Réseau
Le développement durable ne peut être une aventure personnelle. Tous les efforts que chacun peut faire dans son coin ne pèsent pas lourd face à l’ampleur des problèmes à traiter. Nous ne progressons réellement que lorsque nous sommes portés par un mécanisme plus large, dont nous sentons solidaire et qui rend nos efforts réellement efficaces. L’étude récente du CREDOC sur les consommations des ménages, le confort et les économies d’énergie montre clairement que l’appel aux bonnes volontés ne suffit pas, il faut faciliter les choses aux consommateurs : Cependant, pour comprendre pleinement les comportements de consommation des ménages et définir des marges de manœuvre pour les infléchir, il est nécessaire de s’intéresser aux structures qui les conditionnent plutôt que d’en appeler uniquement à la diffusion de la sensibilité écologique qui, bien que réelle, reste relativement indépendante des comportements effectifs. Les travaux du CRÉDOC sur la mise en place du tri sélectif ont en effet montré que l’adoption par les ménages de la pratique du tri des déchets était moins liée à leur conscience écologique qu’à la mise en place d’une offre de service public (système de poubelles, taxes et redevances d’enlèvement des ordures ménagères), qui inscrit le geste individuel du tri dans un cadre collectif canalisé. L’écologie facile en quelque sorte. Il est intéressant d’observer que cette présentation toute récente s’inscrit dans le prolongement de l’introduction du Livre vert sur l’environnement urbain de la Commission des communautés européennes, de juin 1990, qui affirmait que Pour résoudre les problèmes liés à l’environnement urbain, il faut aller au-delà d’une approche sectorielle. Même s’il est utile, voire indispensable, de fixer des objectifs de qualité pour l’air, pour l’eau, des niveaux maxima pour le bruit, etc. dans des directives ou des recommandations, il est essentiel de mieux comprendre l’origine des problèmes environnementaux qui menacent nos villes afin de trouver des solutions durables. Cela signifie qu’il faut non seulement examiner les causes immédiates de la dégradation de l’environnement, mais également les options sociales et économiques qui sont à la base de ces problèmes.
Nous retrouvons bien une approche système, qui se traduit souvent, pour chaque acteur, par l’appartenance à un réseau. L’efficacité ne vient pas seule, elle monte en puissance grâce à des réseaux d’acteurs qui, collectivement, s’améliorent et deviennent plus performants. Il peut s’agir des services publics, comme le mentionne le CREDOC, ça peut être aussi des réseaux professionnels, comme des syndicats, des centres techniques, ou bien des partenaires d’horizons différents qui se retrouvent pour se compléter et se renforcer.
Les réseaux sont parfois constitués formellement, comme des associations ou des groupements d’intérêt, ils sont parfois le fruit d’un système d’information, notamment d’Internet, grand réseau par excellence, qui permet à des milliers de personnes qui ne se connaissent pas mais partagent un sujet qui les passionne durablement ou passagèrement, de se retrouver et d’échanger. Les annuaires, qui ne servent pas qu’à rehausser le derrière des gamins pour qu’ils mangent plus proprement, jouent aussi un rôle fédérateur, favorisent les contacts, et constituent l’armature de réseaux de fait. L’environnement est un thème fécond de ce point de vue, avec de nombreux annuaires spécialisés. Permettez au président du centre d’information et de documentation sur le bruit de citer celui sur le bruit, Les acteurs de l’environnement sonore. J’ajouterai, spécial copinage, l’annuaire des acteurs des énergies renouvelables, publié par Observ’ER, et un petit jeune, généraliste et auquel on souhaite, comme au petit poisson, de devenir grand, http://www.abcvert.fr/annuaire.html.
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