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Une France divisée par les modes de penser

Edito de fête nationale, avec trompettes, mais sur un fond de discorde. Il y aurait plusieurs France, qui auraient du mal à s'entendre. Aujourd'hui, nous avons d'un côté les élites et les intellectuels avec leurs beaux discours et leur propension à l'enfumage, et de l'autre le peuple, souverain et avec ses attentes immédiates. Hier, c'était les centres et les périphéries, les villes et les campagnes, etc. Et pourtant, il faut bien vivre ensemble, malgré les différences, ou plutôt en valorisant les différences. Beau sujet de gouvernance, dans une société confrontée à une évolution rapide, et à la recherche de nouveaux modèles de développement. L'enjeu est de taille, car les modes de penser des différents groupes sociaux ne sont pas les mêmes. Comment se comprendre, et se faire confiance, alors que l'on ne pense pas de la même manière, que les mots n'ont pas le même sens ? Co-existent d'un côté des visions réactives au premier degré à la perception des évènements, avec une sensibilité exacerbée par le sentiment d'être dévalués, considérés comme des indiens dans leurs réserves, et d'un autre côté des approches en mode complexe, se projetant dans un avenir marqué par de nombreuses incertitudes. Des modes de penser qui se forgent dès le plus jeune âge, dans l'école et les mouvements éducatifs, et qui influencent les comportements et les opinions toute la vie. Comment réconcilier les tenants de ces cultures si contrastées ? La crise que nous vivons depuis quelques mois est la conséquence de ces disparités. Conséquence de cinquante ans de politique et de vie économique, la situation actuelle ne peut être réglée instantanément mais c'est un raisonnement logique inscrit dans la durée, qui n'est pas audible par les tenants de l'immédiateté, qui attendent des réponses tout de suite. La médiation est bien difficle dans ces conditions, et la lassitude sera sans doute l'issue de ce conflit, avec l'amertume et la rancoeur qui résultera d'un sentiment d'échec. C'est pour la suite qu'il faut trouver des réponses, pour que les plaies cicatrisent et que l'incompréhension réciproque ne se renouvelle pas. C'est une culture de l'autre qui doit être développée, dès le plus jeune âge. Accepter que l'autre ne raisonne pas comme soi, voilà une grande étape vers la résolution des problèmes. Une réponse au long cours, à engager au plus vite par l'affirmation des spécificités du monde rural et des petites villes, la reconnaissance de leur importance dans la recherche du mode de développement de demain, au lieu de proclamer sans retenue que l'avenir est dans les grandes villes. Donner un statut au petit et au diffus, accepter son mode de penser, un premier acte nécessaire pour préparer l'avenir.

Edito du 8 mai 2019

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