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Un enjeu majeur : la mobilité des marchandises

La ville de Paris va expérimenter dans un arrondissement les livraisons de nuit et sans bruit. Une pratique connue depuis longtemps, répandue dans plusieurs pays européens, et portée en France depuis 2012 par une association, Certibruit , Moins d’embouteillages, donc moins de pollution, moins de bruit, une meilleure performance dans la qualité des livraisons, des coûts évités, bref que du bonheur. Un bonheur qui se mérite, et demande des initiatives des deux côtés, livreurs et livrés (matériel, formation des personnels, organisation des locaux).
La question de la mobilité des marchandises mérite une attention particulière. Très importante pour la vitalité d’un territoire, la qualité de service pour les entreprises et les particuliers, et tout aussi importante pour le volume de circulation et de stationnement dans les villes, avec toutes les exigences qui en découlent. C’est une affaire de professionnels, ce qui facilite bien les choses. Il y a des organisations, du potentiel technique, un suivi qui peut être mis en place beaucoup plus facilement qu’avec le grand public. Il y a surement beaucoup à gagner du côté des marchandises, et pourtant, quand il est question de mobilité, on pense essentiellement, et même souvent exclusivement, aux voyageurs, aux humains. Comme si les marchandises n’étaient pas destinées aux humains, comme s’il n’y avait pas d’interférence entre les deux types de mobilité.
Mobilisons-nous donc sur la mobilité des choses, cela facilitera la vie des humains.
Le développement de la mobilité électrique offre une fenêtre de tir exceptionnelle pour innover dans ce domaine. Il y a l’absence de bruit des véhicules, mais pas que. Nouvelles techniques, nouveaux comportements, pourrait-on dire, une occasion de corriger de mauvaises habitudes. Prenons l’exemple des vacances, sujet d’actualité. Faut-il continuer à prendre sa voiture pour un long voyage ? Ne vaut-il pas mieux prendre de train pour l’essentiel du déplacement, et de bénéficier d’une voiture électrique banalisée, à la demande, pour les allées et venues sur place ? Vous m’objecterez immédiatement la question des bagages. Quand vous partez en vacances en voiture, vous remplissez le coffre sans restriction. Un vrai plaisir, une liberté dont vous profitez pleinement. Rien à voir avec la corvée des valises, et des contraintes qu’elle vous impose. Est-ce une fatalité ?
Un autre modèle pourrait voir le jour, avec un service « bagages » de porte à porte, du domicile à votre lieu de vacances, avec des conteneurs équivalents à des coffres de voiture, où il serait possible d’entasser tout ce qu’on veut. Une évolution comparable à celle des déménageurs qui offrent aujourd’hui un vrai service au-delà du simple transport de meubles, avec emballage et réinstallation dans votre nouvelle demeure. Le schéma suivant pourrait devenir l’objectif : A la maison, une voiture électrique en libre-service, idem en vacances, le train entre les deux et un service ad hoc pour les bagages. Côté budget pour une famille, ça couterait beaucoup moins cher qu’une voiture à demeure toute l’année, avec les frais du voyage. Côté fatigue et énervement, ça irait beaucoup mieux que d’entendre les enfants se plaindre tout au long du parcours. Côté pollution, locale ou globale, ce ne serait que du mieux. Il faut juste accepter de changer ses habitudes…
Et pour les voitures électriques, au lieu de chercher à en accroître l’autonomie à grand prix, héritage d’une conception « propriétaire » de l’automobile, miser sur la complémentarité entre mobilité de courte et de longue distance, des humains et des marchandises.


Edito du 21 juillet 2021

 

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