Panneau
Avec la maison à énergie positive, on parle de panneaux photovoltaïques sur les maisons. Si celles-ci sont bien conçues, bien orientées, bien isolées, l’électricité récoltée va compenser, et même plus, l’énergie consommée. Tous nos nouveaux bâtiments, qui sortiront de terre à partir de 2020, devront répondre à cette exigence, si l’on en croit le Grenelle. Et pour les transports ? Le solaire peut-il aussi apporter une solution ? Peut-on imaginer une voiture, un avion, ou encore un bateau fonctionnant purement au solaire, grâce aussi à des panneaux ?
Commençons par le plus fou des projets actuellement à l’étude, un avion capable de voler une journée entière, donc aussi la nuit. Pas plus fou, direz-vous, que les pionniers de l’aviation dont on voit encore des images de temps en temps à la télévision. C’est avec une douzaine de chevaux vapeurs que les frères Oreville et Wilbur Wright ont réalisé les premiers vols en avion de l’histoire, en 1903, et on a vu la suite. C’est la même puissance que produisent aujourd’hui les cellules solaires installées sur le prototype Solar Impulse, animé par des suisses Bertrand Piccard et André Borschberg, avec des appuis du monde entier. La citation de Jules Vernes tout ce qui est impossible reste à accomplir figure en exergue sur leur site, ne tombons pas dans le panneau de l’impossibilité technique. Il s’agit d’ouvrir des pistes, et de susciter l’enthousiasme pour des projets illustrant le monde nouveau que nous devons inventer. Il faut effectivement l’envergure d’un gros porteur pour emporter une seule personne, mais que d’exploits techniques pour y parvenir. Le poids des matériaux devra être divisé par 5, avec les mêmes garanties de solidité et de réponse aux nombreuses sollicitations que reçoit un avion de 80m d’envergure. Les capteurs, les batteries, les moteurs, la structure, tous les éléments de l’avion sont issus de recherche de pointe, associant des industriels et l’université, notamment l’institut polytechnique de Lausanne, en vue d’un vol autour du monde en 5 étapes, prévu pour 2011. Ce sera une étape significative dans une évolution engagée dans les années 1970 avec des avions sans pilote, et en 1980 avec pilotes. L’histoire de l’aviation solaire va vite, peut-être se révèlera-t-elle plus rapide que celle de son ancêtre au carburant fossile. Voler sans énergie, de quoi faire rêver Icare !
Moins surprenant est sans doute le bateau. Le soleil et le vent sont de vieux compagnons de la navigation maritime, mais la forme a changé : les panneaux solaires changent la donne. Là encore, les Suisses ont une longueur d’avance, comme pour la coupe de l’América, mais il y a aussi les Australiens. Le tour du monde exerce toujours sa magie pour les Suisses, c’est manifestement le signe de la maturité de la technique. Le projet d’un tour du monde en 120 jours en bateau solaire, le trimaran SolarPlanet, capable d’affronter les 40èmes rugissant, est à l’ordre du jour pour 2009, mais des embarcations plus modestes, à l’échelle du Léman, ont déjà vu le jour, et font des petits actuellement en Méditerranée, avec l’Aquabus 850, capable de transporter une douzaine de passagers à une vitesse de 5 nœuds. La compagnie MW Line, qui construit ces bateaux, s’était déjà fait remarquer en traversant l’Atlantique avec un catamaran solaire de 14 mètres de long, le Sun21, qui est arrivé à New-York le 8 mai 2007, après avoir parcouru, au soleil, 7000 milles marins.
Les australiens de Solar sailors développent toute une gamme de bateaux, de loisir et de transport, avec des ailes couvertes de cellules, qui suivent le soleil et peuvent accessoirement capter la force du vent comme des voiles. Ce sont des bateaux hybrides, avec un moteur classique au diesel en plus, ce qui leur permet de naviguer même quand il y a trop de vent, et que leurs ailes seraient trop fragiles : elles sont alors repliées, et on fait comme avant ! L’économie de carburant, bonne pour le business comme pour la planète, reste importante, et réduit de 38% le coût global de ces bateaux, calculé sur 15 ans.
Photo bateau solaire
Revenons sur terre, avec la voiture solaire, sans oublier toutefois que l’on peut recharger des vélos solaires avec des cellules photo voltaïques. Il va falloir s’habituer à conduire autrement, carrément couché, dans des voitures très plates, aux formes aérodynamiques. De nombreuses compétitions donnent l’occasion de montrer les progrès de cette technique : la principale est australienne, la World Solar Challenge, sur 3000 km de Darwin à Adelaïde. Le vainqueur de l’édition 2007, une équipe hollandaise Nuan Solar Team, a parcouru cette distance à une vitesse moyenne de plus de 102 Km/h. Là encore, les progrès sont rapides.
Reste à espérer que la prise de conscience, et l’évolution des comportements nécessaires pour un développement durable de la planète, ira aussi vite et permettra de profiter pleinement de ces avancées technologiques.
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