Remplacement
Le mot a été mis à la mode à propos de populations. Il devrait l’être sur de nombreux autres sujets pour aller vers le développement durable.
Remplacement comme une calamité, voilà le message qui nous est adressé. La question démographique prend de l’importance dans le débat public, mais à partir d’un point particulier, présenté de manière alarmiste. Il y a en effet matière à s’alarmer, mais avant tout sur la progression de la population mondiale. Une croissance dont les conséquences sur les ressources disponibles ne sont pas anodines. Certes, la naissance d’un africain ou d’un indonésien n’a pas le même impact, en termes de consommation et par suite de pression sur l’environnement, que celle d’un européen ou d’un américain, mais la demande légitime des plus pauvres à vivre mieux imposera à terme. La stabilisation de la population mondiale est incontournable. Elle entraînera un vieillissement, bien visible dans les pays occidentaux et au Japon, et émergent en Chine. Lutter contre ce vieillissement en favorisant les naissances est une fuite en avant qui nous conduit dans une impasse. C’est par le développement que l’on obtient la baisse de la natalité là où c’est nécessaire, la question étant du type de développement et de la manière de diffuser, de le faire porter par les populations locales. Les apports exogènes ont le plus souvent été plus destructeurs que créatifs. C’est aussi le meilleur moyen de maintenir sur place les populations concernées. Le remplacement d’une population par une autre est une illusion d’optique, l’intégration en France étant, selon les études de l’INED, le cas général, hélas masqué par quelques phénomènes particulièrement violents qui marquent l’actualité et accréditent l’idée d’un échec.
Il y a bien d’autres remplacements à opérer. On parle beaucoup des centrales nucléaires. Le parc ancien devra être remplacé au cours des prochaines décennies, par quoi ? De nouvelles centrales nucléaires, type EPR, par des petites unités nucléaires dont les prototypes sont attendus, par des nouvelles énergies fournies par le soleil, le vent, la mer, les profondeurs de la terre ou la biomasse ? Il s’agit là d’un grand remplacement à conduire, et qui ne dépend que de nous. Des choix stratégiques, qui nous engagent sur des dizaines d’années, pour notre approvisionnement domestique et notre capacité d’exportation.
Remplacement du plastique, celui à usage unique tout particulièrement, qui pollue nos sols, nos rivières et nos océans. Un chantier immense, la commodité offerte par le plastique étant formidable. Comment s’en passer, par quoi le remplacer ? Des solutions voient le jour ici et là, avec la vente en vrac et des emballages à base de papier ou de carton. Des lois européennes ou nationales donnent des objectifs et organisent une sortie progressive du « jetable », mais nous avons vu, avec la crise de la COVID, le retour en force de l’usage unique pour des raisons d’hygiène. Le chemin est, là aussi, semé d’embûches.
Remplacement du glyphosate, qui connait, lui aussi de fortes résistances, et au-delà des innombrables intrants chimiques utilisés en agriculture, qui tuent les sols, les abeilles, les insectes et les oiseaux. La piste du remplacement des produits nocifs par d’autres qui le seraient moins est souvent retenue, alors que la solution réside plutôt dans de nouveaux modes d’exploitation, à base de variétés végétales et animales adaptées à chaque milieu, à chaque type de sols, à chaque climat. L’agroécologie apparait comme la bonne réponse, elle est à a fois productive et respectueuse de l’environnement. Il y a du grand remplacement à attendre de ce côté-là.
Le Comité 21 appelle pour sa part à une « grande transformation », touchant de larges pans de l’économie. Les mots ne sont pas les mêmes, mais il s’agit bien de remplacer des technologies et des productions par d’autres, répondant aux besoins et aux envies des humains tout en réduisant notre impact sur la planète. « Deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources », voilà l’objectif, et il nécessitera bien des remplacements, notamment dans nos modèles culturels et nos pratiques quotidiennes.
Des changements profonds nous attendent au cours des prochaines décennies. Ils nous dérangent, inévitablement, nous obligent à sortir de notre zone de confort. Des résistances seront particulièrement vives dans les pays et les secteurs économiques dominants, fiers de leurs modes de vie et de leurs systèmes productifs, et qui cherchent en outre à les exporter. Plutôt que de résister et de tenter de retarder l’inéluctable, pourquoi ne pas faire de ces « grands remplacements » une occasion d’explorer de nouvelles formes de progrès, et d’initier un nouveau siècle des « Lumières » ?
Remplacement comme une calamité, voilà le message qui nous est adressé. La question démographique prend de l’importance dans le débat public, mais à partir d’un point particulier, présenté de manière alarmiste. Il y a en effet matière à s’alarmer, mais avant tout sur la progression de la population mondiale. Une croissance dont les conséquences sur les ressources disponibles ne sont pas anodines. Certes, la naissance d’un africain ou d’un indonésien n’a pas le même impact, en termes de consommation et par suite de pression sur l’environnement, que celle d’un européen ou d’un américain, mais la demande légitime des plus pauvres à vivre mieux imposera à terme. La stabilisation de la population mondiale est incontournable. Elle entraînera un vieillissement, bien visible dans les pays occidentaux et au Japon, et émergent en Chine. Lutter contre ce vieillissement en favorisant les naissances est une fuite en avant qui nous conduit dans une impasse. C’est par le développement que l’on obtient la baisse de la natalité là où c’est nécessaire, la question étant du type de développement et de la manière de diffuser, de le faire porter par les populations locales. Les apports exogènes ont le plus souvent été plus destructeurs que créatifs. C’est aussi le meilleur moyen de maintenir sur place les populations concernées. Le remplacement d’une population par une autre est une illusion d’optique, l’intégration en France étant, selon les études de l’INED, le cas général, hélas masqué par quelques phénomènes particulièrement violents qui marquent l’actualité et accréditent l’idée d’un échec.
Il y a bien d’autres remplacements à opérer. On parle beaucoup des centrales nucléaires. Le parc ancien devra être remplacé au cours des prochaines décennies, par quoi ? De nouvelles centrales nucléaires, type EPR, par des petites unités nucléaires dont les prototypes sont attendus, par des nouvelles énergies fournies par le soleil, le vent, la mer, les profondeurs de la terre ou la biomasse ? Il s’agit là d’un grand remplacement à conduire, et qui ne dépend que de nous. Des choix stratégiques, qui nous engagent sur des dizaines d’années, pour notre approvisionnement domestique et notre capacité d’exportation.
Remplacement du plastique, celui à usage unique tout particulièrement, qui pollue nos sols, nos rivières et nos océans. Un chantier immense, la commodité offerte par le plastique étant formidable. Comment s’en passer, par quoi le remplacer ? Des solutions voient le jour ici et là, avec la vente en vrac et des emballages à base de papier ou de carton. Des lois européennes ou nationales donnent des objectifs et organisent une sortie progressive du « jetable », mais nous avons vu, avec la crise de la COVID, le retour en force de l’usage unique pour des raisons d’hygiène. Le chemin est, là aussi, semé d’embûches.
Remplacement du glyphosate, qui connait, lui aussi de fortes résistances, et au-delà des innombrables intrants chimiques utilisés en agriculture, qui tuent les sols, les abeilles, les insectes et les oiseaux. La piste du remplacement des produits nocifs par d’autres qui le seraient moins est souvent retenue, alors que la solution réside plutôt dans de nouveaux modes d’exploitation, à base de variétés végétales et animales adaptées à chaque milieu, à chaque type de sols, à chaque climat. L’agroécologie apparait comme la bonne réponse, elle est à a fois productive et respectueuse de l’environnement. Il y a du grand remplacement à attendre de ce côté-là.
Le Comité 21 appelle pour sa part à une « grande transformation », touchant de larges pans de l’économie. Les mots ne sont pas les mêmes, mais il s’agit bien de remplacer des technologies et des productions par d’autres, répondant aux besoins et aux envies des humains tout en réduisant notre impact sur la planète. « Deux fois plus de bien-être en consommant deux fois moins de ressources », voilà l’objectif, et il nécessitera bien des remplacements, notamment dans nos modèles culturels et nos pratiques quotidiennes.
Des changements profonds nous attendent au cours des prochaines décennies. Ils nous dérangent, inévitablement, nous obligent à sortir de notre zone de confort. Des résistances seront particulièrement vives dans les pays et les secteurs économiques dominants, fiers de leurs modes de vie et de leurs systèmes productifs, et qui cherchent en outre à les exporter. Plutôt que de résister et de tenter de retarder l’inéluctable, pourquoi ne pas faire de ces « grands remplacements » une occasion d’explorer de nouvelles formes de progrès, et d’initier un nouveau siècle des « Lumières » ?
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