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Le COVID 19, moteur du changement

Changer nos modes de vie, voilà un impératif sur le chemin du développement durable. Changer pour imaginer de nouvelles formes de progrès, de croissance de notre bien-être, compatible avec la finitude du monde. Mais il est bien difficile de changer, de sortir de notre zone de confort, et ce sont souvent des évènements imprévus qui nous conduisent à nous lancer dans l'aventure. Des évènements fâcheux, mais qui peuvent avoir des conséquences intéressantes. Les grèves de transports font la promo du covoiturage, du vélo et du travail à domicile ; les chocs pétroliers ont eu pour effet une réglementation thermique et un attrait commercial pour les voitures économes ; la vache folle nous a amenés à s'intéresser à ce que nous mangeons, etc. Ces crises sont toujours pénibles, mais elle nous obligent à réagir, à sortir de notre routine, et parfois à trouver de bonnes solutions qui perdurent et se substituent aux anciennes pratiques.

La COVID 19, alias coronavirus, est inquiétant, il fait de nombreuses victimes, mais il provoque des changements et une prise de conscience qui peuvent être salutaires. Ils touchent à la fois au commerce international et à notre hygiène personnelle. L'indépendance nationale, souvent évoquée pour justifier notre industrie de l'armement, trouve de nouvelles applications dans le domaine de la santé et d'une manière générale dans nos approvisionnements. Nous avons été surpris d'apprendre que nos médicaments courants étaient fabriqués en Chine, de même que certaines pièces industrielles indispensables à notre propre production. L'interdépendance a du bon, elle est souvent montrée comme un facteur de paix, de meilleure compréhension entre des sociétés parfois très éloignées, mais elle a des limites que nous explorons aujourd'hui. Côté hygiène de vie, nous savons depuis des années que les élèves d'une classe qui se lavent les mains avant d'entrer au réféctoire contractent deux fois moins de maladies que ceux de la classe voisine qui ne le font pas. Moins de gastros, de grippes et de rhumes, le COVID 19 aura sans doute cet effet immédiat. A plus long terme, il nous conduit à revoir nos priorités, à accorder une vraie valeur à la santé, qui n'était auparavant qu'une dépense à minimiser. Le président l'a dit dans son allocution lundi dernier, le "jour d'après" ne sera pas comme le "jour d'avant". Une prise de conscience salutaire si elle est durable, si elle résiste, une fois la crise passée, aux forces de tous ceux qui trouvent que "c'était mieux avant", aux nostalgiques d'un monde qui n'existe plus, aux puissances ébranlées qui cherchent à se rétablir. De nouveaux systèmes de références, culturelles, économiques et financières, sociales, peuvent voir le jour à l'issue de l'épreuve. Ils ne sont pas forcément bons, ce peut être le repli sur soi, la peur du futur, le déni de la science, comme ils peuvent aller vers un futur durable, plus de coopération, l'intégration dans les critères de décision publique de nouveaux paramètres représentant le "bien commun", ou la simple acceptation de la nécessité d'un changement pour ouvrir des perspectives nouvelles. Soyons donc attentifs et proactifs pour faire en sorte que les suites soient durables dans tous les sens du mot.

 

Edito du 18 mars 2020

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