Ruissellement
Le ruissellement est évoqué en économie, mais c’est aussi un phénomène physique, qui concerne l’eau tout particulièrement. Comment maîtriser ce phénomène, avec les nombreux paramètres à prendre en considération ?
Le mot est à la mode, dans l’univers de l’économie. Il s’agit alors d’argent et de pouvoir d’achat. Il devrait l’être aussi dans celui de l’aménagement, tant la question de l’eau est cruciale. La manière dont l’eau circule, ruisselle ou s’infiltre, dans une parcelle à aménager est une des clés du succès. Selon les situations, on cherchera à conserver l’eau sur place ou à l’évacuer, mais alors en s’intégrant dans le cycle naturel de l’eau, en évitant les risques d’inondation pour les voisins en aval. Tout cela est bien connu, l’eau, de surface ou souterraine, est au même titre que le climat (ensoleillement, pluies, vent), quel les sols (plus ou moins riches, plus ou moins pollués, plus ou moins perméables, plus ou moins porteurs), que la biodiversité (trame verte), que le paysage, sont les données de base à intégrer à un projet, aux côtés des données sociales et humaines, telles que la proximité d’équipements ou d’emplois, et l’exposition à des nuisances comme le bruit. Une forme de « bilan de compétences » à établir pour chaque parcelle, pour lui trouver sa meilleure affectation avant d’entreprendre tout projet de transformation.
Le ruissellement d’argent est une toute autre affaire. Il n’obéit pas à des lois physiques ou biologiques, et dépend de nombreux facteurs. La question est de savoir si l’argent donné aux riches peut, par ruissellement, parvenir aux pauvres. Tout dépend de ce que font les riches de cet argent. Thésauriser, investir, consommer, il y a une diversité de réactions possibles, qui n’ont pas les mêmes effets, et qui dépendent de nombreux paramètres. Le contexte économique ou financier, fiscal, culturel, règlementaire, donne des indications sur la manière d’utiliser ce « cadeau ». Investir à des fins spéculatives ou dans des PME locales, ce n’est pas la même chose, consommer des services ou du spectacle, ce n’est pas la même chose que de s’offrir une grosse voiture ultra consommatrice pour fanfaronner en ville. Le ruissellement dépend donc largement de politiques complémentaires, susceptibles d’orienter l’argent ainsi libéré.
D’une manière générale, la question porte sur les effets induits par un gain (ou un cadeau) sur un point particulier. Que devient l’argent économisé ? Nous ne sommes pas dans une approche linéaire, action/réaction, mais dans des approche « système », avec des interactions multiples. Les « cadeaux » sont la conséquence de politiques diverses, et ceux qui en bénéficient ne sont pas toujours bien connus. On a parlé du taux de TVA réduit pour les restaurateurs, le cadeau a-t-il « ruisselé » jusqu’aux clients ou le personnel ? Surement dans certains cas, mais pas toujours. L’absence de contribution sérieuse des agriculteurs à la politique de l’eau leur bénéficie-t-elle, ou bien cet avantage a-t-il été repris par la chaine agro-alimentaire et la distribution, ou encore le consommateur ? Les cadeaux revêtent des formes multiples, et descendent parfois du ciel, ou plutôt de phénomènes tels que l’Union européenne ou la mondialisation. La première a permis aux Français de réduire la part de leurs revenus consacrés à l’alimentation. Que font-ils des économies ainsi réalisées ? Quand ils paient moins cher leurs chemises « made in china », grâce à la mondialisation, que font-ils du pouvoir d’achat ainsi récupéré ? Ruisselle-t-il vers d’autres secteurs d’activité en France, créant ainsi des emplois nouveaux ? Ils le feraient s’il y avait une offre correspondant à leurs désirs, mais il semble que ce ne soit pas le cas. Ils achètent des smartphones ou des chaussures de sport de marques internationales. Le ruissellement ne va pas où l’on souhaiterait qu’il aille.
Le ruissellement n’est donc pas une affaire simple. Qu’il s’agisse de l’eau ou de l’argent, il faut avant toute chose connaitre le contexte, et la multitude de paramètres qui entrent en jeu. Piloter le ruissellement, orienter les flux, est pourtant nécessaire pour qui veut maitriser les conséquences de ses choix, et faire ceux-ci en connaissance de cause. Tout un art !
Le mot est à la mode, dans l’univers de l’économie. Il s’agit alors d’argent et de pouvoir d’achat. Il devrait l’être aussi dans celui de l’aménagement, tant la question de l’eau est cruciale. La manière dont l’eau circule, ruisselle ou s’infiltre, dans une parcelle à aménager est une des clés du succès. Selon les situations, on cherchera à conserver l’eau sur place ou à l’évacuer, mais alors en s’intégrant dans le cycle naturel de l’eau, en évitant les risques d’inondation pour les voisins en aval. Tout cela est bien connu, l’eau, de surface ou souterraine, est au même titre que le climat (ensoleillement, pluies, vent), quel les sols (plus ou moins riches, plus ou moins pollués, plus ou moins perméables, plus ou moins porteurs), que la biodiversité (trame verte), que le paysage, sont les données de base à intégrer à un projet, aux côtés des données sociales et humaines, telles que la proximité d’équipements ou d’emplois, et l’exposition à des nuisances comme le bruit. Une forme de « bilan de compétences » à établir pour chaque parcelle, pour lui trouver sa meilleure affectation avant d’entreprendre tout projet de transformation.
Le ruissellement d’argent est une toute autre affaire. Il n’obéit pas à des lois physiques ou biologiques, et dépend de nombreux facteurs. La question est de savoir si l’argent donné aux riches peut, par ruissellement, parvenir aux pauvres. Tout dépend de ce que font les riches de cet argent. Thésauriser, investir, consommer, il y a une diversité de réactions possibles, qui n’ont pas les mêmes effets, et qui dépendent de nombreux paramètres. Le contexte économique ou financier, fiscal, culturel, règlementaire, donne des indications sur la manière d’utiliser ce « cadeau ». Investir à des fins spéculatives ou dans des PME locales, ce n’est pas la même chose, consommer des services ou du spectacle, ce n’est pas la même chose que de s’offrir une grosse voiture ultra consommatrice pour fanfaronner en ville. Le ruissellement dépend donc largement de politiques complémentaires, susceptibles d’orienter l’argent ainsi libéré.
D’une manière générale, la question porte sur les effets induits par un gain (ou un cadeau) sur un point particulier. Que devient l’argent économisé ? Nous ne sommes pas dans une approche linéaire, action/réaction, mais dans des approche « système », avec des interactions multiples. Les « cadeaux » sont la conséquence de politiques diverses, et ceux qui en bénéficient ne sont pas toujours bien connus. On a parlé du taux de TVA réduit pour les restaurateurs, le cadeau a-t-il « ruisselé » jusqu’aux clients ou le personnel ? Surement dans certains cas, mais pas toujours. L’absence de contribution sérieuse des agriculteurs à la politique de l’eau leur bénéficie-t-elle, ou bien cet avantage a-t-il été repris par la chaine agro-alimentaire et la distribution, ou encore le consommateur ? Les cadeaux revêtent des formes multiples, et descendent parfois du ciel, ou plutôt de phénomènes tels que l’Union européenne ou la mondialisation. La première a permis aux Français de réduire la part de leurs revenus consacrés à l’alimentation. Que font-ils des économies ainsi réalisées ? Quand ils paient moins cher leurs chemises « made in china », grâce à la mondialisation, que font-ils du pouvoir d’achat ainsi récupéré ? Ruisselle-t-il vers d’autres secteurs d’activité en France, créant ainsi des emplois nouveaux ? Ils le feraient s’il y avait une offre correspondant à leurs désirs, mais il semble que ce ne soit pas le cas. Ils achètent des smartphones ou des chaussures de sport de marques internationales. Le ruissellement ne va pas où l’on souhaiterait qu’il aille.
Le ruissellement n’est donc pas une affaire simple. Qu’il s’agisse de l’eau ou de l’argent, il faut avant toute chose connaitre le contexte, et la multitude de paramètres qui entrent en jeu. Piloter le ruissellement, orienter les flux, est pourtant nécessaire pour qui veut maitriser les conséquences de ses choix, et faire ceux-ci en connaissance de cause. Tout un art !
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