Mésologie urbaine
Augustin Berque
©Editions Terre Urbaine, 2021
Il s’agit d’un recueil d’articles publiés entre 2002 et 2019, sur un sujet dont Augustin Berque est une référence incontestée : la mésologie. Une science ainée de l’écologie, qui lui a progressivement pris sa place mais qui s’en distingue sur le fond, et c’est tout l’intérêt de l’approche d’Augustin Berque de nous faire comprendre ladite distinction. Une observation, au départ : « L’environnement serait-il comparable, des sociétés différentes pourront élaborer historiquement des milieux très différents ».
A travers les textes proposés, Augustin Berque traite de la mondialisation et a recours à sa grande connaissance de la civilisation japonaise pour relativiser les approches sensorielles des sociétés qui peuplent la planète, qui ont chacune une tendance à imposer leur propre vision du monde, tel que l’American way of life, sans référence aucune à l’empreinte écologique qu’elle représente.
La mésologie a produit le vocabulaire dont elle a besoin pour s’exprimer, avec des mots tels que « médiance » ou « trajection », dont vous trouverez la présentation dans le livre, ou encore « écoumène », « …entendue comme la relation de l’humanité à l’étendue terrestre ». Il s’agit de traduire la manière dont la société et le milieu fonctionnent ensemble, car « c’est à travers un corps social que les phénomènes du milieu physique sont vécus ».
Une partie de l’ouvrage est consacrée à la ville, et à l’architecture. Augustin Berque regrette la tendance à s’abstraire du milieu d’implantation d’une construction, ce qui revient à « couper par principe ce qui justement fonde l’architecture ». Parmi les 3 valeurs humaines de base (Le Bien, le Beau, le Vrai), « le Beau, incarné par l’ornement, a été détaché du Bien et du Vrai ». Pour Augustin Berque, « l’architecture doit systématiquement et créativement combiner les écosystèmes avec les systèmes techniques et symboliques propres à l’humanité ».
Un livre de philosophie, pour revisiter notre rapport à la Terre. « La planète chose physico-chimique, est peu à peu devenue biosphère, chose écologique, et celle-ci finalement écoumène, demeure humaine, en ajoutant la technique et le symbole aux écosystèmes ».
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