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Gouvernance

Programme

L'élaboratoin d'un programme est tout un art. L'art de la bonne gouvernance, car il n'y a pas de bon programme sans une collaboration active de toutes les "parties prenantes".

En ce début d’année, et après le mot Fin décliné le 27 décembre dernier, il m’a semblé préférable de dépasser le mot début, ou commencement, pour engager la réflexion sur le contenu, et c’est le mot programme qui m’a semblé le plus approprié.

Que va-t-on faire de cette période qui démarre aujourd’hui, quels sont nos projets, nos ambitions, nos orientations pour l'avenir immédiat, l’année, sachant bien sûr que pour la plupart d’entre nous, la vie ne s’arrêtera pas à l’issue de cette période.

On peut parfaitement vivre sans programme, c'est-à-dire au fil de l’eau, sans se poser de question, en profitant des opportunités offertes, et en tentant de déjouer les pièges, d’éviter les écueils. C’est vivre pour vivre, pour reprendre le titre d’un film célèbre.

On peut aussi s’imposer des programmes contraignants, rigides, parce que l’on prépare une échéance, et qu’il faut être prêt. Les sportifs le savent bien, qui doivent être au mieux de leur forme au bon moment dans la saison, tout comme les étudiants qui doivent se présenter à une épreuve particulière.

Selon les circonstances, toutes les attitudes sont envisageables avec pertinence, mais attention à ne pas inverser les circonstances, et à se donner des libertés au moment où il faut se fixer un programme précis, ou l’inverse, et c’est un autre mot qu’il faut mettre alors en avant : la lucidité.

Se fixer un programme, c’est tout d’abord se poser des questions, savoir où on en est, quels sont les enjeux forts du moment. Et savoir ce que l’on veut, et même savoir que l’on a pas de souhait précis aujourd’hui, mais alors le programme sera de ne pas enfermer l’avenir, de ne pas le limiter à quelques options, pour au contraire maintenir la plus grande ouverture pour demain.

La maîtrise des techniques ne peut se substituer à un programme, ou plutôt, elle s’assimilerait alors à un fil de l’eau, pour ne pas dire un laisser faire où le comment aurait pris le pouvoir au détriment du pourquoi. On reproche souvent à la machine économique de ne rouler que pour elle, de ne plus servir qu’elle-même. Ce serait alors qu’elle n’a pas de programme, qu’elle n’est pas tendue vers des objectifs qui la dépasseraient, lui donneraient son sens. La machine s’emballe, et l’horreur économique n’est pas loin, dans ces conditions. Pas de programme, pas de contrôle de la mécanique, économique ou technicienne selon les cas, et l’être humain au service d’une croissance apparente qui ne peut mener que vers le précipice s’il n’y est pas mis un terme.

On le voit avec le mot Démarche, le développement durable commence par un programme, une réflexion sur son propre avenir, et celui de la société où l’on est inséré. La question première est bien « par où commencer ? ». Les Analyses mettent en évidence des Points forts et des points faibles, des atouts et des faiblesses, des Risques et des opportnités, selon les modèles traditionnels. Il faut transformer ces informations en priorités et en Choix, car on ne peut pas tout faire à la fois. Le choix est toujours difficile, et les Urgences peuvent retarder le lancement des actions de fond qui seules pourront faire reculer les urgences. Il s’agit d’amorcer une Dynamique, une spirale vertueuse qui permet d’agréger progressivement de nouvelles Volontés, de nouveaux partenaires, de nouvelles forces.

Il y a des pièges à éviter, comme vouloir griller les Volontés ou se donner des objectifs trop longs à atteindre, ce qui provoque le découragement, au lieu de donner du tonus. Ce sont des enchaînements qu’il faut le plus souvent combiner, de manière à ce que chaque action menée à son terme renforce les suivantes, leur donne un élan et les facilite. Des opérations faciles à mener et à comprendre, même si leurs résultats ne sont pas déterminants, peuvent permettre de démarrer en faisant comprendre le sens du développement durable, les orientations à favoriser. Elles visent plus à l’appropriation du concept qu’à des résultats. L’appropriation est en effet la première étape à mener à bien, sans excès, c'est-à-dire sans chercher de certitude absolue ni de connaissance universelle du sujet, mais en se donnant quelques repères simples, bien assimilés, qui permettent de prendre les premières décisions. Il sera alors possible de profiter d’opportunités, positives (nouveaux marchés, Compétences disponibles) ou négatives (crises à surmonter, perte de Clients, besoin de reconversion), pour construire des stratégies de développement durable d’un organisme, sans parler des Chocs émotionnels ou des évènements exceptionnels qui ne peuvent être exploités valablement sans qu’une première réflexion n’ait eu lieu.

Pour faire une fois encore référence au mot démarche, les approches aujourd’hui bien répandues de démarche d’assurance de la Qualité offrent des méthodes efficaces pour élaborer un bon programme, à condition d’ouvrir au long terme le champ de la réflexion, sans négliger l’immédiat pour autant. Et selon les métiers ou les activités, il y a des Recettes, qui donnent des idées et permettent justement de démarrer, à condition de na pas les prendre à la lettre, mais d’essayer d’en comprendre la signification et de s’en inspirer en y incorporant sa propre analyse.

Bonne année sur la piste du développement durable.

Chronique publiée en janvier 2008, revue le 7 décembre 2010



 

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