Vaccin
Le mot est intéressant à de nombreux titres, mais tout particulièrement pour son aspect « double dividende ». Un concept pas toujours bien perçu, ni même entendu, tant notre culture oppose bénéfice individuel et action civique.
Le vaccin offre une protection pour les personnes vaccinées, mais aussi pour toute la collectivité, en freinant, endiguant ou même supprimant la diffusion d’un virus. Double dividende, typique du développement durable, l’un pour soi-même, l’autre pour la collectivité et notamment son lieu de vie, et son principal pourvoyeur de ressources, la planète.
Mais la dublicité a mauvaise presse. Il y a le volet moral. Se faire du bien est antinomique avec l’intérêt général, qui suppose plutôt un sacrifice. Et il y a la forme d’esprit, la manière de penser, qui a tendance à cloisonner, et refuse de prendre en charge les effets combinés. Les « approches systèmes » ne sont pas spontanées. Le masque chirurgical, aujourd’hui bien répandu, en donne une bonne illustration. Il apparait à beaucoup comme une protection personnelle, au profit du porteur de masque. L’image classique du touriste asiatique ou du cycliste roulant avec un masque pour se protéger de la pollution ambiante reste forte dans les esprits. Nous avons appris au cours de la pandémie que le véritable intérêt du masque est de protéger les autres de ses propres expectorations, de ses postillons pour parler comme tout le monde, porteurs de virus. Le raisonnement maintes fois entendu, « je n’en ai pas besoin, je suis jeune et résistant, etc. » est dans la droite ligne de la première approche, et semble ignorer totalement la seconde. La protection collective fondée sur des actes individuels est sans doute difficile à comprendre, et le souci de se mettre à l’abri est prépondérant. Un souci qui a pour conséquence une captation des moyens de protection. Une fausse sécurité, car nous savons que tant que le virus circule il peut revenir sous des formes plus perverses. Effet boomerang dont les hypers protégés pourraient être les victimes. Un intérêt individuel qui s’oppose à l’intérêt collectif peut faire des dégâts. La recherche d’un double dividende, parfois contre-intuitive, est plus sage.
Le développement durable est souvent contre-intuitif, et il met à mal notre mode de penser. Une forme d’esprit qui nous a conduit à la situation que nous connaissons, et dont il faut se départir si nous voulons nous engager sur une nouvelle trajectoire. On ne résout pas les problèmes avec la forme d’esprit qui les a créés, disait Einstein. Les exemples sont nombreux de raisonnements fallacieux qui ont provoqué des reculs importants là où des progrès sensibles étaient attendus. Le « grand bond en avant » du président Mao en est une bonne illustration, avec l’extermination des oiseaux accusés de manger du grain, alors qu’ils régulaient le nombre d’insectes, lesquels se sont multipliés et ont provoqué de terribles dégâts à l’agriculture. Dans un autre d’ordre d’idées, une croissance qui renforce les inégalités est une mauvaise affaire, car les inégalités sont un frein à la croissance, selon l’OCDE. Pour prendre un exemple dans les propositions de la convention citoyenne pour le climat, l’interdiction de certaines lignes aériennes et par suite d’aéroports de petites villes. L’aménagement du territoire n’est même pas évoqué dans le rapport, alors qu’il est porteur de réduction d’émissions de CO² bien plus importante que les gains escomptés sur le transport aérien, qui pourraient d’ailleurs être obtenus avec une taxe carbone. Nous quittons les approches linéaires, cloisonnées, pour entrer dans l’ère des approches combinées, où les interactions entre phénomènes, entre acteurs, entre ressources, sont prise en compte.
« Il n’y a pas de vaccin contre la stupidité », nous dit Einstein, encore lui. Assurément, mais ne mélangeons pas la stupidité irrécupérable avec la difficulté à changer de système de référence. C’est elle qui est le véritable blocage aujourd’hui, qui nous empêche de « changer le monde » comme nous en rêvons. C’est un apprentissage qui nous est proposé, et les réactions au masque pour lutter contre la COVID nous montre qu’il y a du chemin à parcourir.
Le vaccin offre une protection pour les personnes vaccinées, mais aussi pour toute la collectivité, en freinant, endiguant ou même supprimant la diffusion d’un virus. Double dividende, typique du développement durable, l’un pour soi-même, l’autre pour la collectivité et notamment son lieu de vie, et son principal pourvoyeur de ressources, la planète.
Mais la dublicité a mauvaise presse. Il y a le volet moral. Se faire du bien est antinomique avec l’intérêt général, qui suppose plutôt un sacrifice. Et il y a la forme d’esprit, la manière de penser, qui a tendance à cloisonner, et refuse de prendre en charge les effets combinés. Les « approches systèmes » ne sont pas spontanées. Le masque chirurgical, aujourd’hui bien répandu, en donne une bonne illustration. Il apparait à beaucoup comme une protection personnelle, au profit du porteur de masque. L’image classique du touriste asiatique ou du cycliste roulant avec un masque pour se protéger de la pollution ambiante reste forte dans les esprits. Nous avons appris au cours de la pandémie que le véritable intérêt du masque est de protéger les autres de ses propres expectorations, de ses postillons pour parler comme tout le monde, porteurs de virus. Le raisonnement maintes fois entendu, « je n’en ai pas besoin, je suis jeune et résistant, etc. » est dans la droite ligne de la première approche, et semble ignorer totalement la seconde. La protection collective fondée sur des actes individuels est sans doute difficile à comprendre, et le souci de se mettre à l’abri est prépondérant. Un souci qui a pour conséquence une captation des moyens de protection. Une fausse sécurité, car nous savons que tant que le virus circule il peut revenir sous des formes plus perverses. Effet boomerang dont les hypers protégés pourraient être les victimes. Un intérêt individuel qui s’oppose à l’intérêt collectif peut faire des dégâts. La recherche d’un double dividende, parfois contre-intuitive, est plus sage.
Le développement durable est souvent contre-intuitif, et il met à mal notre mode de penser. Une forme d’esprit qui nous a conduit à la situation que nous connaissons, et dont il faut se départir si nous voulons nous engager sur une nouvelle trajectoire. On ne résout pas les problèmes avec la forme d’esprit qui les a créés, disait Einstein. Les exemples sont nombreux de raisonnements fallacieux qui ont provoqué des reculs importants là où des progrès sensibles étaient attendus. Le « grand bond en avant » du président Mao en est une bonne illustration, avec l’extermination des oiseaux accusés de manger du grain, alors qu’ils régulaient le nombre d’insectes, lesquels se sont multipliés et ont provoqué de terribles dégâts à l’agriculture. Dans un autre d’ordre d’idées, une croissance qui renforce les inégalités est une mauvaise affaire, car les inégalités sont un frein à la croissance, selon l’OCDE. Pour prendre un exemple dans les propositions de la convention citoyenne pour le climat, l’interdiction de certaines lignes aériennes et par suite d’aéroports de petites villes. L’aménagement du territoire n’est même pas évoqué dans le rapport, alors qu’il est porteur de réduction d’émissions de CO² bien plus importante que les gains escomptés sur le transport aérien, qui pourraient d’ailleurs être obtenus avec une taxe carbone. Nous quittons les approches linéaires, cloisonnées, pour entrer dans l’ère des approches combinées, où les interactions entre phénomènes, entre acteurs, entre ressources, sont prise en compte.
« Il n’y a pas de vaccin contre la stupidité », nous dit Einstein, encore lui. Assurément, mais ne mélangeons pas la stupidité irrécupérable avec la difficulté à changer de système de référence. C’est elle qui est le véritable blocage aujourd’hui, qui nous empêche de « changer le monde » comme nous en rêvons. C’est un apprentissage qui nous est proposé, et les réactions au masque pour lutter contre la COVID nous montre qu’il y a du chemin à parcourir.
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