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Santé

Hôpital

HopitalL’hôpital est un élément structurant de nos villes, et au-delà, de nos sociétés. Des enjeux multiples, concernant les personnels et les patients, où l’on trouve des relations sociales, de l’environnement, et bien sûr de l’argent.

Bien sûr, il y a beaucoup de technologie et de capital scientifique dans un hôpital, mais la ressource essentielle, dont tout dépend, est bien la ressource humaine. Le développement durable commence par bien faire son métier, répondre à des besoins. Pour cela, le bien-être au travail est un préalable.  Le développement durable est avant toute chose une aventure humaine, qui concerne toute une communauté. C’est ce dont témoignent l’ensemble des équipes et des directions des hôpitaux qui se sont lancées dans des démarches de développement durable.   L’hôpital d’Esquirol, à Limoges, un des premiers, affiche des résultats significatifs à cet égard, avec une baisse de 8% de l’absentéisme, de 10% des accidents du travail, et une division par 3 des accidents de circulation. Une attractivité illustrée par le fait qu’il n’y a pas de poste vacant. Le tout pour moins cher : la rigueur dans la gestion de l’hôpital provoque des économies, comme la division par 2 du volume des déchets.
Permettre à tous de travailler dans de meilleures conditions, tel est l’objectif premier, qui entraîne une prise en charge plus performante des patients et de l’environnement. Observée dans les hôpitaux, cette dynamique est une des caractéristiques des établissements « durables ». Les personnels sont heureux et les « rendements » sont supérieurs. C’est ce que l’on appelle le « double dividende », un fondement du développement durable. Il s’agit de gagner sur les deux tableaux, la performance économique et la qualité de la vie, alliés alors qu’ils ont été souvent opposés. Dans un hôpital, qui fonctionne 24h sur 24, et 7 jours sur 7, où le personnel est confronté à des tâches délicates, à des violences parfois, à des situations psychologiques redoutables, aux impatiences des familles, à des risques sanitaires, le volet humain du développement durable apparait comme dominant.
Ce n’est pas le seul. On a vu l’importance de la bonne gestion des déchets, notamment des déchets contaminés dont l’élimination est très couteuse. Il y a l’énergie. La consommation d’un hôpital est considérable, avec notamment des besoins de chaleur, d’éclairage, et d’alimentation des innombrables matériels médicaux. Une politique exigeante dans ce domaine est toujours payante, pour l’établissement et pour la planète.  Encore un double dividende. Il y a aussi la qualité de l’air, l’accès à la lumière du jour et à des espaces extérieurs avenants, le calme. Le bien être des patients est un facteur reconnu d’amélioration de leur état de santé, et se traduit en jours d’hospitalisation évités, pour le bonheur des intéressés et des finances de la sécurité sociale. La démarche « haute qualité environnementale », HQE, permet de prendre en compte l’ensemble de ces exigences dans la conception et la maintenance des bâtiments, et de les aborder de manière cohérente, car ces qualités peuvent parfois apparaître contradictoires. Le premier centre hospitalier labélisé HQE est celui inauguré à Alès en 2011. Depuis, la formule a été améliorée et adaptée plus spécifiquement aux hôpitaux.
Au-delà du bâtiment, il y a la ville. L’hôpital est souvent une enclave, une « ville dans la ville ». Replié sur lui-même, souvent à loin du centre, il forme une communauté humaine à part, alors que fréquemment il est le premier employeur de la ville. Comme les campus universitaires et les gares, les hôpitaux sont des univers fermés, en périphérie des villes. La question de leur intégration dans le tissu urbain, pour en faire une composante vivante, est posée à la fois pour leur bénéfice propre et pour celui de la cité. L’éloignement et la séparation peuvent être la solution de la facilité, notamment pour disposer d’espaces, mais elles se payent en terme d’isolement, de fonctionnement et de qualité de vie urbaine. L’hôpital doit trouver un compromis entre deux exigences, la proximité et l’insertion dans la ville d’une part, et la qualité des soins d’autre part. Selon l’état des techniques, qui évoluent très vite, notamment avec l’informatique, et l’organisation de la cité, la réponse doit être trouvée. Il n’y a pas de solution universelle dans ce domaine, il n’y a que des cas d’espèce.
Au-delà de la ville, il y a le territoire. L’éloignement des centres hospitaliers, évoqué à l’échelle de la ville est encore plus un problème dans les zones d’habitat peu denses, souvent victimes du phénomène de « désert médical ». Il va falloir trouver des réponses originales pour permettre à ces territoires de bénéficier, comme les grandes villes, d’une couverture médicale équivalente. L’organisation du tissu hospitalier, en liaison avec celle de la médecine quotidienne, est un enjeu fort de développement durable. Là encore, les questions médicales devront intégrer l’évolution des techniques de communication et de mobilité, ainsi que, bien sûr, les modes de vie.
L’hôpital durable est un défi à relever. Un défi qui se joue à plusieurs échelles, à l’intérieur des établissements, dans leurs villes et dans leurs territoires, au moins autant qu’en termes purement médicaux, d’ordre scientifiques et techniques. L’aventure humaine du XXIe siècle.
 
 
 
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