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fondamentaux du DD

Environnement

L'environnement est constitué de nombreux aspects, comme la lutte contre les pollutions ou la préservation des espèces. Cette approche sectorielle, renforcée par l'organisation administrative, ne peut faire oublier ses connexions avec tous les aspects de la vie.

Paradoxalement, ce n’est pas en s’attaquant frontalement aux problèmes d’environnement que l’on obtient les meilleurs résultats. Dans l’industrie, c’est souvent en modernisant les installations que l’on a réduit les consommations de matières premières et les rejets sous toutes formes, solides, liquides ou gazeux.

Dans l’aéronautique, les avions les plus modernes sont à la fois les plus économes en énergie et les moins bruyants. Contre exemple parfait, le Concorde présente l’image de la ligne de produit non durable, gros consommateur et bruyant qu’il était.

Ce sont parfois des considérations environnementales qui ont mis la pression sur les industriels, et qui leur ont permis de réaliser des progrès dans bien d’autres domaines. Aujourd’hui, l’exigence climatique conduit le secteur du bâtiment à une modernisation à marche forcée, que beaucoup considèrent comme bénéfique économiquement parlant. Une dynamique est lancée, où se mêlent considérations environnementales, techniques et commerciales. Rien à voir avec l’attitude que les professionnels affichaient dans une période encore récente, où tout renforcement de la réglementation était considérée comme une menace pour l'avenir même de l’activité.

Cet exemple laisse penser que l’on peut se donner des objectifs environnementaux ambitieux si ceux-ci sont Intégrés dans les perspectives d’évolution « naturelle » d’une profession ou d’une collectivité. Il y a 20 ans déjà, le livre vert de l’environnement urbain le disait clairement : Pour résoudre les problèmes liés à l’environnement urbain, il faut aller au-delà d’une approche sectorielle. Même s’il est utile, voire indispensable, de fixer des objectifs de qualité pour l’air, pour l’eau, des niveaux maxima pour le bruit, etc. dans des directives ou des recommandations, il est essentiel de mieux comprendre l’origine des problèmes environnementaux qui menacent nos villes afin de trouver des solutions durables. Cela signifie qu’il faut non seulement examiner les causes immédiates de la dégradation de l’environnement, mais également les options sociales et économiques qui sont à la base de ces problèmes (1).

Les assises nationales de l’environnement sonore, qui se sont tenues à Paris les 14, 15 et 16 décembre 2010 (2) apportent un éclairage complémentaire. Le bilan d’une bonne trentaine d’années de politique active est impressionnant. Avancées techniques considérables, Création d’un milieu professionnel performant, institution d’un cadre juridique conséquent (directive européenne, loi, règlements), etc. Malgré ces progrès indéniables, l’insatisfaction reste grande. Le bruit est toujours la nuisance la plus fortement ressentie des Français. Constat souvent partagé par nos voisins européens, et qui conduit à s’interroger sur la pertinence de l’action menée jusqu’à présent. Aurait-on fait fausse route ?

La question des « zones calmes », dont le principe a été instauré par une directive européenne en 2002, apporte des éléments de réponse. Interrogés, les habitants et habitués de ces secteurs privilégiés donnent leur vision, leur définition du concept « calme ». On y trouve le niveau de bruit, mais bien d’autres composantes du cadre de vie. La lumière, l’ambiance générale, le climat, le vent, l'ombre et le Soleil, le sentiment d’être à l’écart de l’agitation et des tracas de la ville, c’est tout un ensemble qui est englobé de fait dans la Définition donnée par les usagers. Une dimension culturelle forte, une qualité d’aménagement des espaces publics, des repères importants pour la vie quotidienne et même des bruits rituels comme le passage du tramway font partie de l’environnement sonore, bien au-delà du seul bruit.

Les progrès enregistrés sont sectoriels. Ils sont importants, et doivent être poursuivis. Ce sont des instruments  dont la qualité doit être sans cesse améliorée. Il reste à les faire jouer ensemble, comme dans un concert. Ensemble entre eux, mais aussi avec les instruments d’autres approches. Il y a la qualité des constructions et l’aménagement urbain, l’organisation des transports, qui relèvent de bien d’autres logiques que la lutte contre le bruit. Il y a aussi une forte dimension culturelle, comme en témoigne l’apparition ou le développement récent de mouvements pour la mise en valeur de l’environnement sonore et l’éducation au son, en complément des traditionnelles associations de défense.

L’environnement sonore s’inscrit bien dans cette logique d’intégration prônée à la conférence de Rio sous la forme de « principes ». Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée comme isolément (3).


1 - Commission des communautés européennes, Livre vert sur l’environnement urbain, communication de la commission au conseil et au parlement, Bruxelles, 27 juin 1990
2 - Les actes sont disponibles à l’adresse suivante : http://www.bruit.fr/assises/assises_2010/actes.htm
3 - Principe n°4 de la déclaration de Rio, Juin 1992

 

Chronique mise en ligne le 25 septembre 2010
 

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