Accéder au contenu principal

fondamentaux du DD

Café.

Je lis dans le journal que les expresso font un tabac. Les machines se vendent comme des petits pains, la mode est à cette consommation très personnalisée, sophistiquée, permettant de capter le meilleur de la substance du café.

Est durable ?

Quand on parle de café, on évoque toute une chaîne : le producteur, les nombreux intermédiaires, torréfacteurs, importateurs, commerce de détail ; et puis chez vous : la cafetière, les emballages. Beaucoup d'éléments derrière un petit mot comme café. Partons de la cafetière, puisque la mode est aux « expressos ». Certaines d'entre elles demandent du café en capsules métallique, en aluminium le plus souvent. Dans le journal ils le disent bien « tôt ou tard, il faudra aussi se préoccuper du recyclage des millions de capsules d'aluminium qui s'accumulent dans le sillage des amateurs d'expresso ». Voilà une question posée : ces capsules sont-elles nécessaires, peut-on s'en passer ? Ou peut-on les récupérer et les recycler, comme on le fait (ou devrait le faire) pour les cartouches d'encre des imprimantes ? Aujourd'hui, ça ne se fait pas, et si on pense à la collecte, au lavage, à la désinfection (hygiène, bien sûr !) qu'il faudrait pour une simple tasse de café, il est peu probable que le jeu en vaille la chandelle. L'énergie consommée pour fabriquer les capsules, les charger en café, et ensuite les éliminer, sans parler de l'emballage des paquets de capsules, ça fait beaucoup plus que l'énergie consommée pour fabriquer le café, sur toute la chaîne de production. Tout ça pour un goût préservé. Il faut mieux s'en passer, mais comment garder l'arôme, qui fait le charme de ces techniques ? On pourrait imaginer de faire le vide dans la boite à chaque fois, comme on fait à présent pour le vin dans sa bouteille ; on bien imaginer un conditionnement comme les cubes à vins, où l'air ne rentre pas ; ça viendra peut-être un jour, mais on peut d'ores et déjà conserver le café en grain, et le moudre au fur et à mesure des besoins, comme dans le temps ! Il y a d'ailleurs des machines comme ça, qui fonctionnent aux grains de café, et non au café moulu. C'est du luxe, aussi, mais bien moins prédateur de ressources que les systèmes à capsules.

Nous étions chez vous, autour de la cafetière. Maintenant remontons la filière. D'où vient ce café ? On pense inévitablement au café « équitable ». Un café produit par des paysans rémunérés convenablement, pour leur permettre un développement et l'accès à une vie digne. Là encore, le conditionnement final donne le ton : si vous devez utiliser des capsules, votre choix sera limité à l'offre de capsules, et parfois à un seul fournisseur. Il y a une gamme, et vous devez vous y tenir. Vous êtes entrés dans une logique qui a ses règles, ses contraintes, qui s'imposent à vous. Au contraire, les formules ouvertes, où vous choisissez votre paquet de café sur les étagères d'un magasin, celui qui est à côté de chez vous ou un autre, selon les circonstances, votre humeur, vous laissent toute votre liberté. Le commerce équitable est une réponse, même s'il y parfois des abus, des détaillants qui gonflent leurs marges pour profiter de la bonne volonté et de l'engagement citoyen des consommateurs.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur le café, les techniques de torréfaction, les quantités que l'on se fait, machinalement le matin, parfois le double de ce que l'on boit, le reste étant jeté dans l'évier. L'essentiel est de prendre conscience qu'une consommation aussi anodine, quotidienne, banale, comporte en réalité des enjeux forts en matière environnementale, mais surtout sociale et économique. Il est possible de peser sur les filières, ne nous en privons pas !

 

Photo : Tina Guina / Unsplash

Il est bon de s'attaquer à cette conception erronnée de ce qu'est un bon café. Il est vrai qu'après des décennies de breuvage immonde produit par les machines à filtre (avec en prime l'odeur écœurante du café dilué) le consommateur aspirait à mieux.
Mais ce mieux, coûteux et indéniable, n'est pas le nec plus ultra, loin de là. Deux traditions procurent un résultat très supérieur que les théories de la percolation et de l'osmose expliquent :
1°) celle du café turc (ou grec) selon son placement dans le conflit turco-héllène.
2°) le système Bodum (et analogues) qui diffère du précédent en ne faisant pas bouillir le café et en séparant le marc du breuvage avec un piston filtrant.
Il faut savoir que les goûteurs de café utilisent exclusivement le second, facile à mettre en œuvre sur le terrain (pas besoin d'une mouture turque…) car il préserve le mieux les riches arômes du breuvage en en tamponnant les principes amères.
Dans les deux cas une casserole pour faire chauffer l'eau suffit : dépense zéro, encombrement marginal nul et choix de la matière de base totalement ouvert. Qui dit mieux ?

  • Vues : 3712

Ajouter un Commentaire

Enregistrer