Fake or not ? La voiture et l'eau sous observation
Voitures, D’aurélien Bigo
L’eau, de Charlène Descollonges
Aux éditions Tana, collection Fake or not ? 2023
Au-delà de ces deux livres publiés fin mai 2023, c’est la collection Fake or not ? dont il faut parler. Son ambition est de « contribuer à ouvrir le débat sur des bases fiables et sérieuses. Sans concession. » Pour y parvenir, la collection « s’attaque à un sujet et simplifie, résume, connecte les données et les chiffres fondamentaux pour partager l’état réel du monde et déconstruire les discours des faux savants ». Un projet bien utile en ces temps où les infox prospèrent.
Une structure claire et pédagogique pour ces ouvrages, largement illustrés de dessins et graphiques évocateurs. Ils sont conçus pour nous interpeler, et nous aider à voir comment les sujets traités se situent dans notre vie quotidienne. Voici tout d’abord les fondamentaux, les chiffres de base, inscrits dans la durée, l’historique. Les caractéristiques des voitures, leurs modes d’utilisation, leurs impacts. Nous apprenons ainsi que la voiture « représente plus de 60% de notre mobilité », ou que le poids moyen d’une voiture est passé de 800 kg à 1250 (soit plus 56%) depuis le milieu des années 1960. Pour l’eau, « l’empreinte eau » de chaque Français, calculée en intégrant toutes les formes de l’eau que nous consommons directement ou utilisées pour fabriquer les biens que nous consommons est de 4900 litres par jour, dont un bon tiers (37%) est dû à la viande que nous mangeons.
Nous entrons ensuite à l’intérieur du système voiture ou du système eau. D’où viennent-elles, comment sont-elles produites, avec quelles ressources, quels impacts de leur production ou de leurs utilisations, etc. Nous comparons par exemple les avantages et inconvénients des voitures thermiques et électriques, ou nous étudions le fonctionnement du cycle de l’eau, et sa situation actuelle.
La place de la voiture et de l’eau douce dans nos vies fait l’objet d’une analyse prospective. La première, véritable « couteau suisse » de notre mobilité, a progressivement structuré nos modes de vie. « On ne peut pas faire autrement », et sa conséquence : « puisqu’on ne peut pas faire autrement aujourd’hui, on ne pourra jamais faire autrement. Ainsi, la facilité consiste à ne rien faire pour que demain soit différent ». Quant à l’eau, « pour répondre à ses besoins, l’humanité s’est approprié l’équivalent de la moitié du débit mondial de toutes les rivières et de tous les fleuves ». Consommation excessive et pollutions ont déréglé le cycle de l’eau.
Des situations non durables, qui appellent des transformations profondes de notre relation à la voiture et à l’eau. Quel avenir pour ces deux piliers de notre vie personnelle et nos activités ? Comment faire pour que « demain, la voiture ne disparait pas, mais retrouve une juste place : moins utilisée, électrique, partagée et sobre » ? Quel « mode d’emploi » pour protéger l’eau et éviter les « guerres de l’eau », qui se manifestent de plus en plus sous la forme de conflits d’usage ?
Des livres qui posent les bonnes questions, et nous mettent devant nos responsabilités en inscrivant le sujet dans nos vies de jours les jours.
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