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Ville et Campagne

Poteaux



Ils fleurissent dans les villes, sur nos trottoirs plus précisément, dont ils restreignent la largeur, où ils constituent des obstacles et des pièges, et qui coûtent chers aux contribuables. Et en plus, ils ne sont pas beaux. Parfois, on y substituent des blocs de béton, des bittes d’amarrage ou d’autres formes de bornes, qui empiètent toujours sur le domaine du piéton. Tout ça pour le protéger, ce piéton, des débordements des automobilistes. Est-ce bien « durable » ?

Le bilan de cette politique n’est pas brillant : réduction de son espace pour le piéton, utilisation de matières premières et d’énergie pour fabriquer et installer les poteaux, chantier de pose source de bruits et de poussières, enlaidissement de nos rue, et iniquité évidente du système, puisque tous payent pour l’indiscipline de quelques uns. Ne peut-on obtenir la discipline recherchée autrement ?

Le développement durable, c’est évidemment un appel au civisme, mais sans angélisme. La sanction fait partie de la panoplie, et elle a le grand mérite d’être presque immatérielle. C’est parce que le caractère dissuasif des amendes est insuffisant qu’il a fallu recourir à des obstacles physiques. Une mauvaise politique pour corriger une mauvaise politique, est-ce la solution ?

Commentaires Yves Lenoir

Juste une remarque : la sécurité en agglomération suppose la réduction de la vitesse des véhicules à moteur. Car on pourra disposer tout ce que l'on veut en matière de plots et de poteaux, cela ne supprimera pas les voitures folles et les enfants imprudents.

La solution la moins coûteuse et la plus juste sur le plan psychologique consiste à supprimer tous les repères visuels ou matériels sur les chaussées. Même les trottoirs sont supprimés. Les règles sont extrêmement simples : il faut faire attention, chacun doit faire attention et la vitesse est strictement limitée à 30 km/h. Cette méthode est expérimentée en GB et NL, avec un succès incontestable. Les usagers de la voierie comprennent instinctivement que le respect de l'autre et l'attention aux autres s'imposent. Aucune prothèse ou béquille réglementaire ne vient baliser leur chemin, au risque de les inciter à s'y croire tout permis.

Il est vrai que la doctrine "du principe de précaution" interdit quasiment ce genre de démarche qui conduit à ce que la victime soit presque toujours autant coupable, sinon responsable, que l'agresseur. Le principe de précaution entraîne immanquablement dans son sillage l'absence d'esprit de responsabilité et la soumission imbécile à la procédure réglementaire. En prime, une attitude peureuse face à l'imprévu. Les lobbies l'exploitent en faisant infléchir la réglementation à leur profit.… par exmple ceux du "mobilier" urbain.

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