Coiffeur
L’affaire du coiffeur de François Hollande permet de s’interroger sur le mot coiffeur. Quels liens entre coiffeur et développement durable ? Nous verrons qu’ils sont multiples.
Il serait hasardeux de retenir la bonne gouvernance pour justifier la présence 24 heures sur 24 d’un coiffeur auprès du président, en référence au célèbre coiffeur imaginé par Marcel Aymé dans son roman Travelingue. Il existe bien d’autres manières de plonger notre ami coiffeur dans l’univers du développement durable. Classons-les en deux catégories, le « soft » et le « hard ».
soft est l’aspect culturel du coiffeur. Le côté Figaro. Le salon de coiffure est un lieu d’échanges. On parle de tout et de rien, on commente l’actualité. En ces temps où la solitude est omniprésente, voici un lieu où chacun peut parler librement, et c’est déjà beaucoup. Moins cher que le psychanalyste, moins engageant que le confessionnal. Un moment de détente à la fois corporel et mental. L’information circule chez le coiffeur, et chacun choisit son régime, volage, en changeant de mains à chaque fois, ou fidèle, avec un aspect feuilleton renouvelé à chaque fois. Les occasions d’échanges ne sont pas si fréquentes, dans nos sociétés boulot-métro-dodo, et beaucoup ont disparu comme les retrouvailles régulières autour des marchands ambulants dans les campagnes. La généralisation des voitures a tué ces pratiques traditionnelles, de même que les batteries de boites aux lettres et Internet ont distendu le lien entre les postiers et les destinataires de lettres que nous sommes tous. Les contacts physiques, en face à face, se raréfient tout particulièrement pour les personnes fragiles, en marge de la société. C’est le cas de nombreuses personnes âgées, pour lesquels il faut aujourd’hui lancer les programmes sociaux contre la solitude (1). Merci, donc, au coiffeur d’offrir cette parenthèse conviviale dans la vie de ceux qui n’ont personne à qui parler.
La coiffure est souvent un signe de la personnalité de chacun. Voilà un autre domaine où le coiffeur a un rôle « durable » à jouer, toujours dans le soft. Permettre à chaque client de trouver son vrai visage pour pouvoir le montrer et en être fier. Nous cherchons tous à nous positionner dans la société, en affirmant une originalité ou, au contraire, en se fondant dans la masse. La coiffure est une des manières d’y parvenir. Les vedettes de notre époque, comme les footballeurs, montrent l’exemple et permettent à de nombreux jeunes de revendiquer leur personnalité de cette manière. Pour la planète, ça vaut mieux que de rivaliser de smartphone ou de chaussures de marque dernier cri. Les consommations matérielles offrent une possibilité de se distinguer des autres, mais elles consomment de l’énergie et des matières premières parfois rares. Se distinguer grâce au talent de votre coiffeur, est bien plus « durable ». La consommation des biens immatériels ne connait pas de limites au titre de la durabilité. Et il n’y a pas que les jeunes. L’importance du coiffeur dans les maisons de retraite témoigne du même besoin de dignité (2). La coquetterie est une marque de revendication d’un statut social, d’autant plus nécessaire que l’on se sent fragile.
Et puis il y a le côté matériel, le hard. Le coiffeur crée de la valeur avec son talent, mais aussi avec des produits. Ces produits ne sont pas anodins, ils ont été fabriqués avec des éléments naturels et des substances chimiques. L’impact sur les ressources n’est pas neutre, et il faut le prendre en considération. Certains industriels de cosmétiques ont depuis longtemps choisi la « durabilité », avec des filières de production « naturelles », et des producteurs choisis pour respecter l’environnement. Le commerce équitable est également présent dans ces échanges commerciaux, de manière à ce que le plaisir des uns contribue au développement des autres. Il y a donc un enjeu fort, avec un rôle de conseil sinon de prescription des coiffeurs. A eux de s’interroger sur l’origine et l’impact des produis qu’ils administrent à leurs clients.
Il y a aussi, vous l’avez deviné, la consommation d’énergie, et la lutte contre l’effet de serre. Un aspect que l’on trouve dans les produits, évoqués ci-dessus, mais aussi dans le salon de coiffure, éclairé et chauffé, voire refroidi pendant les périodes de chaleur. Le coiffeur est comme tout le monde amené à s’interroger sur le confort de ses clients et ses choix d’éclairage, de chauffage, d’ambiances sonores, etc. qui ont besoin d’énergie pour fonctionner. Pour laver et sécher les cheveux, il faut aussi de l’énergie. Y a-t-il des procédés plus économes que d’autres ? Surement, à confort égal pour le client, bien sûr.
La coiffure n’est pas, en matière de développement durable, une profession aussi exposée que l’automobile ou la chimie. Elle a malgré tout une responsabilité, et un rôle à jouer, comme toutes les autres professions. A chacune d’entre elles de voir, comme nous venons de l’esquisser, comment elles peuvent contribuer à la « durabilité » de la communauté où elles entendent trouver leur place.
Il serait hasardeux de retenir la bonne gouvernance pour justifier la présence 24 heures sur 24 d’un coiffeur auprès du président, en référence au célèbre coiffeur imaginé par Marcel Aymé dans son roman Travelingue. Il existe bien d’autres manières de plonger notre ami coiffeur dans l’univers du développement durable. Classons-les en deux catégories, le « soft » et le « hard ».
soft est l’aspect culturel du coiffeur. Le côté Figaro. Le salon de coiffure est un lieu d’échanges. On parle de tout et de rien, on commente l’actualité. En ces temps où la solitude est omniprésente, voici un lieu où chacun peut parler librement, et c’est déjà beaucoup. Moins cher que le psychanalyste, moins engageant que le confessionnal. Un moment de détente à la fois corporel et mental. L’information circule chez le coiffeur, et chacun choisit son régime, volage, en changeant de mains à chaque fois, ou fidèle, avec un aspect feuilleton renouvelé à chaque fois. Les occasions d’échanges ne sont pas si fréquentes, dans nos sociétés boulot-métro-dodo, et beaucoup ont disparu comme les retrouvailles régulières autour des marchands ambulants dans les campagnes. La généralisation des voitures a tué ces pratiques traditionnelles, de même que les batteries de boites aux lettres et Internet ont distendu le lien entre les postiers et les destinataires de lettres que nous sommes tous. Les contacts physiques, en face à face, se raréfient tout particulièrement pour les personnes fragiles, en marge de la société. C’est le cas de nombreuses personnes âgées, pour lesquels il faut aujourd’hui lancer les programmes sociaux contre la solitude (1). Merci, donc, au coiffeur d’offrir cette parenthèse conviviale dans la vie de ceux qui n’ont personne à qui parler.
La coiffure est souvent un signe de la personnalité de chacun. Voilà un autre domaine où le coiffeur a un rôle « durable » à jouer, toujours dans le soft. Permettre à chaque client de trouver son vrai visage pour pouvoir le montrer et en être fier. Nous cherchons tous à nous positionner dans la société, en affirmant une originalité ou, au contraire, en se fondant dans la masse. La coiffure est une des manières d’y parvenir. Les vedettes de notre époque, comme les footballeurs, montrent l’exemple et permettent à de nombreux jeunes de revendiquer leur personnalité de cette manière. Pour la planète, ça vaut mieux que de rivaliser de smartphone ou de chaussures de marque dernier cri. Les consommations matérielles offrent une possibilité de se distinguer des autres, mais elles consomment de l’énergie et des matières premières parfois rares. Se distinguer grâce au talent de votre coiffeur, est bien plus « durable ». La consommation des biens immatériels ne connait pas de limites au titre de la durabilité. Et il n’y a pas que les jeunes. L’importance du coiffeur dans les maisons de retraite témoigne du même besoin de dignité (2). La coquetterie est une marque de revendication d’un statut social, d’autant plus nécessaire que l’on se sent fragile.
Et puis il y a le côté matériel, le hard. Le coiffeur crée de la valeur avec son talent, mais aussi avec des produits. Ces produits ne sont pas anodins, ils ont été fabriqués avec des éléments naturels et des substances chimiques. L’impact sur les ressources n’est pas neutre, et il faut le prendre en considération. Certains industriels de cosmétiques ont depuis longtemps choisi la « durabilité », avec des filières de production « naturelles », et des producteurs choisis pour respecter l’environnement. Le commerce équitable est également présent dans ces échanges commerciaux, de manière à ce que le plaisir des uns contribue au développement des autres. Il y a donc un enjeu fort, avec un rôle de conseil sinon de prescription des coiffeurs. A eux de s’interroger sur l’origine et l’impact des produis qu’ils administrent à leurs clients.
Il y a aussi, vous l’avez deviné, la consommation d’énergie, et la lutte contre l’effet de serre. Un aspect que l’on trouve dans les produits, évoqués ci-dessus, mais aussi dans le salon de coiffure, éclairé et chauffé, voire refroidi pendant les périodes de chaleur. Le coiffeur est comme tout le monde amené à s’interroger sur le confort de ses clients et ses choix d’éclairage, de chauffage, d’ambiances sonores, etc. qui ont besoin d’énergie pour fonctionner. Pour laver et sécher les cheveux, il faut aussi de l’énergie. Y a-t-il des procédés plus économes que d’autres ? Surement, à confort égal pour le client, bien sûr.
La coiffure n’est pas, en matière de développement durable, une profession aussi exposée que l’automobile ou la chimie. Elle a malgré tout une responsabilité, et un rôle à jouer, comme toutes les autres professions. A chacune d’entre elles de voir, comme nous venons de l’esquisser, comment elles peuvent contribuer à la « durabilité » de la communauté où elles entendent trouver leur place.
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