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Organisations sociales

Association

 

Le phénomène associatif est souvent loué, mais les associations sont souvent les premières victimes des disettes budgétaires. Est-ce un bon calcul, pour le bon usage de l’argent public ?

Ce n’est pas parce qu’elle est sans but « lucratif » qu’elle ne produit pas de la valeur.

L’association, qu’elle soit de fait ou déclarée, est un phénomène bien utile, quand il ne s’agit pas de malfaiteurs, bien sûr.
Son utilité se manifeste de multiples manières. C’est tout d’abord une contribution à la vie sociale. Il s’agit tout simplement de réunir des gens autour d’une activité commune. Une fonction très importante pour assurer des relations humaines, quelle que soit l’activité d’ailleurs. Favoriser la rencontre autour d’un jeu de boules ou d’une table de bridge est un service en soi, alors qu’il ne s’agit pas, à proprement parler, d’activités d’intérêt général. Peu importe, l’essentiel est de se rencontrer, de se parler, de se confronter amicalement avec d’autres personnes, avec leurs cultures et leurs modes de vie et de pensée. Lutter contre l’incompréhension réciproque et le repli sur soi, et contre la solitude. Celle-ci est un fléau qui étend son emprise dans nos sociétés, et le phénomène associatif est un les moyens de lutte les plus efficace. Selon un sondage réalisé pour la Fondation de France en 2010, 4 millions de français se « sentent seuls », et le phénomène se manifeste aussi bien chez les jeunes que les personnes âgées.
L’objet de l’association peut, en outre, être source de valeur pour la collectivité. Restons tout d’abord dans le domaine social. Les associations caritatives jouent un rôle considérable, qui, sans elles, devrait être pris en charge par la puissance publique. A quel prix ? Ces associations sont subventionnées, mais elles fournissent, grâce au bénévolat et à leur savoir faire accumulé au fil des années, un service dont la valeur dépasse de beaucoup le montant des aides qu’elles reçoivent. C’est une forme de partenariat public privé, mais un « privé » dévoué à la chose publique et non à la maximisation d’un bénéfice. Réduire les aides aux associations caritatives, comme l’Union Européenne l’envisage, ne constitue pas une économie, dans la mesure où chaque euro public ainsi dépensé en attire bien d’autres, en argent récolté, en temps donné et en compétence. Une valeur complémentaire à l’argent public, et qu’il faudrait, à défaut, aller chercher en augmentant les impôts. La recherche d’économies dans les budgets publics est nécessaire. C’est par l’amélioration de l’efficacité de l’argent public qu’il faut procéder, et non par l’abandon de services utiles à la société. Le recours à des associations peut le permettre. Une bonne affaire pour les collectivités publiques, à l’inverse de ce que l’on observe parfois, au moment où il faut effectuer des coupes budgétaires.
Bien sûr, les associations ont leurs propres intérêts et leurs propres méthodes. La puissance publique ne contrôle pas le détail de leur action, mais est-ce un défaut ? Dès lors qu’un cadre est donné, la diversité des approches permet de couvrir un large spectre de besoins, à l’inverse de l’action publique, souvent codifiée et rigide dans sa mise en œuvre. Il y a des règles à respecter par les associations, notamment comptables et sociales, mais elles peuvent faire preuve de capacités d’adaptation bien utiles quand il faut trouver de nouvelles formes d’action publique.
L’action des associations est souvent précurseur, exploratoire de solutions originales à apporter à des besoins nouveaux. En matière d’environnement, l’observation et la protection de la faune et de la flore est le fruit d’un travail commun entre scientifiques universitaires et de nombreux bénévoles associatifs, de sociétés savantes comme on disait autrefois. Ces associations se voient aujourd’hui confier des tâches de gestion du milieu, comme des réserves naturelles. D’une manière plus générale, les associations perçoivent des carences de l’action publique, et amorcent des réponses aux problèmes qu’elles observent dans la société. Une fonction d’alerte et de premiers secours, si on peut dire, qui présente une valeur réelle.
Les associations occupent tout le champ de la société, et participent à sa gouvernance et à la production de nombreux services. Il s’agit de culture, de sport, d’action sociale, d’éducation, de santé, d’alimentation, d’environnement, d’accompagnement de victimes, et de bien d’autres domaines.
La richesse du tissu associatif en France est un atout souvent sous estimé. Une mobilisation de la population, parfois inconfortable pour les pouvoirs installés, mais indispensable à la dynamique sociale dont il faut faire preuve aujourd’hui. Le développement durable est la recherche de solutions originales pour ouvrir de nouvelles perspectives à l’humanité. La créativité est la qualité première à cultiver. Un tissu associatif dense et imaginatif est une des meilleures réponses à l’interpellation dérivée de celle de Kennedy : « Ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour le pays ! »

 

 

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