividende, caractéristique du développement durable.
Douce. Il ne s’agit pas ici d’une chanson douce, mais des circulations, vous l’aurez surement deviné. Le vélo et la marche, que l’on appelle aussi, en termes techno, les « mobilités actives », celles qui fonctionnent avec votre corps et votre force physique.
Jadis courantes, elles ont progressivement été délaissées pour cause de séduction des machines qui vous transportent sans que vous ayez à faire d’effort. Des machines longtemps considérées comme signe de la modernité. Elles reviennent à la mode, et c’est heureux. Circulations douces et progrès se conjuguent à nouveau ensemble. Plusieurs raisons à cela :
Tout d’abord, les circulations motorisées, individuelles et collectives, ne sont pas exemptes de défauts. Ce sont les embouteillages à n’en plus finir, ou des « bétaillères » où l’on se trouve serrés comme des anchois. La congestion coûterait 46 millions d'euros par jour, soit 17 milliards d'euros par an. Une paille… Elles polluent, font du bruit, même si des améliorations réelles ont eu lieu au cours des dernières décennies. Le coût de bruit des transports est évalué à plus de 30 milliards, celui de la pollution de l’air à d’autres dizaines de milliards, coûts qui se renouvellent chaque année.
Ensuite, elles ne font pas toujours gagner du temps. La durée d’un déplacement n’est pas seulement celle du parcours lui-même. Si vous êtes en voiture, il faut aller la chercher, la démarrer, et ensuite trouver une place, et aller à pied de ladite place à votre destination finale. En autobus, tram ou métro, il faut compter les temps pour aller jusqu’à la station et les temps d’attente. En vélo, il faut le sortir ou retirer l’antivol, et le remettre à l’arrivée. Au total, la marche est le moyen le plus rapide pour les distances inférieures à 500 mètres, et le vélo ensuite pour les distances inférieures à 6 km. En ville, ce sont d’innombrables déplacements qui entrent dans ce cadre, pour les courses, pour aller à l’école et de nombreux services publics ou privés. Ivan Ilitch vous dirait qu’il faut ajouter le temps nécessaire à gagner l’argent pour payer les minutes de voiture ou de vélo, mais nous sortirions alors du domaine intuitif pour entrer dans celui du calcul, trop compliqué au coup par coup.
Enfin, les circulations douces vous maintiennent en bonne santé. Il faut faire travailler son corps, et à quoi bon l’économiser avec des transports motorisés si c’est pour aller, chaque week-end, transpirer dans des salles de gym ou faire des kilomètres de vélo pour se « décrasser » l’organisme. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) 25 minutes de marche par jour, ou un quart d’heure de vélo, réduisent votre « risque relatif » de mort de 10%.
Les morts prématurées liées au manque d’exercice, ajoutée à celles dues aux accidents de circulation coûtent cher à la collectivité. Ajoutées aux frais de santé, les sommes correspondantes sont considérables, et justifient des investissements publics en faveur des circulations douces. Plusieurs villes du réseau Villes-Santé de l’OMS ont fait le calcul. En France, les agglomérations d’Angers et de Nantes ont estimé que le doublement des circulations en vélo ferait économiser en moyenne respectivement 100 et 160 millions d’euros par an. Des sommes bien supérieures à celles investies en faveur des modes doux, 40 millions d’euros par Nantes métropole, par exemple, étalés sur de nombreuses années.
Rendre les transports doux attractifs, c’est aussi travailler sur les espaces publics. Le paysage urbain, les trottoirs et espaces piétons, les facilités pour traverser les grands axes, la propreté et l’éclairage public, une signalisation adaptée, des lieux de garage des vélos, autant de facteurs favorables au développement de la marche et de la bicyclette, favorables en outre à la vie locale dans toutes ses dimensions, bien au-delà de la mobilité. L’attractivité de la ville, pour l’implantation des activités et le tourisme notamment, et pour le bien-être de ses habitants, est gagnante. En définitive, les circulations douces nous chantent une chanson douce… Encore un double dividende, caractéristique du développement durable.
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