Faire avec
Nouvelles pratiques architecturales
Olivier Darmon
Aux éditions Gallimard, collection Alternatives, 2024
Un livre sur la réhabilitation, mais aussi un livre pour donner des idées utilisables dans bien d’autres circonstances. De « nouvelles pratiques architecturales » comme dit le sous-titre, qui émergent de la recherche de solutions originales, intégrant une situation parfois inextricable avec les pratiques habituelles. Un éloge, donc, de l’imagination et de la capacité d’adaptation au « déjà là ».
L’auteur nous présente 14 réalisations, de natures très différentes, qui illustrent la démarche. Un principe commun à ces opérations : « faire avec l’existant ne consiste pas ici à se résigner à reproduire ou adapter le modèle en vigueur « au mieux », mais à identifier et révéler les capacités que présente la construction d'origine ce qui suppose un parti-pris et des ambitions ». Pas d’idée préconçue ou de modèle, donc, « des solutions uniques que la construction neuve ne peut envisager ». Pas de cause perdue d’avance, même avec des budgets limités, et retour à l’essentiel, l’habitabilité, « volume, qualité de l’espace, circulation de la lumière, relation avec l’extérieur ». La conception prime sur la technologie.
Les 14 opérations présentées se répartissent en France (Bordeaux, Landes, Eure-et-Loir, Puy de Dôme), en Belgique, en Espagne (Galice, Barcelone), en Bulgarie, en Slovaquie, en Suède, en Angleterre, au Japon et en Chine. Souvent des cas désespérés, laissés parfois à l’abandon pendant des années, mais toujours avec un potentiel à valoriser. Ici ce sont des runes d’un vieux village, là une ancienne friche militaire avec un bunker, ou une vieille échoppe en déshérence. Mais on trouve aussi une maison bourgeoise, transformée en centre culturel, une maison d’un lotissement devenant une maison de vacances. Les cas de figure sont variés, et offrent une palette de réponses architecturales originales, mettant en valeur la structure du bâtiment une fois dépouillé du second œuvre ancien. La maison de Galice, par exemple, réhabilitée par l’architecte Arturo Franco, « avec peu de moyens, peu de matériaux, sans technologie, (…) pourrait avoir valeur de manifeste en faveur d’une architecture intervenant le moins possible et réversible ».
Photos et plans accompagnent la présentation de chacune de ces opérations, échantillon riche en bonnes idées, auquel il faudrait ajouter les immeubles collectifs, absent ce cet ouvrage mais qui représentent aussi un enjeu considérable de réhabilitation.
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