Sas
L’adaptabilité est un must du développement durable. Le monde de demain, avec sa finitude, ne sera pas le même que celui d’hier, considéré comme infini. Il faudra bien s’y faire et trouver les modes de vie qui nous permettront de vivre toujours mieux tout en préservant les ressources que la planète nous offre.
Parmi les moyens à promouvoir pour favoriser l’adaptabilité, il y a le sas. Il ne s’agit pas ici du bassin entre les deux portes d’une écluse, ou d’un sas de décompression pour les plongeurs, mais de tout lieu ou de toute situation « entre deux », qui permet de passer sans dommage d’une situation à une autre. D’un métier à un autre, d’un pays ou d’une région à un autre, d’un système de référence à un autre. Le XXIe siècle est un siècle de transition, il faut des aides, des lieux et des circonstances qui permettent et facilitent ces transitions, des sas ou des accompagnements dans un milieu protégé, le temps de se mettre à niveau.
Les circonstances pour lesquelles un sas serait bien utiles sont nombreuses, et de natures très différentes. Citons par exemple la mutation professionnelle, phénomène classique et bien connu pour lequel des transitions sont souvent organisées. Il s’agit alors de formation professionnelle, d’accompagnement du changement. Le déménagement parfois nécessaire pour trouver un emploi peut parfois demander une aide pour s’adapter à de nouvelles conditions de vie, pour recréer des réseaux relationnels.
Le cas des migrants en provenance de pays étrangers est particulier. La transition est beaucoup plus difficile, et le sas d’autant plus nécessaire. Apprentissage de la langue, compréhension de la nouvelle culture que le migrant découvre, il lui faut trouver sa place dans un univers nouveau, souvent apprendre un métier. C’est un effort pour le pays d’accueil de créer des sas, pour permettre une bonne intégration des nouveaux venus, eux-mêmes confrontés à une rude épreuve. Mais un effort économiquement bien moindre que la prise en charge d’un enfant du pays, de sa naissance à son premier emploi.
Le retour à l'emploi des chômeurs de longue durée relève de la même logique. Le sas prend souvent la forme d’un emploi aidé. Un sas pour retrouver une confiance en soi, retrouver le goût de l’effort, s’adapter à des horaires et autres obligations, apprendre un métier. Une nécessaire réadaptation d'ordre psychologique et professionnel, pour retrouver une place à part entière dans la société. Un investissement rentable pour la société comme pour le chômeur en question. Faut-il encore que l’emploi aidé soit clairement reconnu comme une phase de remise à niveau, et en ait les moyens humains et financiers. Le coût d’une bonne réinsertion sera toujours inférieur à la prise en charge d’un éternel chômeur.
Le microcrédit est un autre exemple de sas. Ce n'est pas un système parallèle comme on le pense souvent, mais, dans l'esprit de ses créateurs, c'est un chemin vers l'économie ordinaire. Un outil conçu pour faire passer des personnes plus ou moins exclues de la société à une position ordinaire, intégrée, usant des institutions comme tout le monde. Le microcrédit n’est pas une fin en soi, pour un monde d’exclus « assignés à résidence », mais une aide pour trouver sa place parmi les gens ordinaires.
Au-delà de ces différents sas, dédiés à des individus en transition, peut-on imaginer des sas collectifs, pour embarquer une société entière dans une transition ? Un espace où un ensemble de groupes sociaux apprend à explorer collectivement des futurs inédits, trouve la force d’affronter l’inconnu, attrape l’envie de prendre des risques ? Un sas pour la transition, pour s’engager dans une grande transformation dont chacun connait l’importance, mais dont personne ne connait avec certitude le chemin et l’aboutissement.
C’est un, ou plusieurs sas, qu’il faut concevoir pour que les transitions qui nous attendent, démographique, écologique, énergétique, culturelle et bien d’autres, soient perçues comme des opportunités et non des fatalités, pour que chacun ait envie d’y prendre part. Des sas pour comprendre et s’imprégner des enjeux, pour prendre confiance en soi, se doter de quelques outils pour « entrer en transition ». Il ne se créeront pas tout seuls. C’est la responsabilité des institutions de toutes sortes, politiques, administratives, syndicales, associatives, culturelles, etc. d’imaginer ces sas, de leur donner corps et d’y attirer le maximum de nos concitoyens.
Parmi les moyens à promouvoir pour favoriser l’adaptabilité, il y a le sas. Il ne s’agit pas ici du bassin entre les deux portes d’une écluse, ou d’un sas de décompression pour les plongeurs, mais de tout lieu ou de toute situation « entre deux », qui permet de passer sans dommage d’une situation à une autre. D’un métier à un autre, d’un pays ou d’une région à un autre, d’un système de référence à un autre. Le XXIe siècle est un siècle de transition, il faut des aides, des lieux et des circonstances qui permettent et facilitent ces transitions, des sas ou des accompagnements dans un milieu protégé, le temps de se mettre à niveau.
Les circonstances pour lesquelles un sas serait bien utiles sont nombreuses, et de natures très différentes. Citons par exemple la mutation professionnelle, phénomène classique et bien connu pour lequel des transitions sont souvent organisées. Il s’agit alors de formation professionnelle, d’accompagnement du changement. Le déménagement parfois nécessaire pour trouver un emploi peut parfois demander une aide pour s’adapter à de nouvelles conditions de vie, pour recréer des réseaux relationnels.
Le cas des migrants en provenance de pays étrangers est particulier. La transition est beaucoup plus difficile, et le sas d’autant plus nécessaire. Apprentissage de la langue, compréhension de la nouvelle culture que le migrant découvre, il lui faut trouver sa place dans un univers nouveau, souvent apprendre un métier. C’est un effort pour le pays d’accueil de créer des sas, pour permettre une bonne intégration des nouveaux venus, eux-mêmes confrontés à une rude épreuve. Mais un effort économiquement bien moindre que la prise en charge d’un enfant du pays, de sa naissance à son premier emploi.
Le retour à l'emploi des chômeurs de longue durée relève de la même logique. Le sas prend souvent la forme d’un emploi aidé. Un sas pour retrouver une confiance en soi, retrouver le goût de l’effort, s’adapter à des horaires et autres obligations, apprendre un métier. Une nécessaire réadaptation d'ordre psychologique et professionnel, pour retrouver une place à part entière dans la société. Un investissement rentable pour la société comme pour le chômeur en question. Faut-il encore que l’emploi aidé soit clairement reconnu comme une phase de remise à niveau, et en ait les moyens humains et financiers. Le coût d’une bonne réinsertion sera toujours inférieur à la prise en charge d’un éternel chômeur.
Le microcrédit est un autre exemple de sas. Ce n'est pas un système parallèle comme on le pense souvent, mais, dans l'esprit de ses créateurs, c'est un chemin vers l'économie ordinaire. Un outil conçu pour faire passer des personnes plus ou moins exclues de la société à une position ordinaire, intégrée, usant des institutions comme tout le monde. Le microcrédit n’est pas une fin en soi, pour un monde d’exclus « assignés à résidence », mais une aide pour trouver sa place parmi les gens ordinaires.
Au-delà de ces différents sas, dédiés à des individus en transition, peut-on imaginer des sas collectifs, pour embarquer une société entière dans une transition ? Un espace où un ensemble de groupes sociaux apprend à explorer collectivement des futurs inédits, trouve la force d’affronter l’inconnu, attrape l’envie de prendre des risques ? Un sas pour la transition, pour s’engager dans une grande transformation dont chacun connait l’importance, mais dont personne ne connait avec certitude le chemin et l’aboutissement.
C’est un, ou plusieurs sas, qu’il faut concevoir pour que les transitions qui nous attendent, démographique, écologique, énergétique, culturelle et bien d’autres, soient perçues comme des opportunités et non des fatalités, pour que chacun ait envie d’y prendre part. Des sas pour comprendre et s’imprégner des enjeux, pour prendre confiance en soi, se doter de quelques outils pour « entrer en transition ». Il ne se créeront pas tout seuls. C’est la responsabilité des institutions de toutes sortes, politiques, administratives, syndicales, associatives, culturelles, etc. d’imaginer ces sas, de leur donner corps et d’y attirer le maximum de nos concitoyens.
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