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Santé

Exposition

L’exposition de notre corps aux facteurs environnementaux, y compris l’environnement psycho-social, est un phénomène aux conséquences multiples, dont la science, notamment médicale, nous rend compte progressivement.

Deux approches pour évoquer ce mot, selon que vous l’appréhendiez en mode actif ou en mode passif. Dans le premier cas, c’est vous qui exposez, c’est votre choix, et en principe vous contrôlez ce qui se passe. Vous exposez des œuvres d’art, des biens pour en donner envie et les vendre, ou toute autre chose que vous voulez montrer pour vous faire plaisir. Dans le second, c’est vous qui êtes exposé. Parfois c’est volontaire, comme quand vous vous exposez au soleil pour vous faites bronzer, mais il arrive aussi que ce soit involontaire. C’est même le cas général, nous sommes toujours exposés à de multiples influences, à commencer par celle des astres au moment précis de votre naissance, si l’on en croit les astrologues.
Notre corps est exposé en continu à la lumière, aux sons, à la température ambiante, aux vents, aux odeurs, à l’air que nous respirons, aux aliments que nous ingérons, et à bien d’autres phénomènes qui ne se voient pas et ne se sentent pas comme les radiations. Le résultat peut être ressenti et agréable, comme l’odeur des fleurs au cours d’une promenade, ou un fumet appétissant avant un repas. Il peut être l’inverse : indolore et sans saveur mais nocif pour notre organisme. De nombreux produits d’emballage alimentaire peuvent, par exemple, laisser des traces qui affectent certaines fonctions vitales même à très petite dose. L’affaire des biberons contenant du Bisphénol A, aujourd’hui interdits en France, témoigne de cette forme d’exposition. L’exposition à l’amiante constitue un autre exemple dont les dégâts ne sont pas terminés, longtemps après que son usage soit interdit.
Environ 100 000 produits chimiques se baladent dans notre univers, sous des formes diverses. Les substances les plus répandues ont été étudiées, leurs effets commencent à être connus et leur usage peut ainsi être encadré. Ce ne sont que quelques milliers de ces molécules, une très faible proportion de l’ensemble. Leurs effets sont étudiés isolément des autres expositions, à d’autres phénomènes. On parle d’effet cocktail, et nous voilà dans un univers aux multiples composantes qui se combinent sans que les conséquences ne soient étudiées. Il est tout à fait possible de rester au-dessous des valeurs limites de plusieurs contaminants pris séparément, et d’être entré dans des territoires à risques du fait de la combinaison de certains d’entre eux.
Notre santé est conditionnée par notre patrimoine génétique, mais aussi par l’environnement où nous évoluons. Un concept est ainsi né pour décrire l’ensemble de ces déterminants non génétiques, l’exposome, terme créé en 2005 par un chercheur américain, et repris en France dans la loi de santé publique d’avril 2015. Selon Wikipédia, l’exposome recouvre « la totalité des expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme humain de sa conception à sa fin de vie en passant par le développement in utero, complétant l’effet du génome ». L’environnement est à comprendre au sens large, physico-chimique, biologique, psycho-social, ou comportemental. Le stress et le bruit, par exemple, font partie de ces phénomènes qui agissent et interagissent sur notre santé, au même titre que des particules fines que nous respirons ou des résidus de pesticides que nous avalons. Pas d’effet sur notre patrimoine génétique. Nos gènes résistent à ces influences, mais la manière dont ils s’expriment peut être affectée par des influences environnementales.
Le lien santé – environnement est ainsi pris en charge par cette nouvelle approche médicale, l’exposome. Inutile de vous dire la complexité du travail à accomplir, compte-tenu de la multiplicité des agresseurs possibles, des doses reçues, du moment où elles sont reçues. Le résultat d’une exposition à un contaminant peut apparaître des années plus tard, et la relation cause-effet devient très difficile à établir. C’est particulièrement le cas pour le développement intra-utérin et la petite enfance, périodes de vulnérabilité où une agression bénigne peut avoir de graves conséquences à terme.
L’exposome nous rappelle que si nous nous intéressons à l’environnement, c’est bien parce que c’est notre milieu de vie, et que nous sommes directement influencés par lui. Il peut être agréable, à l’oreille avec le chant des oiseaux, à l’œil avec un joli paysage, aux papilles avec un bon petit plat. Il peut aussi devenir agressif, parfois sans que ne nous en rendions compte. Il faut donc approfondir nos connaissances, mais aussi, le jour où nous apprenons qu’un produit est dangereux, que nous apprenions à nous en passer. Ce n’est pas si facile, l’addiction nous menace, le cas du tabac en atteste.
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