Fenêtre
Un mot qui évoque à la fois une maison et des opportunités. Un mot aux sens multiples, un mot complexe, donc bien intéressant pour évoquer le développement durable.
Une fenêtre, c’est ce à la fois une ouverture et ce qui permet de la boucher, de se protéger.
Internet offre une autre application du mot « fenêtre », structure de la pensée qui nous est proposée sur les sites que nous visitons. Le développement durable est un « nouveau mode de pensée », mais les moyens modernes de communication le favorisent-ils ? La télévision privilégie les approches binaires, l’ordinateur nous ramènera-t-il vers une vision « systémique », où chaque dimension tient sa place, grande ou modeste, connectée ou non à d’autres paramètres, par suite d’un assemblage de fenêtres qui nous permettrait de gérer la complexité sans en avoir peur ?
Fenêtre de tir. L’intervalle de temps où un évènement est possible. La référence au temps montre que le développement durable comporte aussi un aspect « opportunité ». Il y a un temps pour tout, et il ne faut pas aller « à contre temps ». La recherche de la performance, à laquelle le développement durable nous invite, conduit à exploiter les opportunités de cycles, physiques, biologiques, sociaux ou économiques, pour économiser des ressources, exploiter des opportunités. Les navigateurs ne seront pas les derniers à reconnaître l’importance des marées et des courants qu’elles entraînent, pour franchir les détroits et contourner les caps. Développement durable et opportunisme peuvent et doivent s’allier.
Une fenêtre, c’est aussi la partie transparente d’une enveloppe en papier. Quel rapport avec le développement durable ? Et bien, il y en a de faciles à recycler, et d’autres non. Si la pellicule de la fenêtre est un film en plastique, votre enveloppe est composite, elle contient plusieurs types de matériaux, et son recyclage est plus difficile que s’il n’y a que du papier. Il existe des enveloppes avec des fenêtres en papier transparent, et elles ne coûtent pas plus cher que les autres… On parle de design pour l’environnement, vous voyez, ça commence avec des choses simples.
Cette réflexion sur l’éco-design nous ramène à Thierry Kazazian, pionnier très ardent de ce qu’il appelait « les choses légères », c’est à dire les produits contenant juste ce qui est nécessaire pour remplir sa mission, et pas plus, tout en restant attractif(1). Et bien Thierry nous a quitté le 30 janvier 2006. Permettez que ce petit billet lui soit dédié.
1 - On se reportera opportunément à l'ouvrage qu'il a dirigé : Il y aura l'âge des choses légères, O2 France et Victoires-Editions, 2003
Chronique publiée le 7 février 2006, revue le 2 avril 2012
Photo Vidar Nordli Mathisen / Unsplash
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