Léger
« Il y aura l’âge des choses légères » est la prophétie du regretté Thierry Kazazian, dans un livre-plaidoyer pour un design durable. C’était en 2003, il y a 20 ans, et il faut avouer que sa réalisation prend son temps, dans le domaine de la mobilité et particulièrement dans celui de l’automobile. Celle-ci ne cesse de prendre du poids. 750 kg en moyenne en 1960, 950 en 1990, et 1 230 en 2020. Sa puissance moyenne est passée de 40 à 117 CV en 60 ans, pendant que son taux d’occupation a baissé de 2,25 occupants par voiture à 1,6. Plus d’une tonne de ferraille à déplacer pour satisfaire le besoin d’une personne aujourd’hui, contre moins de 350 kg en 1960. Ce n’est pas très brillant. Ces chiffres datent d’avant COVID, les courbes ont pu s’infléchir depuis, mais la tendance est lourde, comme les voitures. Les SUV d’une tonne et demie tiennent la vedette des ventes, y compris les SUV électriques, dont la performance environnementale est contestable.
Le développement du véhicule électrique va-t-il changer la donne ? Pour l’instant, ce sont toujours de grosses voitures qui dominent le marché, notamment des SUV. Le poids des batteries est une cause de consommation supplémentaire. Autant une petite voiture électrique peut être un plus en matière d’effet de serre, autant les grosses peinent à y parvenir. Selon une étude de l’ADEME publiée en octobre 2022, un SUV électrique ne sera moins polluant qu’un véhicule thermique équivalent qu’au bout de 100 000 km.
La mobilité est une des premières causes d’émissions de gaz à effet de serre. La manière la plus efficace de les faire baisser est de prendre le problème à la source : réduire la mobilité. Une affaire de long terme, l’organisation de l’espace et de nos activités présentant une inertie considérable. Plus rapide est la transformation des modes de transports, le passage de la voiture individuelle au transport en commun ou les mobilités douces par exemple. Ces deux politiques doivent être menées activement, mais il reste un dernier levier, qui peut être actionné plus rapidement : la solution technique, l’amélioration des véhicules. Le véhicule léger peut alors jouer un rôle important.
Ces véhicules légers existent déjà. Une association, Les Boîtes à Vélo – France , propose déjà un annuaire des professionnels utilisant le vélo, les vélos cargos et/ou des remorques comme moyen de déplacement pour leur travail. Mais nous ne sommes qu’au début de ce mode intermédiaire de transport, et il convient de mobiliser les énergies et les imaginations. Entre le vélo aménagé et la voiture simplifiée, il y a tout un territoire à explorer.
C’est pourquoi l’ADEME a lancé « L’extrême défi », en mobilisant « la communauté innovante pour créer les véhicules de demain ». Extraits du communiqué de l’ADEME : « L’Extrême Défi (ou XD) est une démarche collective en compétition lancée par l’ADEME, dont l’objectif est d’imaginer, prototyper et produire de nouveaux véhicules sobres, durables, légers, simples et peu coûteux, remplaçant la voiture pour les déplacements du quotidien dans des territoires urbains, péri-urbains et ruraux : trajets domicile-travail, courses et loisirs du quotidien, logistique. Ces véhicules efficaces, se veulent sobres et utilisant des composants standards, recyclables. Grâce une faible masse et une plus grande efficacité, ces véhicules nécessitent moins de batterie, améliorant l’empreinte carbone du véhicule ».
La plupart de nos déplacements se font à courte ou moyenne distance. 60% des français travaillent à moins de 9km de chez eux, et parmi ceux-ci, un tiers utilisent leur voiture pour ces trajets domicile-travail. Le vélo est une solution pour certains, mais beaucoup préfèrent leur voiture pour diverses raisons, intempéries, dépose des enfants, condition physique, etc. Leur offrir un moyen de transport intermédiaire entre la voiture et le vélo, telle est l’ambition de l’extrême défi.
Le « cahier des charges » est simple : un véhicule léger, moins de 500 kg, vitesse maximum : 50km/h, électrique ou mécanique, pour des déplacements de proximité, travail, courses, enfants, etc., moins de 10 000 euros.
La mise au point de tels véhicules n’est qu’une étape dans leur déploiement. C’est tout un « système modal » qu’il faut construire, voirie et règlements adaptés, réseau de professionnels de la maintenance, système d’assurance, information routière, etc. La difficulté de positionnement des trottinettes électriques nous montre que c’est un cadre global qu’il faut construire.
L’enjeu est particulièrement important pour les territoires ruraux, ceux où les transports en commun ont du mal à répondre à la demande de mobilité, et où la mobylette était reine. Là où la voiture est incontournable, un véhicule léger pour l’essentiel des déplacements, à impact environnemental réduit : un beau chalenge. L’âge des choses légères souhaité par Thierry Kazazian viendra, soyons-en persuadés. Small est toujours beautiful.
Pour approfondir le sujet, rendez-vous sur le site de La Fabrique écologique - https://www.lafabriqueecologique.fr
Le développement du véhicule électrique va-t-il changer la donne ? Pour l’instant, ce sont toujours de grosses voitures qui dominent le marché, notamment des SUV. Le poids des batteries est une cause de consommation supplémentaire. Autant une petite voiture électrique peut être un plus en matière d’effet de serre, autant les grosses peinent à y parvenir. Selon une étude de l’ADEME publiée en octobre 2022, un SUV électrique ne sera moins polluant qu’un véhicule thermique équivalent qu’au bout de 100 000 km.
La mobilité est une des premières causes d’émissions de gaz à effet de serre. La manière la plus efficace de les faire baisser est de prendre le problème à la source : réduire la mobilité. Une affaire de long terme, l’organisation de l’espace et de nos activités présentant une inertie considérable. Plus rapide est la transformation des modes de transports, le passage de la voiture individuelle au transport en commun ou les mobilités douces par exemple. Ces deux politiques doivent être menées activement, mais il reste un dernier levier, qui peut être actionné plus rapidement : la solution technique, l’amélioration des véhicules. Le véhicule léger peut alors jouer un rôle important.
Ces véhicules légers existent déjà. Une association, Les Boîtes à Vélo – France , propose déjà un annuaire des professionnels utilisant le vélo, les vélos cargos et/ou des remorques comme moyen de déplacement pour leur travail. Mais nous ne sommes qu’au début de ce mode intermédiaire de transport, et il convient de mobiliser les énergies et les imaginations. Entre le vélo aménagé et la voiture simplifiée, il y a tout un territoire à explorer.
C’est pourquoi l’ADEME a lancé « L’extrême défi », en mobilisant « la communauté innovante pour créer les véhicules de demain ». Extraits du communiqué de l’ADEME : « L’Extrême Défi (ou XD) est une démarche collective en compétition lancée par l’ADEME, dont l’objectif est d’imaginer, prototyper et produire de nouveaux véhicules sobres, durables, légers, simples et peu coûteux, remplaçant la voiture pour les déplacements du quotidien dans des territoires urbains, péri-urbains et ruraux : trajets domicile-travail, courses et loisirs du quotidien, logistique. Ces véhicules efficaces, se veulent sobres et utilisant des composants standards, recyclables. Grâce une faible masse et une plus grande efficacité, ces véhicules nécessitent moins de batterie, améliorant l’empreinte carbone du véhicule ».
La plupart de nos déplacements se font à courte ou moyenne distance. 60% des français travaillent à moins de 9km de chez eux, et parmi ceux-ci, un tiers utilisent leur voiture pour ces trajets domicile-travail. Le vélo est une solution pour certains, mais beaucoup préfèrent leur voiture pour diverses raisons, intempéries, dépose des enfants, condition physique, etc. Leur offrir un moyen de transport intermédiaire entre la voiture et le vélo, telle est l’ambition de l’extrême défi.
Le « cahier des charges » est simple : un véhicule léger, moins de 500 kg, vitesse maximum : 50km/h, électrique ou mécanique, pour des déplacements de proximité, travail, courses, enfants, etc., moins de 10 000 euros.
La mise au point de tels véhicules n’est qu’une étape dans leur déploiement. C’est tout un « système modal » qu’il faut construire, voirie et règlements adaptés, réseau de professionnels de la maintenance, système d’assurance, information routière, etc. La difficulté de positionnement des trottinettes électriques nous montre que c’est un cadre global qu’il faut construire.
L’enjeu est particulièrement important pour les territoires ruraux, ceux où les transports en commun ont du mal à répondre à la demande de mobilité, et où la mobylette était reine. Là où la voiture est incontournable, un véhicule léger pour l’essentiel des déplacements, à impact environnemental réduit : un beau chalenge. L’âge des choses légères souhaité par Thierry Kazazian viendra, soyons-en persuadés. Small est toujours beautiful.
Pour approfondir le sujet, rendez-vous sur le site de La Fabrique écologique - https://www.lafabriqueecologique.fr
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