La justice au secours du climat

Une première, en forme de cadeau de Noël. C'est le 20 décembre que la Cour suprême des Pays-Bas a validé la condamnation de l'Etat néerlandais à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25 % d'ici fin 2020, par rapport à 1990, au lieu de 20% comme il l'avait décidé. Une action en justice engagée par 886 citoyens, et une décision motivée en référence notamment à la Convention européenne des droits de l'homme qui impose aux États signataires de protéger la vie et le bien-être de leurs citoyens. Une victoire historique, qui pourrait faire des petits compte-tenu du nombre croissannt d'actions similaires, qui dépasse largement le millier et touche de nombreux pays.

Frein ou moteur ?

Le "green deal" de la nouvelle commision européenne présente une avancée notable qu'il faut souligner, surtout en ces temps moroses côté COP. L'environnement n'est plus considéré comme une politique particulière, une parmi les autres, avec ses finances et ses règlements propres, mais comme une dimension qui irrigue toutes les autres politiques. ça fait longtemps que l'on sait que la politique agricole, qui a pesé la moitié du budget de l'Europe pendant des années et pèse encore très lourd, a des effets considérables sur l'environnement, mais cette évidence n'était pas affichée, elle était presque cachée. Sans doute pour pouvoir prendre des libertés par rapport aux exigences de bonnes pratiques environnementales, lesquelles ne doivent pas se limiter aux zones sensibles mais concerner l'ensemble du territoire.

Les mauvaises économies

Pour faire des économies sur la santé, les financiers ont eu la bonne idée : moins de médecins, ça fait moins de malades, moins de prescriptions, et au final moins de dépenses. Un numérus clausus restrictif a été imaginé, dont nous voyons aujourd'hui les effets. Compte-tenu de l'inertie de la population médicale, particulièrement longue à renouveler, nous ne sortirons pas demain de cette situation. Bravo les financiers !

Retraites : Pour une nouvelle approche

A problème nouveau, nouveau mode de penser pour trouver la solution. C'est ça le développement durable, de la créativité pour imaginer des sorties "par le haut" des nombreuses contradictions dans lesquelles nous sommes empêtrés. La retraite en est un bel exemple. Le sens de l'histoire, si ce n'est du progrès, a toujours été de travailler moins, et de partir plus jeune à la retraite. La chute du nombre d'heures travaillées au cours d'une vie humaine dans notre pays est impressionnante, si l'on en croit des experts comme Jean Viard. L'idée qu'il faille aller dans l'autre sens a du mal à passer, c'est une sorte de promesse qui n'est pas confirmée. Le progrès que constitue l'allongement de la vie est terni par ce retournement de tendance.

Rapprochements féconds

Amazon est l'ennemi du plein emploi. Bien sûr, il crée des emplois, mais il en détruit d'autres, deux fois plus qu'il en crée. 2,2 fois exactement, si l'on en croit le rapport publié le 22 novembre par Mounir Mahjoubi. Au même moment, le débat sur les retraites reprend de la vigueur avec le rapport du Conseil d'orientation des retraites, publié e 21 novembre. L'alerte est donnée sur le nombre d'actifs qui doivent cotiser pour chaque retraité. Rapprochons les deux rapports. Rendre le même service avec deux fois moins de personnel n'est pas en soi une mauvaise chose, et cette hausse de productivité peut contribuer à la solution du problème des retraites.