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Une valeur sure

"Le remplacement des 500 GW les moins chers de la filière charbon par du solaire photovoltaïque et de l'éolien terrestre pourrait réduire sur l'année prochaine les coûts du système électrique de 23 milliards de dollars par an, et les émissions annuelles de dioxyde de carbone d'environ 1,8 Gt, soit l'équivalent de 5 % du total des rejets mondiaux de CO2 en 2019. Cela représenterait également un stimulus de 940 milliards de dollars, à savoir environ 1 % du PIB mondial". Au moment où chacun cherche de l'argent pour rembourser les dettes du coronavirus et relancer l'économie, voilà une déclaration qui fait du bien. C'est un extrait du communiqué daté du 2 juin de l'IRENA, l’Agence internationale de l’énergie renouvelable, qui donne une idée de l'avenir que nous pouvons construire. Le combat énergies fossiles versus énergies renouvelables est joué. Il n'en reste pas moins des résistances dans les pays charbonniers, comme l'Australie, premier émetteur de gaz à effet de serre par habitant, ou la Pologne. Des pays qu'il faut soutenir pour les aider à changer de modèle et à abandonner ce qu'il considèrent encore comme un trésor, à portée de main et sous leurs pieds. Il faut aussi du temps pour assurer cette transition. Il ne faut donc pas en perdre pour développer ces énergies, investir résolument dans ces filières, et former le professionnels nécessaires. Et la baisse des coûts de l'électricité renouvelable se poursuit. "Le coût de l'électricité de source solaire photovoltaïque à l'échelle industrielle a baissé de 13 % en 2019. L'éolien terrestre et l'éolien offshore ont tous deux diminué d'environ 9 %". La transition semble donc être une bonne affaire à tous égards. Une tendance qui se traduit en bourse, au-delà du seul secteur de l'énergie, selon une note de Novethic, datée également du 2 juin et intitulée "Panorama des labels européens de finance durable". "En quelques mois, plus d’une centaine de fonds supplémentaires ont été labellisés et les investisseurs s’approchent des 1 000 attributions de labels à la fin du premier trimestre, avec un encours dépassant les 300 milliards d’euros". Malgré le relatif désordre des labels de "finance durable", la dynamique est forte. Quel sera l'effet de la crise économique consécutive à la crise sanitaire, il est bien sûr trop tôt pour le dire, mais ces atouts en faveur d'une transition écologique devraient jouer une rôle, dans le cadre du green deal européen et des investissements prévus pour la relance. Le "durable" est devenu une valeur sure, et a vocation à supplanter progressivement les activités traditionnelles. Comme pour le charbon, l'enjeu est maintenant d'organiser cette évolution, qui va transformer le paysage économique et la répartition des populations sur le territoire.

Edito du 3 juin 2020

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