Shampoing
Un mot typiquement ordinaire, de la vie quotidienne. Un mot qui se décline dans l'univers du développement durable, avec de nombreuses ouvertures. On y trouve tout, l'économie, l'environnement et le social.
Chaque fois, c’est la même chose. Je n’arrive pas à bien doser, et je mets dans le creux de ma main le double de ce qui est nécessaire. Et ensuite, il faut bien plus de temps pour me rincer, c’est à dire plus d’eau, chaude de surcroît, et donc plus d’énergie aussi. Et il faudra traiter en aval, dans la station d’épuration, deux fois plus de produit. Un bilan catastrophique. Bien sûr, ce n’est pas grand chose, quelques décilitres, mais répétés par des millions de français tout au long de l’année, ça doit finir par faire du volume de shampoing, des millions de mètres cubes d’eau, des kilowattheures en pagaille, des rivières polluées. Et tout ça pour rien. Ca n’apporte rien à la propreté de mes cheveux, ni à mon confort personnel.
Je suis convaincu que l’on pourrait consommer moitié moins de shampoing que ce que l’on utilise, avec la même hygiène de vie. C’est sans doute une simple affaire de conditionnement, d’emballage, de flacon. Et les entreprises qui fabriquent le shampoing me direz-vous ! Le développement durable, ce n’est pas le chômage, ni la fermeture des usines ! Vous avez raison. Mais ce n’est pas parce que nous consommerons deux fois moins de shampoing qu’il faut réduire notre contribution à l’industrie du shampooing. Je suis prêt à payer deux fois plus cher un produit que j’utiliserai deux fois moins. Le bilan est équilibré pour moi. Avec la différence, les industriels du shampoing pourraient faire bien des choses bonnes pour le développement durable : développer des recherches pour des produits nouveaux, plus efficaces en termes de prélèvements de ressources et de rejets dans l’environnement (ce qui réduirait leur vulnérabilité) ; ils pourraient aller encore plus loin dans la lutte contre les pollutions produites dans leurs usines ; dans le même ordre d’idées, ils pourraient parier sur les énergies renouvelables ; ils pourraient participer au développement économique et social des régions où ils s’implantent, particulièrement s’il s’agit de pays en développement, mais pas exclusivement ; ils pourraient améliorer le sort de leur personnel, même s’ils font déjà beaucoup sur ce point…
Bref, à un gaspillage coûteux pour l’environnement, on voit se substituer une politique vertueuse, avec des effets économiques et sociaux intéressants… Mais je suis en plein « Perrette et le pot au lait », car tout le problème est bien de déclencher le mécanisme vertueux qui permet de passer d’un état d’équilibre à un autre. La situation actuelle est mauvaise, et on peut décrire aisément un état plus efficace, répondant aux besoins de notre société avec une meilleure efficacité économique et sociale. Mais quels mécanismes économiques mettre en place pour assurer la transition ? Voilà un bon problème pour les adeptes du développement durable : à vos cahiers !
Commentaire Yves Lenoir
Halte !!
Avant de pinailler à la marge, il pourrait être utile de critiquer ses habitudes de consommateur conditionné par les spots télé…
Par exemple, est-il vraiment nécessaire, comme cela est explicitement supposé au début de l'article, de se faire un shampoing tous les matins (quitte à se shampoiner une fois par jour, il serait de toutes façons préférable de le faire le soir pour moins salir ses draps!!!) ? Et tant pis pour l'action L'Oréal : la Biosphère vaut mieux.
Faire croire aux gens que DD = comme avant avec epsilon en moins, pour la bonne conscience, ne mènera pas loin. Car lorsque les Chinois et les Indiens seront contaminés par notre germophobie pathologique…
Bref, un peu de recul en toutes choses me parait le préalable indispensable.
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