Exigence
La tentation est forte, pour « relancer » l’activité, de retirer les contraintes qu’elle peut rencontrer, et d’alléger les exigences dont elle est l’objet. C’est une fausse bonne idée.
Bien sûr, il faut souvent « faire le ménage ». L’accumulation des contraintes, des normes at autres règlements mérite une bonne inspection, pour lutter contre les incohérences et les demandes obsolètes. Le monde change, nos connaissances et notre expérience permettent d’évaluer les exigences imposées hier, et de les mettre à jour. Faut-il pour autant abandonner certaines ambitions, réduire nos prétentions en matière de qualité et de positionnement sur les marchés, rien n’est moins sûr.
Les exigences sont au contraire des moteurs de progrès. Bien calibrées et bien formulées, elles mobilisent les acteurs et ouvrent des perspectives. Elles favorisent les plus dynamiques des entrepreneurs, ceux qui font avancer leur profession, ceux qui sont le plus à l’écoute de leurs clients et des marchés. Elles permettent d’attirer les talents, et tous ceux qui refusent la routine. Le défi de la qualité est une garantie pour l’avenir. Faut-il encore passer le cap du présent.
C’est là où l’enjeu se situe, soutenir l’activité dans la recherche de solutions innovantes. C’est bien plus fructueux et prometteur que de soutenir les pratiques anciennes, condamnées à un terme plus ou moins éloigné. Les aides, financières ou techniques, sont beaucoup plus utiles pour aller vers le futur que pour faire durer le passé. Il faut accompagner les acteurs pour que les exigences leur soient accessibles et deviennent un atout dans leur « business plan ». Il faut dire où est le progrès.
Le secteur de la construction en donne une bonne illustration. La recherche de la qualité, notamment environnementale, a mobilisé les professions concernées à l’aube des années 2000, a changé leurs habitudes et les a conduits à adopter de nouveaux modes de travail. A l’inverse, le travail assidu des « cost killers » et la dictature des prix bas ont eu pour conséquence une concurrence telle que la qualité en a été affectée. L’abandon des ambitions sur l’autel des économies a provoqué une montée des sinistres et des malfaçons que les assurances observent depuis une dizaine d’années. La baisse de fait des exigences n’est pas une bonne affaire.
Les exemples sont nombreux qui montrent que les exigences et la qualité sont facteur de développement. L’exigence environnementale dans la construction, citée ci-dessus, a conduit les maîtres d’ouvrage qui « ont joué le jeu » à revoir leurs cahiers des charges, à le confronter à la demande réelle, à la pratique des futurs occupants des lieux. Une exigence qui a mis au jour de nombreuses améliorations possibles dans leurs commandes, avec des économies à la clé. La qualité au mètre carré livré est peut-être un peu plus cher (et ce n’est pas toujours le cas), mais la démarche a souvent conduit à économiser sur les surfaces, et à améliorer la fonctionnalité. Rapporté au service rendu, l’exigence s’avère rentable, elle montre la voie.
C’est à l’inverse la frilosité de certains acteurs, qui n’ont pas joué le jeu, qui coûte cher, et empêche les professionnels es plus entreprenants d’occuper toute la place qui leur revient. Gérer les exigences à reculons, en en faisant le minimum, en trichant à l’occasion, ne favorise ni le talent ni la créativité. Au lieu de réduire les exigences, il faut stimuler les acteurs, les aider dans les moments difficiles, leur offrir l’appui technique dont ils ont besoin, notamment en formation de leurs personnels.
La transformation de l’agriculture donne un autre exemple de l’intérêt des exigences, quand elles portent sur la qualité. La conversion vers le bio est une épreuve. Un nouveau métier à apprendre, des nouvelles méthodes de travail, une nouvelle organisation, de nouveaux réseaux de soutien technique, de fournisseurs et de clients. Mais au terme de cette épreuve, des marchés nouveaux, notamment locaux, et des revenus mieux maitrisés. Une exigence salutaire, en quelque sorte.
Alléger les normes environnementales, comme il se dit ici et là, n’est donc pas la voie du progrès. Ce serait un retour en arrière, et un message négatif vis-à-vis des entrepreneurs les plus dynamiques. Sans négliger le besoin de mises à jour et d’adaptation, les exigences sont notre planche de salut. Avec 1% de la population mondiale, ce n’est pas avec la quantité que la France construira son avenir, mais avec ses spécificités et la qualité. Il reste à gérer la montée en puissance de ces exigences, avec une pression continue combinée à des ruptures quand il semble que les professions sont prêtes à les intégrer. Hors des exigences, point de salut !
Bien sûr, il faut souvent « faire le ménage ». L’accumulation des contraintes, des normes at autres règlements mérite une bonne inspection, pour lutter contre les incohérences et les demandes obsolètes. Le monde change, nos connaissances et notre expérience permettent d’évaluer les exigences imposées hier, et de les mettre à jour. Faut-il pour autant abandonner certaines ambitions, réduire nos prétentions en matière de qualité et de positionnement sur les marchés, rien n’est moins sûr.
Les exigences sont au contraire des moteurs de progrès. Bien calibrées et bien formulées, elles mobilisent les acteurs et ouvrent des perspectives. Elles favorisent les plus dynamiques des entrepreneurs, ceux qui font avancer leur profession, ceux qui sont le plus à l’écoute de leurs clients et des marchés. Elles permettent d’attirer les talents, et tous ceux qui refusent la routine. Le défi de la qualité est une garantie pour l’avenir. Faut-il encore passer le cap du présent.
C’est là où l’enjeu se situe, soutenir l’activité dans la recherche de solutions innovantes. C’est bien plus fructueux et prometteur que de soutenir les pratiques anciennes, condamnées à un terme plus ou moins éloigné. Les aides, financières ou techniques, sont beaucoup plus utiles pour aller vers le futur que pour faire durer le passé. Il faut accompagner les acteurs pour que les exigences leur soient accessibles et deviennent un atout dans leur « business plan ». Il faut dire où est le progrès.
Le secteur de la construction en donne une bonne illustration. La recherche de la qualité, notamment environnementale, a mobilisé les professions concernées à l’aube des années 2000, a changé leurs habitudes et les a conduits à adopter de nouveaux modes de travail. A l’inverse, le travail assidu des « cost killers » et la dictature des prix bas ont eu pour conséquence une concurrence telle que la qualité en a été affectée. L’abandon des ambitions sur l’autel des économies a provoqué une montée des sinistres et des malfaçons que les assurances observent depuis une dizaine d’années. La baisse de fait des exigences n’est pas une bonne affaire.
Les exemples sont nombreux qui montrent que les exigences et la qualité sont facteur de développement. L’exigence environnementale dans la construction, citée ci-dessus, a conduit les maîtres d’ouvrage qui « ont joué le jeu » à revoir leurs cahiers des charges, à le confronter à la demande réelle, à la pratique des futurs occupants des lieux. Une exigence qui a mis au jour de nombreuses améliorations possibles dans leurs commandes, avec des économies à la clé. La qualité au mètre carré livré est peut-être un peu plus cher (et ce n’est pas toujours le cas), mais la démarche a souvent conduit à économiser sur les surfaces, et à améliorer la fonctionnalité. Rapporté au service rendu, l’exigence s’avère rentable, elle montre la voie.
C’est à l’inverse la frilosité de certains acteurs, qui n’ont pas joué le jeu, qui coûte cher, et empêche les professionnels es plus entreprenants d’occuper toute la place qui leur revient. Gérer les exigences à reculons, en en faisant le minimum, en trichant à l’occasion, ne favorise ni le talent ni la créativité. Au lieu de réduire les exigences, il faut stimuler les acteurs, les aider dans les moments difficiles, leur offrir l’appui technique dont ils ont besoin, notamment en formation de leurs personnels.
La transformation de l’agriculture donne un autre exemple de l’intérêt des exigences, quand elles portent sur la qualité. La conversion vers le bio est une épreuve. Un nouveau métier à apprendre, des nouvelles méthodes de travail, une nouvelle organisation, de nouveaux réseaux de soutien technique, de fournisseurs et de clients. Mais au terme de cette épreuve, des marchés nouveaux, notamment locaux, et des revenus mieux maitrisés. Une exigence salutaire, en quelque sorte.
Alléger les normes environnementales, comme il se dit ici et là, n’est donc pas la voie du progrès. Ce serait un retour en arrière, et un message négatif vis-à-vis des entrepreneurs les plus dynamiques. Sans négliger le besoin de mises à jour et d’adaptation, les exigences sont notre planche de salut. Avec 1% de la population mondiale, ce n’est pas avec la quantité que la France construira son avenir, mais avec ses spécificités et la qualité. Il reste à gérer la montée en puissance de ces exigences, avec une pression continue combinée à des ruptures quand il semble que les professions sont prêtes à les intégrer. Hors des exigences, point de salut !
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