Hiver
La neige perturbe les transports, et par suite l'ensemble des activités, professionnelles et personnelles. ce n'est pourtant qu'un phénomène ordinaire, avec lequel il faut composer. Abandonnons un instant les routes et les aéroports pour une réflexion sur le sport, et les stades, eux aussi menacés par la neige.
Avec la Neige et le froid, on entoure les stades de mille Précautions. De grandes bâches les recouvrent, et on envoie de l’Air chaud pour maintenir les pelouses en bon état. On prendrait presque plus de soin pour la pelouse que pour les spectateurs ! Le Mouvement sportif semble avoir pris conscience de son poids environnemental. Des agendas 21 du sport ont vu le jour, les jeux olympiques doivent faire la preuve de leur innocuité, voire de l’utilité post Jeux des installations. Les stades modernes sont de plus en plus écologiques, ils sont devenus de véritables usines solaires, avec des carapaces de capteurs, des éoliennes. Le Moniteur.fr nous avait présenté, en mai et juin 2008, les Exploits réalisés de ce point de vue par les stades suisses et autrichiens construits ou rénovés pour l’Euro de football. Plus récemment, le stade de Kaohsiung (40.000 places) inauguré le 20 mai 2009 à Taiwan, ouvrage futuriste en forme de dragon, va produire 1,14 millions de kWh par an. Il couvre ainsi 100% de ses besoins, grâce à ses 8.844 Panneaux solaires installés sur une Surface de 14.000 m2, soit près d’un Hectare et demi. Une électricité renvoyée sur le Réseau quand le stade n’en a pas besoin, et au total une économie de 660 tonnes de CO2 par an.
En France, la perspective de l'Euro 2016 fait des Miracles. L'Olympic stadium de Nice sera un "éco stade", multifonctionnel, Carbone réduit, énergie positive grâce au Soleil et aux Vents, récupération d'eau de pluie, tout ça au milieu d'un éco quartier. Le fameux Vélodrome de Marseille sera aussi modernisé, énergie positive et autonomie en eau "grises", plus intégration dans un grand projet urbain, avec Commerces, hôtels, logements, bureaux, etc. Energie positive aussi pour le nouveau stade du Havre, modulable et multifonctionnel, qui sera livré fin 2012. La révolution est en marche.
Un grand bravo pour les équipements, mais l’exploitation est-elle en conformité avec ces efforts ? On dit avec raison qu’il faut manger avec les Saisons, et prendre plaisir au renouvellement de l’alimentation qu’elles entraînent. Pourquoi ne pas accepter de prendre un peu de retard sur un calendrier ? Il ne s’agit que d’un jeu, il doit bien être possible de faire autrement que de jouer à tout Prix par tous les Temps. Faut-il accepter que les efforts louables et significatifs consentis d’un côté soient oubliés de l’autre ? C’est la faute au calendrier des compétitions : il ne faut pas prendre de Retard. Sans oublier la télévision, les matchs doivent absolument avoir lieu, c’est une affaire de gros sous.
L'Envie de s’affranchir des saisons est encore bien vivace. Il doit bien y avoir des réponses, genre adopter des calendriers moins chargés. Ce sera mieux pour les sportifs, dont les organismes sont trop sollicités, ce sera mieux pour la planète. Un des maitres mots du développement durable est l’adaptabilité. Elle ne se décrète pas, elle se construit. Il faut la vouloir et s’organiser en conséquence. Il est clair que tout flux tendu, tout calendrier sans respiration, oblige à des solutions brutales en cas de grain de Sable ou de flocon de neige. Il faut passer en force, il n’y a pas le Choix.
La capacité de faire face à l’imprévu, encore que la neige et le froid en hiver ne soient pas imprévisibles, est une marque de la robustesse d’une société. Les Sports peuvent-ils entrer dans cette logique, ou sont-ils totalement inféodés à des intérêts qui le leur interdisent ? Au quel cas, il faudrait sans Doute réduire les prétentions des agendas 21 et autres engagements du mouvement sportif.
Le réchauffement des pelouses de football n’est qu’un exemple du refus encore très répandu de vivre avec les saisons, refus de Faire avec le climat et les éléments naturels. Le besoin de les dominer reste trop fort, tant pis pour le prix à payer. Nos organisations humaines cherchent à la fois le Risque zéro, l’indépendance vis-à-vis de toute Contrainte extérieure, et il faut y ajouter le souci de la planète. Les réponses sont multiples, et vont du Bon sens, comme distribuer des couvertures aux Terrasses ouvertes des Cafés plutôt que de les chauffer, comme cela se fait couramment dans les pays scandinaves, à des solutions plus sophistiquées, avec beaucoup d’électronique pour réguler, et rechercher de nouveaux optimums quand les circonstances l’exigent. Se donner du temps, des capacités de modulation, des alternatives, l’hiver nous en montre l’impérieuse nécessité, ne serait-ce qu’à chaque fois que les préfets interdisent le ramassage scolaire. Le développement durable c’est ouvrir le champ du possible, ou plutôt des possibles.
publié moniblog le 10 janvier 2010, revu le 20 décembre 2010.
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