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Progrès et Innovation

Entreprise

Le développement durable ne progresse pas sans action. Les défis à relever sont multiples, et exigent un véritable esprit d'entreprise. 

Curieusement, le développement durable est souvent présenté sur des bases restrictives. On a l'impression qu'il s'agit de réduire son train de vie, de faire sans cesse attention, et de se méfier de l'avenir.

Celui-ci, d'ailleurs, ne serait pas un chemin bordé de fleurs, mais une course d'obstacles dont certains pourraient bien être synonymes de fin de l'humanité.

Une bien triste image, qui ne donne pas vraiment envie. C'e serait donc parce que nous n'avons pas le choix, qu'il faut aller vers le développement durable. Quel dommage. Nous sommes loin du plaisir et la joie de vivre. Tout se passe comme s'il fallait que nous payions cher les folles années de croissance débridée, comme celles que nous avons appelé abusivement les 30 glorieuses. Le principe de précaution est souvent retenu pour symboliser cet état d'esprit : nous ne pourrions plus rien faire, dès lors que cela représente le moindre risque.

Les lecteurs de ce blog auront compris que cette présentation, souvent répandue dans les faits, n'est pas la nôtre. Le développement durable, c'est l'exploration de futurs possibles, et qu'il convient de rendre souhaitables. La culpabilité et le regret de nos dérèglements passés ne change rien pour l'avenir. Le développement durable n'est pas une affaire de morale, c'est la recherche d'un avenir différent, qu'il nous faut construire, qu'il nous faut inventer. Et cette recherche est une formidable aventure !

Le développement durable suppose donc de l'imagination et de la prise de risques. Le principe de précaution, qui a été dévoyé maintes fois, n'est pas un principe d'inaction, loin de là. Puisqu'il faut prendre des risques, organisons la prise de risques. Ce qui signifie qu'il faut à la fois fixer des règles pour refuser des risques excessifs, qui mettraient en jeu l'avenir de l'humanité, et encourager les innovateurs qui assurent cette prise de risques pour l'ensemble de la collectivité. Deux attitudes non pas contradictoires mais au contraire complémentaires.

Le développement durable, c'est l'esprit d'entreprise associé à l'esprit de responsabilité. Il faut entreprendre pour construire le monde de demain, un monde qui ne ressemblera pas à celui où nous vivons aujourd'hui, et même à celui que nous pourrions imaginer. Notre pensée et nos projections dans l'avenir sont trop marquées par notre état d'esprit, hérité d'un monde ancien, pour que nous puissions prétendre décrire le monde de demain sans l’enfermer dans des modèles dépassés. Comme le disait Albert Einstein, on ne résout pas les problèmes avec l'état d'esprit qui les a engendrés.

Il faut donc favoriser toutes formes de créativité, dès lors qu'elles ne comportent pas de risques graves et irréversibles. Méfions-nous du bon sens, souvent évoqué quand on parle de développement durable. Le bon sens prend ses racines dans le passé, il est souvent conservateur. Bien sûr, il faut faire attention quand on s'en éloigne, avec des procédures comme les études d'impact, sur l'environnement ou sur tout autre bien commun, mais il ne faut pas s'enfermer dans un mode de pensée trop marqué par les contraintes qui régnaient hier, et dont une partie n'existe plus.

Être toujours en éveil sur les ouvertures qu'offrent de nouvelles organisations sociales ou des avancées technologiques est à l'évidence une nécessité au titre du développement durable. Cela ne suffit pas. Personne, aucune profession même parmi les plus dynamiques, aucun spécialiste si pointu soit-il, ne peut trouver à soi tout seul de réponse aux Défis qui sont devant nous. Le développement durable, c'est l'intelligence à plusieurs. Cela veut dire qu'il faut non seulement maîtriser au mieux son propre domaine de compétence, mais aussi prendre plaisir à travailler avec d'autres, porteur d'autres préoccupations et d'autres connaissances.

Le développement durable est une affaire d'entrepreneurs. Pas des entrepreneurs plan-plan, s'il en existe encore, qui répètent ce qu'ils ont toujours fait et tentent de faire durer la situation le plus longtemps possible, mais des entrepreneurs créatifs, qui testent en permanence de nouvelles hypothèses, de nouvelles organisations, de nouvelles techniques.

Cette dynamique ne peut se développer sans un appui très large de l'ensemble de la société. Cette mentalité d'entrepreneur ne peut rester confinée à quelques milieux professionnels. Elle doit être partagée, et pour cela comprise du plus grand nombre. C'est le goût de l'exploration, non plus de continents inconnus peuplés de sauvages et de bêtes féroces, mais des futurs possibles qui permettent d'assurer dans la durée une vie digne et pleine d'émotions à 9 milliards d'êtres humains.

 

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